Utilisateur:Luzmael/brouillon

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Sommaire

[modifier] Résistance

[modifier] Controverses

[modifier] Controverses à l'époque

Le résistants ont eu à faire face à plusieurs controverses entre eux :

  • cohabitation conflictuelle entre communistes, non communistes et anticommunistes, entre partisans du général de Gaulle et antigaullistes de différentes sensibilités, en particulier ceux qui n'avaient pas rompu avec le régime de Vichy ;
  • désaccord sur le plan stratégique entre ceux qui préconisaient le sabotage et la lutte armée immédiate, en particulier les communistes avec l'Organisation spéciale ( OS ), puis les Francs tireurs et partisans français ( FTPF ) et leurs groupes de la Main- d'oeuvre immigrée ( MOI ), et ceux qui privilégiaient le renseignement, la propagande, l'aide aux pilotes alliés abattus au-dessus du territoire français et aux prisonniers évadés, dans l'attente des troupes alliées ;
  • opposition enfin, entre ceux qui entendaient combattre pour des changements profonds et ceux qui souhaitaient simplement un retour à la situation d'avant-guerre.

A l'époque, certains non résistants contestent l'efficacité de l'action de la Résistance au regards des représailles exercées par l'occupant puis par les collaborateurs.

Enfin, deux visions s'opposent au sein même des dirigeants de la Résistance :

«  Longtemps, certains vrais résistants et non des moindres, mais également les cadres de l’armée d’armistice pensèrent qu’un tel chef de guerre [Pétain] ne pourrait que préparer la revanche. Terrible illusion qui explique bien des compromissions et des errements. Jacques Baumel décrit très bien cette ambiance si particulière et tellement éloignée de l’image d’Epinal actuelle qui tranche sans mesure entre deux France : celle de la collaboration, celle de la Résistance. Sans trop se poser de questions, suivant une logique personnelle déjà affirmée, Jacques Baumel se trouve très vite associé à l’action clandestine, il y retrouvent des gens d’origines très diverses : "des militants démocrates-chrétiens [...], des intellectuels socialistes ou des officiers de réserve réactionnaires jusqu’à ces jeunes femmes terriblement dévouées et courageuses ou bien ces baroudeurs qui se définissaient plus par le goût de l’action que par une appartenance politique précise". De par ses responsabilités importantes, Jacques Baumel a pu observer le parcours sinueux du jeune Mitterrand et vivre de près le réveil progressif du Parti communiste clandestin. L’appareil ayant été "un parti défaitiste puis collaborateur" et n’ayant de juin 1940 à juin 1941 lancé aucun appel à la résistance contre l’occupant, son engagement dans la lutte se fera suivant une ligne tactique (harcèlement systématique quel qu’en soit le prix à payer) éloignée de celle suivie par les premiers résistants, en particulier ceux de Combat. Organisateur des principales réunions des états-majors de la Résistance, Baumel-Berneix a été le spectateur privilégié des luttes de pouvoir qui opposèrent les chefs de la Résistance intérieure entre eux, alors que la manœuvre de prise de contrôle des mouvements par le Parti communiste se faisait jour, mais également des nombreux affrontements avec les émissaires de Londres. Fallait-il diviser la Résistance entre une branche civile et une branche militaire afin de mieux la placer sous la tutelle de la France Libre ? Ce qui avec le recul apparaît à l’auteur comme une fatalité, a été la raison dès 1943 des heurts répétés entre Frenay et Moulin. La logique de l’efficacité sur le terrain s’opposait à une vision fondamentalement politique de la future France de l’après-guerre teintée de pragmatisme à l’égard des vieux partis de la IIIe République. L’un luttait pied à pied contre l’occupant, l’autre préparait déjà les bases de la recomposition nationale, laquelle imposait de doter le plus tôt possible la France Libre d’un gouvernement, d’une administration, d’une armée et d’une diplomatie.  »

[modifier] Controverses encore actuelles

60 ans après la fin de la 2ème guerre mondiale, l'histoire de la Résistance en France suscite encore des débats et alimente des controverses:

  • Qui et combien étaient les résistants ?
  • Quelles étaient leurs motivations ?
  • Quand et pourquoi se sont-ils engagés ?
  • Comment la résistance intérieure s'est-elle organisée ?
  • Quels étaient ses rapports avec la résistance extérieure et le général de Gaulle, avec les Alliés ?
  • Quelle stratégie a-t-elle adoptée ?
  • Comment et quand s'est-elle unifiée ?
  • Quel a été son rôle dans la libération et la reconstruction de la France, ainsi que dans la victoire alliée de 1945 ?

[modifier] Terrorisme et résistance

Les occupants allemands et le régime de Vichy qualifièrent les résistants de terroristes. S'il y eut, surtout au début de la Résistance, des actions sans réelle efficacité militaire, c'est que l'urgence était à l'action politique : cette terreur, destinée uniquement aux militaires allemands et aux collaborateurs, visait à susciter un mouvement d'opinion contre les occupants. La presse collaborationniste stigmatisera ces actes de "terrorisme" tout juste bons à provoquer des représailles allemandes sur des innocents.

