Moeurs

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Voir « moeurs » sur le Wiktionnaire.

Mot essentiellement subjectif, qui est vide de signification s’il n’est défini par une époque, un lieu, un contexte, des habitudes, des coutumes, une culture… et beaucoup de recherches historiques, archéologiques, ethnographiques.

Il faut donc relativiser et se garder de moraliser en classant trop hâtivement les moralisateurs tenants des « Bonnes mœurs », les porteurs de renommée et de réputation, et les amoraux, immoraux, débauchés, dépravés, dévergondés, libertins, lubriques et autres obscènes.

Sommaire

[modifier] Haut Moyen-Âge en Gaule

Tout au long du Haut Moyen-Âge, on assiste à un conflit ouvert et parfois sanglant entre des tendances très éloignées.

[modifier] Les Francs

Les Francs et leurs rois mérovingiens d’origine germanique, ne font aucun effort ni pour adopter les mœurs des pays qu’ils ont conquis, ni pour se plier à celles de la religion. Pour eux, leurs coutumes rustiques, si ce n’est barbares, représentent leur spécificité et leurs racines. Ils ne se sentent pas immoraux, ils sont amoraux et heureux de l’être. Le christianisme et le catholicisme dont ils se glorifient parfois, ne sont que manifestations de leurs superstitions envers tous les dieux, opportunisme politique et vernis de façade. Car si l’on aide quelques ecclésiastiques dans leurs entreprises, on en cultive pas moins ouvertement le crime politique, la spoliation, la bigamie, l’adultère avec des fillettes, la torture, l’esclavage… et tout cela à grande échelle.

[modifier] Les populations latinisées du sud de la Loire et celles de l’Italie

Ces populations restées plus proches des mœurs romaines, plus sensibles au droit et plus éduquées, n’ont pas encore oublié leurs racines civilisées. Cela ne les rend en rien bien plus strictes sur le respect des mœurs, mais le vernis de la civilisation et le voile pudique de l’hypocrisie font que les même comportement agressifs et fornicateurs n’y reçoivent ni la même légalisation, ni le même soutien, et surtout pas la même publicité. Sauf cas exceptionnel (Voir la vie scandaleuse des papes Serge III et Jean XII), lorsqu’un pape ou des évêques couchent avec des hommes, des enfants ou des femmes mariées, cela reste extrêmement discret.

[modifier] Les lois

La codification des lois en pays Francs, en Saxe et autres états germaniques, n’existe pas. Elle ne débute que très progressivement sous Charles Ier dit Charlemagne (qui n’est pas le moindre à avoir des mœurs très libérales et des quantité de maîtresses fort jeunes). Il n’existe ni tribunaux, ni organisation judiciaire, et chaque potentat applique sur ses domaines le mode de vie qui convient le mieux à ses goûts. Il n’y a donc pas de justice qui puisse être applicable, encore moins en ce qui concerne les mœurs, d’autant qu’il n’y a aucune police pour la faire appliquer. Il faut des cas d’une portée nationale, pour que le roi ou l’empereur envoi ses missi dominici, qui bien souvent restent impuissants.

[modifier] Le petit peuple

Nul ne s'en soucie. On ne peut même pas tenter d’imaginer ce que sont les mœurs dans les chaumières, quant on sait de plusieurs sources écrites, que les parents d’une même famille en arrivent à s’occire pour se dévorer en temps de famine !

[modifier] Réflexion

On est en d’autres temps, et il parait totalement anachronique et illusoire de vouloir analyser les mœurs de cette lointaine époque au travers d’un œil contemporain. Les plus grands historiens s’y sont abimés, car tout et son contraire peut être soutenu. Des hagiographies aussi hypocrites que dithyrambiques, en passant par les capitulaires révélateurs, jusqu’aux pénitentiels parfois ahurissants, on peut se faire une idée, mais pas une image. Pour avancer une comparaison très osée, on peut éventuellement évoquer les « zones de non droit » où les potentats religieux s’offrent leurs filles impubères en gage de suprême lien tribaux. Les mœurs y découlent du bon vouloir de celui qui possède le plus grand nombre d'armes et de guerriers. La religion n’y est qu’un prétexte pour assouvir les vices.

[modifier] Exemples Historiques

  • En 610, après avoir été emprisonné, le moine irlandais saint Colomban, est chassé de la cour de Bourgogne, par le roi Thierry II et Brunehilde, car il a fini par les indisposer à cause de ses réprobation touchant aux mœurs.
  • Vers 675, saint Lambert évêque de Tongres, un peu trop strict sur les mœurs et en désaccord avec le pouvoir, est destitué par Ebroïn maire du palais. Il est obligé de fuir les persécutions dont il est victime.
  • Vers 705, saint Lambert évêque est assassiné par Dodon à Liège, peut être pour avoir publiquement accusé Pépin de Herstal d’Adultère avec Alpaïde.
  • Vers 875, une affaire de mœurs fit grand bruit dans le Berry. On y retrouva la jeune Solange assassinée. Il s’agissait d’une humble bergère qu’un noble voulait « séduire », mais parait-il elle refusa, et il la tua par dépit. Depuis sainte Solange devint la patronne du Berry.

[modifier] Liens internes