Mémoire de traduction

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Une mémoire de traduction est une base de données contenant des segments de texte ainsi que l'équivalent de ces segments dans une autre langue. Elle permet de stocker des segments de phrase et de les réutiliser. On parle dans ce cas de traduction assistée par ordinateur (ou TAO) plutôt que de traduction automatique généralement utilisé pour définir les logiciels qui ne nécessitent pas l'intervention de traducteurs pour traduire le texte, mais qui sont toutefois beaucoup plus approximatifs.

Sommaire

[modifier] Avantages et inconvénients

  • L'avantage est qu'il permet de gagner du temps dans des textes très répétitifs : le traducteur doit moins taper et moins faire de recherche.
  • Une mémoire de traduction ne se trouve pas rentable dans les textes littéraires, car ils contiennent peu de répétitions dans le texte source et il faut éviter les répétitions dans les documents cibles.
  • La plupart des logiciels utilisant les mémoires de traduction sont payants et développés pour Windows uniquement (Trados Workbench, DéjàVuX, SDLX, Star Transit, MultiTrans), mais il existe un nombre croissant d'applications Java qui permettent de travailler aussi bien sur Mac OS X que sur Linux (OmegaT, Open Language Tools, Heartsome, etc.).
  • Certains ne sont pas adaptés au travail de groupe. Les concepteurs de logiciels considèrent que les mémoires de traduction ne doivent pas être utilisées par une seule personne. Les systèmes permettant le travail en groupe sont généralement plus coûteux. Trados Workbench, DéjàVuX, SDLX, par exemple, proposent les deux versions.
  • Au niveau de la qualité de la traduction, les systèmes de mémoire de traduction, s'ils facilitent la cohérence d'ensemble, peuvent causer des problèmes. Par exemple, les phrases étant séparées, le traducteur remarque moins les répétitions ou les erreurs d'accord. Il est également plus difficile, voire impossible, de remanier un paragraphe pour l'adapter au style de la langue cible.
  • Du point de vue du traducteur indépendant, les systèmes de mémoire de traduction sont de plus en plus souvent exigés par les agences, qui appliquent des tarifs dégressifs en fonction du pourcentage de correspondance entre le texte et la mémoire. Dans certains cas, le client refuse de payer les correspondances à 100 %, alors que rien ne garantit au traducteur que ces segments soient correctement traduits dans la mémoire.

[modifier] Fonctionnement général

Quand il commence à travailler, le traducteur lance un programme, qui segmente le texte source. Lorsque, dans la base de données, se trouve un segment source identique ou proche (le seuil de proximité étant déterminé par des options), le programme propose la traduction. Le traducteur a alors la possibilité d'accepter celle-ci, de l'adapter, ou encore de la refuser (et traduire lui-même).

Si, par choix ou en l'absence de correspondance, le traducteur doit traduire lui-même, la banque de données enregistre la traduction pour la fois suivante.

[modifier] Mémoires de traduction de seconde génération

Beaucoup plus puissantes que les mémoires de première génération, elles intègrent un moteur d'analyse linguistique, utilisent la technologie des CHUNKS permettant de découper les phrases en groupes terminologiques plus avancés, et génèrent automatiquement des glossaires professionnels.

[modifier] Divers

L'abréviation en anglais est TM (Translation Memory), ou TMM (Translation Memory Manager). Les segments sont appelés TU (Translation Unit). Il existe une norme d'échange de TM compatible (en théorie) avec un très grand nombre de logiciels d'aide à la traduction, ce format s'appelle TMX (Translation Memory eXchange). La traduction de logiciels informatiques est appelée « Localisation ». En localisation les outils de TAO sont très utiles, les répétitions étant très fréquentes.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

OmegaT Logiciel libre à mémoire de traduction. Multiplateforme (nécessite Java). Licence : GPL. Développé par le OmegaT Project, un groupe de traducteurs et programmeurs indépendants. Ne nécessite pas de format intermédiaire (XLIFF ou PO) et autorise la traduction directe des formats qu'il accepte (voir documentation). Accepte le standard de mémoire de traduction TMX.

Open Language Tools Logiciel libre à mémoire de traduction. Multiplateforme (nécessite Java). Licence: CDDL. Développé à l'origine par SUN Microsystems pour ses travaux de localisation puis mis à disposition en source libre. Fonctionne sur le principe de la conversion au format intermédiaire XLIFF. Le converteur est mis à disposition dans les mêmes termes. Voir la documentation pour les formats acceptés par le converteur. Accepte le standard de mémoire de traduction TMX.

Heartsome Translation Suite Ensemble de logiciels commerciaux et de logiciels gratuits multiplateformes (nécessitent Java). Les 3 logiciels commerciaux sont XLFEdit, TMXEdit, TBXEdit. XLFEdit est un éditeur de fichier XLIFF et offre des fonctions similaires à OLT. La conversion à XLIFF ne dépend pas d'un logiciel externe et accepte un certain nombre de formats non acceptés par le converteur de OLT (en particulier le format RTF stylé Trados). TMXEdit est un éditeur de TMX et propose aussi des fonctions d'alignement. TBXEdit est un éditeur de glossaire. Accepte le standard de mémoire de traduction TMX.

Similis Logiciel de mémoire de traduction commercial. Non multiplateforme (nécessite Windows).

Swordfish Logiciel de mémoire de traduction commercial. Multiplateforme (nécessite Java). Swordfish est un éditeur de fichier XLIFF. La conversion à XLIFF ne dépend pas d'un logiciel externe et accepte un certain nombre de formats.