Michael Wittmann

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Michael Wittmann
Naissance : 22 avril 1914
Vogelthal, Allemagne
Décès : 8 août 1944 30 ans)
Normandie, France
Origine : Allemagne Allemagne
Grade : SS-Hauptsturmführer
Service : 1934 - 1944
Conflits : Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes : Bataille de France,
Bataille de Koursk,
Bataille de Villers-Bocage
Distinctions : Croix de fer

Michael Wittmann (22 avril 1914 à Vogelthal Allemagne - 8 août 1944 en Normandie), militaire allemand, est connu pour avoir été l'un des plus efficaces chefs de chars. On trouve souvent son nom écrit "Wittman" (avec un seul n, la véritable orthographe de son nom en possède bien deux).

Après avoir combattu sur le front de l'Est, il prit part à la bataille de Normandie. Hauptsturmführer des Waffen-SS, il a mené l'embuscade du 13 juin 1944 contre une colonne de la 7e division blindée britannique dans la bataille de Villers-Bocage.

Son équipage et lui ont été tués près de la ville de Cintheaux, au sud de Caen, lors de l'opération alliée Totalise. Leur char Tigre fut détruit, la tourelle arrachée.

Un doute subsiste sur l'origine du tir ayant entraîné cette destruction : l'action fut revendiquée par l'un des tanks Sherman Firefly du Ier Northamptonshire Yeomanry, Escadron B, du 144ème Régiment Royal blindé, mais une opinion d'historiens est qu'elle fut en réalité à porter au crédit d'un tir d'un avion anti-char britannique Hawker Typhoon.

Le corps de Michael Wittmann, probablement enterré rapidement à proximité de l'épave de son char, ne fut retrouvé qu'en 1983, lors de la construction d'une route. Il repose au cimetière militaire allemand de La Cambe en Normandie.

Sommaire

[modifier] Affectations

[modifier] Victoires

  • 141 chars,
  • 132 canons anti-char.

Wittmann est devenu célèbre en Allemagne après la bataille de Koursk, où il fit preuve d'une grande efficacité. Après ses victoires en Normandie, il devint aussi le chef de char le plus décoré d'Allemagne. Comme ce fut le cas pour plusieurs des grands "héros" militaires de l'allemagne nazie, il lui fut demandé fin juin 1944 d'accepter le commandement d'une école (d'instruction de tankistes); le but étant d'éviter qu'un décès au combat puisse écorner le mythe. Il refusa, préférant retourner sur le terrain, et fut tué deux mois plus tard.

[modifier] Propagande ?

Dans un parallèle avec les si nombreuses victoires des pilotes de chasseurs-bombardiers allemands du front de l'Est, il est légitime de se demander si le nombre des victoires du tankiste Wittmann est réaliste, tant la propagande Nazie a pu les exagérer dans un but d'exhaltation du héros. Et ce, d'autant plus que les "tanks" vaincus incluent probablement nombre de véhicules blindés légers. Comme pour l'aviation, l'arme blindée avait besoin d' "as", et la plupart des belligérants eurent tendance à "gonfler" les scores présentés comme "certifiés" sur le terrain.

A décharge, on ne peut que rappeler que la forte inexpérience des tankistes soviétiques, face aux vétérans de plusieurs années de guerre, en faisait des proies faciles[1]. À cela, il faut ajouter la médiocrité de la "flotte" de chars dont disposaient les Soviétiques, au début de l'offensive des Allemands en 1941: tandis que ces derniers avaient eu trois ans pour faire évoluer leurs tactiques et leur matériel (abandon des Pzkfw I et II par ex.), les soviétiques, eux, utilisaient toujours du matériel d'avant-guerre largement dépassé.

Mais, les Soviétiques disposaient dès le début de la guerre d'excellents chars comme le KV-1 ou le célébrissime T-34. Leur nombre était certes limité au début du conflit, mais quand la machine industrielle soviétique les produisit à plein régime, ces chars devinrent des adversaires redoutables. Afin d'essayer de retrouver une supériorité franche[2], les autorités du Reich n'hésitèrent pas à lancer sur le champ de bataille à Koursk de nouveaux modèles comme le Panther ou le Tigre[3] avec, entre autres, Wittmann aux commandes d'une compagnie de chars Tigre. C'est, précisemment, suite à cette bataille que sa renommée commença à être montée en épingle par la propagande Nazie, et les mois qui suivirent le virent accrédité d'un nombre phénoménal de victoires.

C'est pourquoi nombre de ses victoires peuvent être mises en doute : autant elles étaient plausibles dans le grand "tir au pigeons" du début de l'offensive allemande de 1941, ou encore elles le redeviendraient plus tard dans le bocage normand face à des Sherman largement surclassés, autant elles l'étaient moins au stade de la guerre où Wittmann atteignit le sommet de sa gloire, alors même que les blindés allemands rencontraient des difficultés croissantes face à un adversaire de plus en plus coriace. D'un autre côté Wittmann a commencé sa carrière sur sturmgeschütz dont le rôle était essentiellement appui et panzerjâger (chasseur de char). Wittmann disposait également d'un tireur exceptionnel en la personne de Balthazar Woll ayant la rare capacité de tirer char en marche (rappelons qu'à l'époque les canons n'étaient pas stabilisés). On trouve également un as des tigres dans la wehrmacht au score sensiblement équivalent, il s'agit d'Otto Carius.

Néanmoins il ne faut oublier que la plupart des bataillons de chars soviétiques T-34 avaient tendance à attaquer en groupe compact, sans appui direct et sans utilisation de la radio, faisant autant de cibles faciles pour quelques chars / pièces anti-chars bien camouflés. L'utilisation stratégique du char Tigre en chasseur embusqué sur la défensive donna d'excellents résultats, alors que la contre-attaque de Michael Wittmann lors de la Bataille_de_Villers-Bocage se termina certes par une victoire tactique allemande, mais aussi par la perte de plusieurs chars Tigre (dont celui commandé par Wittmann) dans la ville.

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. la situation était la même dans les airs.
  2. les Allemands, avec des moyens humains et industriels nettement inférieurs en volume aux Soviétiques, donnaient la priorité à leur avantage technologique.
  3. qui avaient à peine dépassé le stade de prototype, preuve des difficultés rencontrées par les troupes blindées allemandes face à leurs adversaires.