Manhattan (pétrolier)

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Manhattan
Type : pétrolier brise-glaces
Histoire
Lancement : 1962
Statut : Échoué en 1987 puis démoli
Caractéristiques techniques
Longueur : 306 m (286 m avant conversion)
Maître-bau : 40,2 m
Tirant d'eau : 15,8 m
Port en lourd : 106 00 tpl (115 000 tpl)
Puissance : 43 000 chevaux
Vitesse : 17 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage : 45 marins
Pavillon : États-Unis

Le Manhattan était un pétrolier américain, connu pour avoir navigué dans le passage du Nord-Ouest en 1969 après avoir été converti en pétrolier brise-glaces. Il relançait ainsi durablement le litige maritime qui opposait les États-Unis au Canada concernant ce passage. Les uns considèrent, qu’il s’agit d’une voie internationale libre à toute circulation tandis que les seconds affirment qu’il s’agit d’un passage maritime intérieur soumis à leur juridiction. Déjà, en 1954, les navires militaires américains Storis, Bramble et Spar avaient emprunté le passage du Nord-Ouest sans en référer à Ottawa.

[modifier] Histoire

Le Manhattan fut construit en 1962 aux États-Unis pour le compte de l’armateur Niarkos et il était, à son lancement, le plus gros superpétrolier avec une longueur de 287 mètres, une capacité de 115 000 tpl, le tout conduit par un équipage de 45 marins.

La compagnie Exxon décida de lui faire emprunter le passage du Nord-Ouest : le navire fut ainsi modifié en février 1969 aux chantiers navals de la Sun Shipbuilding and Drydock Company de la baie du Delaware pour une somme de 54 millions de dollars de l’époque. Sa transformation en brise-glace nécessita son aménagement en quatre compartiments, l’allongement de sa proue de près de 20 mètres, le renforcement de ses flancs et la protection de ses deux hélices, le tout pour un supplément de poids de 9 000 tonnes.

Pour le passage, le Manhattan, les cuves remplies d'eau afin de le lester, était escorté de deux brise-glaces, l’un américain, l’autre canadien (le Sir John A. Macdonald). 126 personnes avaient pris place à bord : outre l’équipage, on dénombrait des ingénieurs, des scientifiques, des membres du Congrès américain et du Parlement canadien ainsi que la presse.

Le 2 septembre 1969, le Manhattan doublait la terre de Baffin et rencontrait la glace en pénétrant dans de détroit de Lancaster. Le navire était en mesure de briser la glace « jeune » de 6 mètres d’épaisseur, au-delà il fallut l’aide des brise-glaces. Après avoir franchi le détroit de McClure, le superpétrolier s’engageait le 11 septembre dans le détroit du Prince de Galles où il trouva l’eau libre pour atteindre Prudoe Bay le 14 septembre. Il y chargea symboliquement un baril de pétrole. Il fut de retour au port de New York le 12 novembre après un périple de 4 400 miles dont près de la moitié dans les glaces.

Plus tard, le Manhattan continua à transporter du pétrole brut, notamment depuis Valdez en Alaska où les hydrocarbures étaient désormais acheminés par oléoducs. Le 15 juillet 1987, le Manhattan s'échoue à Yosu (Corée du Sud) à cause du typhon Thelma. Remis à flot le 27, il fut vendu à Hong Kong puis à la Chine pour être démoli.

L’exploit du Manhattan fut suivi en 1985 par l’USCGC Polar Sea, réactualisant la polémique des détroits.

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

  • Bern Keating, Tomas Sennett, Through the Northwest Passage for Oil, National Geographic Magazine Vol. 137, No 3, mars 1970.
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