Loir (animal)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Loir.
Wikipédia:Lecture d'une taxobox
Comment lire une taxobox
Loir
Glis glis
Glis glis
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Sous-classe Placentalia
Ordre Rodentia
Famille Myoxidae
Genre
Glis
Zimmermann, 1780
Nom binominal
Glis glis
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

Retrouvez ce taxon sur Wikispecies

D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Parcourez la biologie sur Wikipédia :

Le loir est un petit mammifère rongeur de la famille des myoxidés (également nommés Gliridés).

Nom scientifique : Glis glis (anciennement Myoxus glis)

C'est un petit animal de 15 à 20 cm pour un poids de 100 à 250 g, qui vit essentiellement la nuit. Il passe l'hiver en hibernation pendant sept mois environ (d'octobre à avril). Sa longévité moyenne est de 9 à 10 ans. Il est sensiblement de même taille que le lérot et possède une queue touffue de couleur grise comme l'ensemble du corps.

Ordre : Rongeurs.

Famille : Gliridés.

Taille :14 à 20 cm + 11 à 19 cm de queue.

Poids : de 80 à 250 grammes.

Robe : dos et flancs gris chinchilla uniforme, parfois teinté de roux sur les flancs, ou de noir sur une raie dorsale. Mince cercle noir autour de l'œil. Joues et ventre blancs.

Formule dentaire : Inc.1/1, Can.0/0, Prémol.1/1, Mol. 3/3.

Particularités : longue queue touffue, munie de poils gris d'égale longueur jusqu'à son extrémité. Molaires carrées, à surface relativement plane mais striées. Aucune «fenêtre» à la mandibule.

Sommaire

[modifier] Signes de présence

Nid : construction ovoïde d'une bonne quinzaine de centimètres de diamètre faite de brindilles, mousses, feuilles, herbes sèches avec ouverture latérale. L'intérieur est tapissé de matériel doux: laine, poils, plumes, herbes. Le nid est souvent construit dans un creux d'arbre, une fissure de rocher, un vieux mur, un vieux nid de pie ou d'écureuil ou encore peut se trouver librement dans les branches, à moyenne hauteur. Un même nid peut abriter plusieurs individus. Les nichoirs à petits passereaux ne lui conviennent pas: le diamètre du trou de vol est insuffisant. Les nids d'hibernation sont établis dans le sol, à des profondeurs allant de 15 à 60 cm.

Empreintes : semblables à celles de l'écureuil, mais de plus petite taille.

[modifier] Reproduction

Époque : mises bas de juin à septembre.

Gestation : 30 à 32 jours.

Nombre de jeunes : 1 à 11 par portée, le plus souvent 4 à 6 ; une portée annuelle.

Maturité sexuelle : au plus tôt vers 9 à 10 mois, c'est-à-dire au printemps qui suit l'année de leur naissance.

Espérance de vie : jusqu'à 9 ans.

Hibernation : octobre à mars-avril

[modifier] Statut de protection

Europe : annexe III de la Convention de Berne : espèce protégée, pouvant faire l'objet de prélèvements si la densité de ses populations le permet.

Région wallonne : espèce protégée depuis mars 1983.

[modifier] Répartition géographique

Le loir se trouve en Europe depuis la chaîne des Cantabriques jusqu'à la région de Kazan (Tatarie) et dans le Caucase. Il est présent dans le nord de la Turquie, en Corse, Sardaigne et Sicile mais est absent de la bordure atlantique de la France ainsi que des grandes plaines d'Allemagne du nord. On ne le trouve pas en Scandinavie et, dans les îles britanniques, seule une petite population introduite subsiste dans le sud-est de l'Angleterre. En altitude, il ne dépasse guère 1500 m dans les Alpes et 2000 m dans les Pyrénées. Il est aussi présent en Asie centrale jusqu'au Pakistan.

En Belgique, le loir ne se trouve régulièrement qu'en Gaume. Des observations fortuites ont été réalisées bien au nord de cette zone, notamment dans le Limbourg hollandais, mais il s'agissait d'animaux transportés, probablement au sein de balles de paille importées de France. Un loir capturé au siècle dernier (1888) «aux environs de Dinant» figure dans les collections de l'Institut royal des sciences naturelles.

En France, il est présent partout sauf dans le nord-ouest du Nord-Picardie à la Bretagne et en Aquitaine. Il n'atteint la côte atlantique qu'en Charente maritime et dans le pays Basque.