Cependant, d'authentiques résistants exprimèrent eux-aussi leurs réserves.

« Voici la déclaration de Paul Collette, auteur de l'attentat contre Pierre Laval et Marcel Déat le 27 août 1941, qu’il a faite lors de son interrogatoire : « Je considère comme geste patriotique le fait de faire sauter un dépôt de munitions, un convoi de matériel ou un train de troupes. Par contre, je récuse comme acte patriotique le fait d’abattre un soldat allemand, car abattre un boche aura pour répercussion immédiate la fusillade de cinquante français. Cinquante innocents qui pourraient être à la tête de la Résistance de demain. D’ailleurs je considère un soldat allemand comme un être accomplissant son devoir envers sa Patrie. Ce n’est pas lui le criminel mais ses chefs. Avec un soldat, on doit se battre face à face (je poursuis en m’adressant aux boches qui m’écoutaient attentivement). En Allemagne, vous ne pouvez pas aimer les traîtres. En France, on les abat. Voilà pourquoi j’ai tiré sur Laval.» (extrait de l’autobiographie de Paul Collette "J'ai tiré sur Laval"). »

Malgré cette déclaration, il faut souligner l’importance de l’acte de Collette - du "terrorisme" - aux yeux de la population française. L’attentat contre Laval a réveillé les consciences et a eu une réelle efficacité politique.

[modifier] Contre une version "officielle" de l'histoire de la Résistance

«  En réalité, ce n'est plus tant l'histoire de Vichy qui suscite aujourd'hui la controverse que celle de la Résistance. C'est en ce domaine que l'on trouve le plus de différences dans les interprétations, le plus de querelles de mots - d'où l'intérêt du lexique de Pierre Laborie Les Mots de 39-45 - et encore quelques disputes de chapelles. Le Dictionnaire historique de la Résistance, une œuvre imposante conduite avec intelligence par François Marcot et une centaine de rédacteurs, n'en est pas toujours exempt qui exclut des auteurs majeurs. L'ouvrage, qui recense lieux, dates et faits, synthétise une certaine historiographie française, avec ses qualités: définitions soignées, précisions factuelles, mais aussi ses défauts: une perspective hexagonale, une difficulté à tourner la page de l'histoire commémorative. Plutôt qu'une histoire officielle figée Sur le même thème et à l'aide d'archives nouvelles, Robert Belot s'intéresse à toutes les formes d'opposition, de dissidence, de résistance ayant refusé la tutelle du général de Gaulle: les giraudistes, les «vichysto-résistants» (François Mitterrand), les anti-gaullistes (Raymond Aron), ou encore tous ceux qui luttèrent pour conserver leur autonomie lors de la mise en place de la France combattante. L'ouvrage provoquera sans doute des polémiques, car il propose une analyse originale des images respectives du pétainisme et du gaullisme dans l'esprit de certaines élites, militaires, politiques, intellectuelles, pour qui le triomphe final du Général n'était pas inéluctable. En somme, pendant que d'aucuns, au nom de la «mémoire», demandent à l'Etat de figer une histoire officielle, l'histoire des années noires continue de s'écrire dans la diversité des points de vue et des opinions. Henri Rousso »

[modifier] Résistant : Un statut controversé,une évolution mouvementée

En France, dès 1945, le statut de résistant a fait l'objet de multiples débats et donné lieu à des révisions, des compromis, au gré de la conjoncture politique et de l'évolution des mentalités. Sur le plan juridique, cinq lois ont été adoptées entre 1945 et 1992, pour définir ce statut, fixer les droits des anciens résistants, lois auxquelles sont venus s'ajouter de multiples circulaires, décrets ou arrêtés. L'évolution de ce statut a été lui-même un enjeu politique qui a vu s'affronter au-delà d'une relative union nationale de façade, des lectures divergentes voire antagonistes, opposant résistants gaullistes, résistants communistes, vichysto-résistants et les autres… Après la 2ème guerre mondiale, l'engagement dans la Résistance, a constitué une instance de légitimation qui a permis aux diverses forces politiques d'instrumentaliser le statut de Résistant tout en s'exonérant d'errements anciens : l'adhésion des communistes au pacte germano-soviétique, le ralliement de la droite conservatrice et d'une partie de la gauche au maréchalisme, voire les dérives collaborationnistes de quelques égarés. Elle a pris une dimension financière et budgétaire contraignante, dans la mesure où un droit à réparation a été attaché à la reconnaissance de la qualité de résistant, ou plus précisément de Combattant volontaire de la Résistance ( CVR ). Cette évolution doit aussi être rapprochée des changements de perception qui se sont opérés dans l'opinion publique à l'égard de ce qu'avait été la Résistance française. La lecture glorieuse d'une résistance de masse et précoce a prévalu jusqu'au début des années 1970, en occultant Vichy et sa responsabilité dans la mise en œuvre du génocide.