Mademoiselle Gaussin

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Jeanne-Catherine Gaussem, dite Mlle Gaussin, est une actrice française née à Paris le 25 décembre 1711 et morte dans cette même ville le 2 juin 1767. Elle était fille d'un laquais de l'acteur Baron et d'une ouvreuse de loges.

Après avoir joué pendant deux ans à Lille, elle débute à la Comédie-Française le 28 avril 1731 dans le rôle de Junie de Britannicus, puis dans celui d'Agnès de L'École des femmes. Elle parut avec succès sur la scène dans les rôles d'Andromaque, d'Iphigénie, de Bérénice. Nommée sociétaire en juillet de la même année, elle fait l'admiration de Voltaire, qui lui confie le personnage de Zaïre.

Elle fut l'une des rivales de Mademoiselle Clairon.

Elle ne montra pas moins de talent dans les ingénues et les amoureuses de la comédie que dans les jeunes premières de la tragédie. Sa sensibilité, la naïveté de son jeu, la grâce enchanteresse de son organe, la placèrent au premier rang.

Elle quitta le théâtre en 1763, et mourut quatre ans après.

Voltaire lui a consacré son Épître 38 (1732) :

À Mademoiselle Gaussin, qui a représenté le rôle de Zaïre avec beaucoup de succès.

Jeune Gaussin, reçois mon tendre hommage,
Reçois mes vers au théâtre applaudis ;
Protége-les : Zaïre est ton ouvrage ;
Il est à toi, puisque tu l’embellis.
Ce sont tes yeux, ces yeux si pleins de charmes,
Ta voix touchante, et tes sons enchanteurs,
Qui du critique ont fait tomber les armes ;
Ta seule vue adoucit les censeurs.
L’illusion, cette reine des cœurs,
Marche à ta suite, inspire les alarmes,
Le sentiment, les regrets, les douleurs,
Et le plaisir de répandre des larmes.
Le dieu des vers, qu’on allait dédaigner,
Est, par ta voix, aujourd’hui sûr de plaire ;
Le dieu d’amour, à qui tu fus plus chère,
Est, par tes yeux, bien plus sûr de régner :
Entre ces dieux désormais tu vas vivre.
Hélas ! Longtemps je les servis tous deux :
Il en est un que je n’ose plus suivre.
Heureux cent fois le mortel amoureux
Qui, tous les jours, peut te voir et t’entendre ;
Que tu reçois avec un souris tendre,
Qui voit son sort écrit dans tes beaux yeux ;
Qui, pénétré de leur feu qu’il adore,
À tes genoux oubliant l’univers,
Parle d’amour, et t’en reparle encore !
Et malheureux qui n’en parle qu’en vers !

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