Ludwig Schemann

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Professeur Karl Ludwig Schemann, né le 16 octobre 1852 à Cologne et mort le 13 février 1938 à Fribourg-en-Brisgau, est un traducteur et un chercheur. Il est surtout connu comme le traducteur des ouvrages de Joseph Arthur de Gobineau et son premier biographe.

Sommaire

[modifier] Vie

Entre 1875 et 1891, Schemann était bibliothécaire à Göttingen.

C'est Richard Wagner, grand ami de Gobineau, qui lui conseilla de se consacrer à son œuvre. En 1894, alors qu'il était professeur à Fribourg, il fonda la Gobineau-Vereinigung (Société Gobineau), qui connut un grand succès[1] et dont il fut président jusqu'en 1920. C'est à cet organisme que Mathilde de la Tour décida de léguer en 1898 ses droits sur les manuscrits et la correspondance de Gobineau, les restes de sa bibliothèque, ses œuvres d’art et son mobilier. Le professeur Schemann proposa alors à la bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg d'acheter cette collection Gobineau. Une subvention extraordinaire et un emprunt au fonds Saint-Thomas permirent d'acquérir l'ensemble. En 1911, à la mort de la comtesse, les livres de Gobineau, sa correspondance avec Alexandre de Humboldt, Prosper Mérimée, Ernest Renan, etc., ses objets et son mobilier furent transférés à la bibliothèque. Toutefois, sa contribution au renom de Gobineau en Allemagne, à l'ombre du prestige de Wagner, eut pour effet de lui nuire en France, à une époque où régnait l'animosité entre les deux pays[2].

Avec le peintre Hermann Hendrich, l'historien littéraire Adolf Bartels, Arthur Moeller van den Bruck, Houston Stewart Chamberlain et Henry Thode, il signa en 1907 l'appel à l'origine de la fondation du Werdandi Bund (Fédération Werdandi, du nom d'une déesse nordique, aussi appelée Verdandi, Verdanti ou Verthandi), association d'inspiration völkisch à laquelle adhérèrent environ 500 membres. De même, il fit partie du cercle des proches de Richard et Cosima Wagner, installés à Bayreuth.

Il était membre honoraire de l'institut royal pour l'histoire de la nouvelle Allemagne. En 1937, le Goethe-Institut lui remit la Goethe-medaille.

[modifier] Choix de travaux

  • De legionum per alterum bellum Punicum historia quae investigari posse videantur, Université de Bonn, 1875
  • Mes Souvenirs sur Richard Wagner, Stuttgart, 1902
  • Gobineau et la civilisation allemande, Leipzig, 1910
  • Alexis de Tocqueville, Stuttgart, 1911
  • Gobineau. Une biographie, Strasbourg, 1913-1916
  • Cherubini, Berlin, 1925
  • Martin Plüddemann et les ballades allemandes, Ratisbonne, 1930
  • Hans von Bülow dans la lumière de la vérité, Ratisbonne, 1935

[modifier] Choix de traductions

  • Arthur de Gobineau, Asiatische Novellen (les Nouvelles asiatiques), Leipzig, 1893
  • Arthur de Gobineau, Die Renaissance, Historisch Scenen (Renaissance, scènes historiques), Leipzig, 1899
  • Arthur de Gobineau, Versuch über Ungleichheit der Menschenracen (Essai sur l'inégalité des races humaines), Stuttgart, 1900

[modifier] Notes et références

  1. Elle accueillit notamment les Français Florimond de Basterot, Paul Bourget, Édouard Schuré et Georges Vacher de Lapouge. Voir Alain de Benoist, Vu de droite, anthologie critique des idées contemporaines, Paris, Éditions du labyrinthe, 2001, 647 pages, p. 262 (ISBN 2869800517).
  2. Alain de Benoist, Vu de droite, anthologie critique des idées contemporaines, p. 262.