Movimiento 19 de Abril

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Drapeau du M-19
Drapeau du M-19

Le Movimiento 19 de Abril (Mouvement du 19 avril) abrégé en M-19, est une guérilla colombienne qui a pris part au conflit armé colombien de 1974 à sa démobilisation en 1990, où elle est devenue le parti politique Alianza Democrática M-19, qui n'existe plus en tant que tel aujourd'hui.

[modifier] Origine

La date du 19 avril fait référence à l'élection présidentielle du 19 avril 1970, où Gustavo Rojas Pinilla, président de 1953 à 1957 suite à un coup d'état puis fondateur du parti Alianza Nacional Popular (ANAPO), a été battu par Misael Pastrana Borrero, candidat du Frente Nacional. Le résultat officiel donnait moins de 100 000 voix d'avance à Pastrana, Rojas et ses partisans dénoncèrent une fraude, organisée par le président Carlos Lleras Restrepo, lui aussi membre du Frente Nacional. Des faits révélés postérieurement semblent accréditer cette thèse.

En 1974, plusieurs membres de l'aile socialiste de l'ANAPO, notamment Jaime Bateman Cayón avec certains membres des FARC, décidèrent de fonder le M-19.

[modifier] Histoire

Le M-19, contrairement à d'autres guérillas, défendait l'idée de combat dans les zones urbaines plutôt que dans la jungle.

Une des premières actions du groupe qui lui a permis de se faire connaître fut le vol de l'épée de Simón Bolívar en janvier 1974, suivie de la déclaration: « Bolívar, tu espada vuelve a la lucha » (Bolívar , ton épée retourne à la lutte).

Au nouvel an 1979, le M-19 réussit à voler un dépôt d'armement de l'armée colombienne en passant par un tunnel.

En février 1980, il est responsable d'une prise d'otages à l'ambassade de la République Dominicaine, parmi les otages se trouvent de nombreux diplomates étrangers. Ils seront libérés au bout de deux mois, alors que les preneurs d'otages se réfugieront à Cuba.

L'action qui reste la plus importante du M-19 est l'attaque sur le palais de justice de Bogotá, en novembre 1985. Un commando du M-19 avait investi le lieu où siège la Cour Suprême colombienne, prenant plus de 300 personnes en otage, ils exigeaient que le président Belisario Betancur Cuartas soit jugé parce qu'il ne cherchait pas réellement la paix, malgré les négociations ouvertes en 1982. Finalement l'armée colombienne donnera l'assaut, au cours duquel plus de 100 otages mourront dans l'échange de coups de feu.

La participation du cartel de Medellín dans cette prise d'otages sera évoquée mais il n'y a à ce jour pas de preuves, toutefois de nombreuses zones d'ombre existe encore aujourd'hui sur cette prise d'otages.

[modifier] Démobilisation

Malgré l'impact provoqué par la prise d'otages du palais de justice, le nouveau président Virgilio Barco Vargas, élu en 1986 reprend les négociations avec les guérillas. La revendication principale du M-19 et d'autres mouvements est la création d'une assemblée constituante pour doter le pays d'une nouvelle constitution. Le gouvernement colombien finira par accepter, amenant ses mouvements à se démobiliser.

Le M-19 dépose officiellement les armes le 8 mars 1990 et devient le parti Alianza Democrática M-19 (AD/M-19), les combattants sont amnistiés et le parti présente son chef Carlos Pizarro Leongómez comme candidat à l'élection présidentielle de 1990, mais il sera assassiné. On ignore encore si le meurtre a été commandité par les narcotrafiquants ou les paramilitaires. Antonio Navarro Wolff remplace Pizarro, il n'est pas élu mais obtient un ministère dans le gouvernement de César Gaviria. Puis le AD/M-19 participe à l'assemblée constituante qui rédige la constitution adoptée en 1991.

Aujourd'hui le parti n'existe plus en tant que tel, ses membres ont majoritairement rejoints le Polo Democrático Independiente, devenu par la suite Polo Democrático Alternativo, principale formation de gauche.