Luc Lafnet

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Lucien Lafnet, né à Liège le 22 janvier en 1899 et décédé à Rueil-Malmaison le 30 septembre 1939, est un peintre.

Sa tombe se trouve au centre du petit cimetière de Maule près de Paris, On peut dire qu'il est mort de chagrin, ne pouvant surmonter la douleur que lui causa la mort de sa fille, Anne-Marie, décédée à l'âge de 13 ans, rue Saint Vincent à Maule, à la suite d'une longue maladie. Ses grands-parents maternels (Valmalderen) la veillèrent jusqu'à son dernier jour, et Luc Lafnet exigea qu'on ne toucha à rien dans la chambre de sa fille où tout fut laissé tel quel, et où très souvent il s'enfermait. Après ce deuil douloureux, un cancer du foie le rongea, qui causa sa mort un an plus tard.

Son érudition était grande, mais il n'aimait pas étaler son savoir. Il fit ses études au collège Saint Servais, rue Saint Gilles à Liège, puis continua à l'Académie des Beaux-Arts, rue des Anglais, également à Liège, sous la férule de François Maréchal. À l'âge de 19 ans, à l'occasion d'une exposition de ses œuvres, qui produisit des critiques élogieuses, la ville de Liège fit l'acquisition de deux aquarelles "LA TOILETTE DE LA MORTE" et "LE CHATEAU HANTE"; ces œuvres sont conservées au Cabinet des Estampes, du Parc de la Boverie à Liège.

Lorsqu'il peignit son auto-portrait, en 1918 (sa mère, Elisabeth Boileau née le1 juillet 1866, épouse de Léonard Lafnet 1868 - 1947, décéda d'une péritonite le 1er décembre 1911) il demanda à la deuxième femme de son père, Marguerite Delhaes, de poser pour reproduire les mains, ce qui explique le caractère efféminé qu'elles peuvent produire. On ne distingue pas très bien la lavallière noire sous le col blanc, ce qui prête à penser qu'il s'agit d'un éclésiastique, mais peut-être était-ce voulu !

Portant la lavallière, (cravate souple nouée en deux larges boucles) que les artistes peintres portaient volontiers, agrémentée d'un chapeau noir à large bord et d'une grande cape, suivi d'une nuée de copains artistes, y compris Georges Simenon, il était la figure emblématique du centre de Liège. En 1917, il posa sa candidature pour le prix de Rome, mais n'obtint que le second prix. Celui qui eut le premier prix s'appelait Van Dyck, descendant du prestigieux peintre flamand (ceci expliquant peut-être cela), Ensuite il alla vivre à Paris à l'âge de 21 ans.

Il mesurait environ 1,70 mètre, était très mince, et malgré cette apparence petite et frêle il possédait une voix de ténor. La première nuit de Noël qu'il passa à Paris, il prit soin d'ouvrir la fenêtre de son atelier, qui surplombait Montmartre, joua les premières notes, sur un petit harmonium, et chanta de sa voix puissante "Minuit, Chrétiens, c'est l'heure solennelle où notre Dieu descendit jusqu'à nous"....Par pur hasard, l' Evêque de Liège, revenant d'avoir officié la messe de minuit (peut-être à la Basilique du Sacré Chœur), entendit ce cantique résonnant dans la nuit froide parisienne et guidé par le son trouva le peintre chanteur, fit sa connaissance, et ce fut par ce prêtre que Luc Lafnet eut la possibilité de décorer plusieurs églises autour de Paris, ainsi que les murs de la chapelle d'un petit monastère de Saint Jean d'Angély.

Son auto-portrait ainsi que la "LEGENDE DE SAINT HUBERT" (qui avait été commandée pour un pavillon de chasse et qui devait faire pendant avec un autre "LE JUGEMENT DES ANIMAUX", qui montrait un chasseur de taille réduite, face à ses juges, au moins 5 fois plus grand que lui, représentés par des animaux) sont restés dans la famille du peintre.

L'eau-forte en couleurs "LA COUR DES MIRACLES", numérotée 7/10, se trouve à Genève ; Ces dix eaux-fortes n'ont pas été aquarellées. Luc Lafnet a tiré 6 plaques, une par couleur, en reproduisant le même dessin et en les faisant correspondre à chaque tirage sur la presse qu'il possédait dans son atelier au 54 rue N-D de Lorette à Paris. Travail titanesque qu'il jura ne jamais refaire.

L'admirable "BATISSEUR DE CATHEDRALES" se trouve dans le sud-ouest de la France à Cantenac Brown, ainsi que l'eau-forte en couleurs numérotée 3/10, ainsi qu'une petite toile "LE PAIN ET LE VIN" armi beaucoup d'autres. Lorsque Luc Lafnet partit vivre à Paris, vers le mois de juin 1920, il laissa toutes ses œuvres de jeunesse à son père Léonard Lafnet 1868 - 1946 (fils de Nicolas Lafnet et de Marie Chaussa).

A la mort de son père, en 1946, Yvonne Lafnet (26 septembre 1905, décédée le 20 mars 1965) sœur du peintre, hérita de toutes ces œuvres. Pendant quelques mois toutes ces peintures, y compris le prix de Rome (deuxième prix) furent disposées dans l'appartement de la rue Louvrex 30 à Liège; ensuite elle décida que cela revenait de droit à Jeanne Valmalderen, (fille du peintre liégeois Valmalderen, spécialisé dans les décors de l'Opéra de Liège) l'épouse de Luc Lafnet, en remerciement, lui donna l'autoportrait du peintre.

Puis Jeanne Valmaldren laissa tous ces chefs-d'œuvre aux bons soins de Joseph Lambert (peintre liégeois et ami du peintre), afin qu'il les restaure ; peut-être pour éviter des ennuis à la douane je ne pense pas que ces peintures aient été transportées à Cantenac Brown, en fait je ne sais absolument pas ce qu'elles sont devenues. Jeanne, l'épouse de Luc Lafnet se remaria en 1945 avec André de Wilde et vécut à 30 Km au nord de Bordeaux, au château Cantenac Brown, (à 3,5 Km au sud de Margaux et à 2,5 Km au nord- ouest de Macau où les parents d'André de Wilde possédaient un vignoble) elle y décéda vers 1964 .

Ce fut Luc Lafnet qui créa et dessina les personnages de "SPIROU" et de"FLIP l'écureuil", sous le pseudonyme de Robvel ; mais en ce temps là, c'était "déchoir" pour un peintre de renom, de "s'abaisser" à faire des bandes dessinées. Il à également dessiné pour le "JOURNAL DE BEBE" les personnages de la petite négresse BIZOUK et du pélican PELIK sous le pseudonyme de Davine. Sa fille Anne-Marie, malgré son jeune âge, lui donnait des idées et des conseils pour ces petites histoires.

Une eau-forte représentant un cortège d'animaux traînant une sorte d'énorme baudruche, s'intitule réellement "LE CARNAVAL DES ANIMAUX"

Il a illustré de nombreux ouvrages sous son nom dont, entre autres, "LES LEGENDES FLAMANDES" de Charles de COSTER, mais "JIM BLACK" ou d'autres signatures ne sont certainement pas les pseudonymes de LUC LAFNET.