[modifier] Régime alimentaire

Le régime du loir est à base végétarienne. Ses aliments préférés sont les graines et les fruits secs: glands, faînes, châtaignes, noix et noisettes. D'autres fruits figurent au menu lorsque l'occasion se présente: pommes, prunes, mûres, myrtilles, figues, poires. Il aime aussi les bourgeons et les fleurs, mange également des champignons et écorce volontiers les jeunes pousses. Il ne dédaigne pas les insectes, les crustacés (cloportes) ou certains mollusques et se repaît occasionnellement de petits vertébrés, notamment des jeunes oiseaux qu'il trouve au nid. En automne, les loirs engraissent énormément et stockent un peu de nourriture, constituant ainsi de bonnes réserves énergétiques pour affronter la longue période d'hibernation.

[modifier] Habitat

Le loir est un animal jamais très abondant et, dans de grandes parties de son aire de répartition, il est extrêmement rare. Il vit principalement dans les forêts caducifoliées, spécialement les hêtraies et les chênaies mais habite aussi les parcs, les vergers, les formations buissonnantes et les lisières. Il adopte volontiers le couvert de cabanes forestières et peut rentrer dans les maisons.

[modifier] Territoire-Comportement

Le loir est essentiellement nocturne et vient assez rarement sur le sol. Il vit en couple ou en petits groupes familiaux sédentaires sur un territoire d'environ 3 à 4 hectares, ce qui, pour un rongeur, est assez considérable. Les populations comprennent environ la moitié d'animaux de moins d'un an, 30 % d'individus ayant de 1 à 2 ans, 15 % de 2 à 3 ans et 5 % au-delà.

La longue période d'hibernation du loir est à l'origine de l'expression populaire : « dormir comme un loir ».

[modifier] Prédateurs, Parasites

Comme pour les autres gliridés, les principaux prédateurs du loir sont les rapaces nocturnes, notamment hibou grand-duc (Bubo bubo) et chouette hulotte (Strix aluco). Parmi les carnivores, c'est surtout la martre (Martes martes), le chat sauvage (Felis sylvestris) et, dans une moindre mesure, la fouine (Martes foina) qui comptent le loir au nombre de leurs proies. À l'instar de celle du lérot (Eliomys quercinus) et du muscardin (Muscardinus avellanarius), la peau qui entoure la queue du loir est susceptible de se déchirer lorsque l'animal est saisi par là. Le prédateur se retrouve alors avec un fourreau garni de poils et la proie qu'il convoitait a eu le temps de s'échapper. Les vertèbres caudales mises à nu finissent par se dessécher et par tomber. Il n'est pas rare de trouver, dans la nature, des animaux mutilés de la sorte qui semblent mener une vie parfaitement normale.

Sur le plan parasitologique, le loir est beaucoup moins bien connu que ses deux cousins. On lui connaît les mêmes parasites : il s'agit principalement la puce de l'écureuil, (Monopsyllus sciurorum), mais aussi d'un pou (Schizophthirus pleurophaeus) et d'une puce (Myoxopsylla laverani) spécifiques des gliridés.

[modifier] Protection et conservation

Il s'avère indispensable de faire figurer le loir sur la liste rouge des espèces telle que prévue par l'art. 41 de la loi sur la conservation de la Nature modifié par décret du 7 septembre 1989.

La mise en œuvre des zones de protection spéciale des cuestas sinémurienne et bajocienne devrait permettre d'assurer une gestion adéquate du couvert forestier feuillu en fonction de critères écologiques. L'habitat du loir se verrait ainsi mieux préservé.

En Belgique, le loir reste une espèce assez mal connue. Il serait utile d'entamer dans ce pays un programme d'inventaire et de surveillance. Ainsi, tout agent des forêts qui réaliserait une observation de loir est invité à en faire état, avec le plus de détails possible et en localisant très précisément sa découverte, au Service Conservation de la Nature de la Région. Les agents les plus concernés sont ceux des cantonnements d'Arlon, Virton et Florenville.

[modifier] Bibliographie

  • Holisova, V. (1968). - Notes on the food of donnice. Zool. Listy, 17 : 109-114.
  • Libois, R. (1977). - Note sur la répartition des Gliridae en Belgique. Naturalistes belges, 58: 260-265.
  • Libois, R.M. (1983).- Animaux menacés en Wallonie. Protégeons nos mammifères. Duculot - Région wallonne, Gembloux, 176 p.
  • Von Vietinghoff-Riesch, A. (1960).- Der Siebenschlafer (Glis glis). Fischer Verlag, jena, 196 p.

[modifier] Liens externes