Manuel Boix

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Manuel Boix, prononcé [bɔʃ] ou [bɔjʃ], (l'Alcúdia, 1942), artiste peintre, graveur, affichiste, illustrateur, sculpteur valencien, est l'un des introducteurs du nouveau réalisme en Espagne dans les années 1960. Prix National des Arts Plastiques (Premi Nacional d'Arts Plàstiques ) en 1980, il est surtout reconnu par ses eaux-fortes, dont ses gravures pour l'édition somptueuse en quatre volumes du Tirant lo Blanc de la Tercera Branca est un splendide exemple.

[modifier] Biographie

Né en 1942 à l'Alcúdia, petite ville de la Ribera del Xúquer (Valence), Boix a fréquenté l'école des Beaux-Arts (Facultat de Belles Arts Sant Carles de València) de la ville de Valence. Son figurativisme et son trait précieux fait désormais partie de l'imaginaire valencien. De ses célèbres illustrations pour Tirant le Blanc ou pour les Germanies (mouvement social né à Valence et aux Baléares vers 1520), aux centaines d'actes culturels publics et privés qu'il a illustrés, ses œuvres ont fait de lui l'un des principaux témoins de la réalité culturelle du Pays Valencien et, partant, de la culture catalane en général.

Après quelques œuvres initiales, il fait irruption, en 1964, dans le panorama artistique valencien avec le Triptyque monothéiste (Tríptic monoteista), dont il partage l'espace avec Artur Heras et Rafael Armengol, deux peintres avec lesquels il exposera au cours des années suivantes.

Mais bientôt le travail de Boix se singularise et se fait remarquer par une vision poétique très personnelle. Au cours de la décennie suivante, la Retransmission télévisée du miracle (Retransmissió televisiva del miracle, 1970) ainsi que les séries Fauconnerie (Falconeria) et Trame et chaîne (d'un tissu) (Trama i ordit ) approfondissent sa peinture et lui permettent d'obtenir, à partir d'objets ou de personnages brisés ou décontextualisés, des effets vraiment impressionnants. De cette période datent des œuvres d'une grande beauté formelle aussi emblématiques que l'Arc de triomphe (l'Arc del triomf, 1971) et, surtout, Le martyre de saint Sébastien (El martiri de Sant Sebastià ) et Saint Bruno (Sant Bru ), tous deux de 1973.

Plus tard, les œuvres de la série Ticromart, à la fin des années 1970, ou bien celles de la série Acrostiche (Acròstic ), 1982, indiquent bien clairement les nouveaux chemins plus allégoriques qu'il emprunte, laissant de côté certains éléments trop explicites, chemins qui lui permettent d'atteindre une puissance expressive bien plus forte.

Depuis 1980, année au cours de laquelle lui fut décerné le Prix National des Arts Plastiques (Premi Nacional d'Arts Plàstiques ), et tout particulièrement après un long séjour à New York à la fin des années 1980, ses activités se sont déployées dans les champs les plus divers de la création. Boix revient en 1992 dans le panorama valencien, avec une exposition sur le jeu de blaid (joc de pilota, littéralement «jeu de pelote», semblable à la pelote basque): Le point dans le mouvement (El punt dins el moviment ), où se combinent toutes les ressources créatives qu'il a explorées jusque-là, tant dans sa peinture —avec les séries Achrostiche, Charnière (Frontissa ), Alphabet (Alfabet )…—, que dans l'illustration —Tirant le Blanc, Le Serpent, la rivière (La Serp, el riu ), Don Quichotte (El Quixot )…—, dans ses œuvres graphiques, avec les séries consacrées à Tirant le Blanc (1978-1985), à travers ses affiches ou sa sculpture, à laquelle il s'est également interessé de façon approfondie, principalement le bronze. Le point dans le mouvement, tout comme les Borja (1992-1998), Le Labyrinthe (El Laberint ) et Les équilibristes (Els equilibristes ) constituent autant de tentatives plastiques pour occuper tout l'espace scénographique.

Dans sa dernière série, Le visage (El rostre ), Boix revient à la peinture et aux grands formats, produisant des œuvres tout à fait remarquables.

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