Luc Dietrich

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Luc Dietrich (19131944) est un écrivain français.

[modifier] Biographie

Dietrich raconte lui-même son enfance et son adolescence dans un livre publié en 1935, « Le Bonheur des tristes », qui fut en lice pour le Prix Goncourt. Dans ce livre l'auteur parvient à s'extirper d'un certain niveau émotionnel pour transcender le côté pathétique de sa vie. À la mort de son père, il n'était âgé que de quelques années. Sa mère, droguée, intoxiquée, ne peut pas toujours le garder. Elle finit par mourir quand son fils aura 18 ans. Entre-temps notre jeune romancier est placé dans des hospices pour enfants débiles, ou placé comme garçon de ferme (notamment à Songeson dans le Jura).

Une rencontre donne un tournant à sa vie : Lanza del Vasto. Le futur fondateur de la communauté de l'Arche, assis sur un même banc au parc Monceau à Paris, lui demande soudainement : « Êtes-vous bon comme ce pain ? ». Lanza del Vasto passera des heures auprès de Luc pour lui faire améliorer ses livres (notamment « L'Apprentissage de la ville ») mais refusera d'être cité comme co-auteur.

Luc et Lanza partagent tout, même les femmes. La seule chose qui les séparera sera l'appréciation de l'enseignement d'un maître spirituel. Lanza s'en éloignera très vite mais il avait aussi connu Gandhi ou Vinoba Bhave. Luc rencontre Philippe Lavastine qui travaille chez Denoël, et notamment le poète René Daumal. Il s'ensuivra une abondante correspondance.

Luc Dietrich avait été initié à la photographie par Papillon. Il avait réalisé et publié un recueil de son vivant : « Terre » (Denoël). Un autre ouvrage avait semble-t-il disparu, quand Jean-Daniel Jolly-Monge, disciple de Lanza, exhuma et compléta patiemment ce second ouvrage : il fut publié bien après la mort de ces protagonistes par les éditions Le Temps qu'il fait, « Emblèmes végétaux » (1993).

Luc Dietrich est bouleversé par la mort de Daumal. Il décide de fuir Paris pour rejoindre sur le front un docteur de ses amis auprès duquel il semble trouver sa place, habillé d'une blouse blanche, allant d'un blessé à un autre, dispensant des paroles réconfortantes. Pris dans un bombardement, il est touché indirectement au pied, par des pierres. Le mal ne semble pas si grave mais il est de santé fragile, il a passé des années sans domicile, dans des gares désaffectées ou non, perché dans des arbres.

Après avoir été progressivement hémiplégique, gangrené, il est pris à son tour en photo (par René Zuber) sur son lit de mort, trois mois après la mort de René Daumal.

[modifier] Œuvres

  • Huttes à la lisière, Jean Crès, 1931
  • Le Bonheur des tristes, Denoël & Steele, 1935
  • Terre, Denoël & Steele 1936
  • L'Apprentissage de la ville, Denoël, 1942
  • Demain, c'est le possible, Éd. Éolienne
  • L'École des conquérants, Éd. Éolienne
  • Le Dialogue de l'Amitié, avec Lanza del Vasto, Éd. Robert Laffont 1992
  • L'Injuste Grandeur, Éd. Denoël 1951
  • Emblèmes végétaux, Le temps qu'il fait, 1993
  • Poésies, Éd. du Rocher 1996

À paraître :

  • Demain, c'est le possible suivi de Lettres à René et Véra Daumal, Éolienne 2008

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