Morvac'h

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Morvac’h, dans le légendaire breton, est un cheval fantastique qui a la faculté de galoper sur les flots. Il est décrit avec une robe très noire et les conteurs rapportent qu’il expire des flammes par les naseaux quand il galope. Il apparaît principalement dans deux légendes : Gradlon et la ville d’Ys et le roi Marc’h de Cornouaille.

Sommaire

[modifier] Malgven et Gradlon

Lors d’une expédition guerrière le roi Gradlon de Cornouaille est abandonné par son armée, alors qu’il assiège vainement une forteresse, bâtie au fond d’un fjord. Resté seul, il arpente le pied des remparts pour trouver le moyen de s’y introduire, quand un soir il rencontre une femme qui semble l’attendre. C’est Malgven, la reine du « Nord », qui lui dit qu’elle l’observe depuis le début du siège et qu’elle l’aime[1]. Elle le fait pénétrer dans la citadelle et le conduit à la chambre royale où dort son époux. Gradlon le tue et s’empare du trésor.

Pour retourner en Cornouaille, Malgven apprête Morvac’h (le « cheval de la mer » en breton), qui peut courir sur l’océan. Au terme d’une chevauchée d’une journée, les amants rejoignent la flotte des Bretons. Un an s’écoule avant le retour en Bretagne, Malgven meurt en accouchant d’une fille : Dahud.

Morvac’h apparaît, par la suite, lors de la submersion de la ville d’Ys[2]. Quand l’océan inonde la ville, Gradlon l’enfourche pour regagner la terre ferme. Dahud s’accroche, mais Guénolé qui les suit la précipite dans l’eau[3].

[modifier] Marc’h de Cornouaille

Dans un conte collecté par Yann ar Floc'h, Morvac’h est aussi le nom d’un cheval fabuleux qui appartient à un autre roi, Marc'h qui réside à Poulmarc’h (Plomarc'h), près de Douarnenez. Lors d’une chasse, son cheval fabuleux ne peut rattraper une biche. Ce n’est qu’acculée au bord de la falaise, près de l’endroit où la ville d’Ys a été engloutie, qu’il peut lui faire face. Il la vise avec son arc et tire une flèche qui, par magie, fait demi-tour et vient tuer son cheval. Il se rue vers la biche pour la tuer avec son poignard, mais elle a disparu et à sa place se trouve une belle jeune fille. C’est Dahud (Ahès) la fille de Gradlon et de Malgven. Avant de retourner dans la mer, elle affuble Marc’h d’oreilles de cheval.

[modifier] Sources

  • Charles Guyot, La Légende de la ville d’Ys, Coop Breizh, Spézet, 1998, (ISBN 2-84346-101-4)
  • Thierry Jigourel, Merlin, Tristan, Is et autres contes brittoniques, Jean Picollec éditeur, Paris, 2005, (ISBN 2-86477-213-2)

[modifier] Notes

  1. Dans le récit de Thierry Jigourel, cette déclaration intervient après une journée de combat singulier entre les deux futurs amants.
  2. Thierry Jigourel, La Submersion de la ville d’Ys, page 67.
  3. Selon les versions, c’est Guénolé qui précipite Dahud d’un coup de crosse dans l'océan, d’autres récits rapportent que c’est Gradlon qui la repousse sur ordre du moine.