Lustration

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Voir « lustration » sur le Wiktionnaire.

La lustration, du latin lustratio, ou le lustre, de lustrum, est une cérémonie de purification de la Rome antique. Elle s'effectuait en versant de l'eau, ou en aspergeant de l'eau au moyen d'un rameau de laurier ou d'olivier, ou encore à l'aide d'un instrument appelé aspergillum.

L'effet de cette purification était sensé être équivalent à la fumée de matériau brûlés. Elle était également souvent associée aux sacrifices d'animaux, promenés rituellement autour de la personne ou de l'objet à purifier.

[modifier] Dans la Grèce antique

Dans les usages de la Grèce antique, la cérémonie était liée à la notion de souillure : elle était initiée par un individu ou une cité pour se purifier lorsqu'un crime avait été commis, ou encore pour purifier un lieu sacré qui aurait été souillé.

[modifier] Dans la Rome antique

Dans la religion romaine, la cérémonie avait pour objectif d'assurer la bénédiction et la protection de la divinité, sans qu'il n'y ait forcément eut une faute de commise : on pouvait purifier des champs (les Ambarvales, cérémonie des frères Arvales), ou des troupeaux (les Palilia, comprenant un sacrifice à la déesse Palès).

Les armées romaines venaient se faire purifier avant de partir en campagne, et la cérémonie était renouvelée avant chaque bataille.

La cité même de Rome procédait à cette cérémonie de lustration en cas de prodiges ou de calamités. Cette cérémonie était renouvelée régulièrement tous les cinq ans (les « lustres »), au moment où les censeurs quinquennaux, ayant achevé le recensement, abdiquaient solennellement.

La cérémonie, qui remonterait à Servius Tullius, sous le règne duquel aurait été effectué le premier recensement, comportait le sacrifice des Suovetaurilia (c'est à dire un porc, un mouton et un taureau) devant la population réunie au Champ de Mars.

[modifier] La lustration en Europe orientale

La chute du rideau de fer a entraîné, dans les pays d'Europe orientale, des publications, plus ou moins précoces, plus ou moins complètes et plus ou moins bien encadrées de listes de collaborateurs, potentiels ou réels, avec les services secrets des anciens régimes communistes.

Dans presque tous les cas, ces démarches ont nourri des rumeurs et des chantages, par manque de transparence. Au fil des années, des lois ont été adoptées pour réguler l’accès aux dossiers et accompagner la publication de listes de juridictions ad hoc chargées de trancher une collaboration effective ou supposée.

La redécouverte de ce passé est indispensable mais elle a lieu dans un climat de suspicion et d’amertume, de honte et de douleur. Pour désigner cette opération, le terme « lustration » s’est imposé dans tous les pays (Allemagne, Tchéquie, Pologne, pays baltes, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie).

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