Littérature macédonienne

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La littérature macédonienne est la littérature qui s'est développée en République de Macédoine. À l'origine constituée uniquement de textes religieux et freinée par la domination culturelle des pays voisins, elle ne fleurit qu'au XXe siècle, en même temps que la conscience nationale macédonienne. La reconnaissance de la littérature macédonienne correspond également à celle du macédonien, autrefois considéré comme un simple dialecte et devenu une langue à part entière sous le régime de Tito.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Des origines au XVIIIe siècle

On peut considérer que les premiers textes de Cyrille et Méthode sont les plus anciens écrits macédoniens puisque les deux évangélisateurs les ont écrits dans le dialecte alors parlé dans la région de Thessalonique, proche de la langue macédonienne actuelle.

Peu après leur mort, le moine Chrabar écrivit une défense de la langue slave comme langue liturgique, l'Eglise grecque désirant en effet que tous les offices soient prononcés en grec.

A la fin du IXe siècle est fondée à Ohrid la première université slave.

Jusqu'au XIIIe siècle, on peut voir une littérature bulgaro-macédonienne persister. Les textes sont écrits par le clergé, il s'agit donc de textes religieux : traductions de textes saints, écrits liturgiques, apocryphes, hagiographies...

Mais les dominations étrangères empêchèrent toute littérature réelle de se développer, le macédonien est en cela représentatif des langues slaves peu usitées, comme le slovène, l'ukrainien ou encore le slovaque, considérées pendant longtemps comme de simples dialectes.

[modifier] Du XVIIIe siècle à 1945

Au XVIIIe siècle, les premiers emprunts aux dialectes macédoniens se font sentir dans les textes, encore uniquement religieux, puisque seuls les moines et les prêtres étaient lettrés.

Mais avec l'essor du nationalisme et de la slavophilie au XIXe siècle, des auteurs laïques mais surtout encore des prêtres commencent à écrire des textes entièrement en macédonien, pourtant encore assimilé par les linguistes au bulgare.

Ces textes sont essentiellement des poèmes, écrits par Joachim Křcovski, Kiril Pejčinovik ou encore Partenija Zografski. Toujours dans le domaine de la poésie, Grigor Prilečev, d'expression grecque, traduit des poèmes en macédonien, sa langue maternelle.

Rajko Žinzifov, lui, traduit des textes d'autres langues slaves en macédonien.

En 1913, la Macédoine est libérée des Turcs et se voit partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie. Mais cela ne change en rien la considération du [macédonien] comme un simple dialecte. Malgré tout, le début du XXe siècle marque le retour à la tradition théâtrale, mais écrite, cette fois.

La poésie continue de s'épanouir avec Kole Nedelkovski, Venko Markovski ou encore Kočo Racin, de son vrai nom Kočo Solev, inspirés par les idées révolutionnaires et le registre social.

[modifier] Depuis 1945

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la Macédoine devient une République de la Yougoslavie, et, à ce titre, elle bénéficie de sa propre langue. Ainsi, les dialectes macédoniens sont reconnus comme une langue à part entière (cela n'est vrai que pour la République de Macédoine, la Bulgarie et la Grèce les considérant toujours comme des patois).

Blaže Koneski, philologue, poète et conteur, se charge d'unifier les dialectes afin d'obtenir une langue "standard" littéraire.

Même si cette nouvelle littérature reste essentiellement poétique, les librairies voient le premier recueil de nouvelles sortir en 1947 et le premier roman en 1952.

Durant les années 1960, la poésie s'étend encore. Tout en sortant de l'inspiration folklorique, elle garde la fraîcheur du lyrisme et des cadres intimes.

On peut distinguer deux générations de poètes, la première, dont le chef de file est certainement Blaže Koneski, est composée de Vlado Maleski, Slavko Janevski, Aco Šopov ou encore Gogo Ivanovski. La seconde, plus libre des charges religieuses et sociétaires, est marquée par Mateja Matevski, Vlado Uroševik, Eftim Kletnikov, Lindro Miloš...

Dans le domaine de la prose, la deuxième moitié du XXe siècle a vu Jovan Boškovski, Meto Jovanovski, Simon Drakul, Taško Giorgievski, Božin Pavlovski...

Il faut citer bien sûr Živko Cingo, né en 1936, qui, avec ses récits directs proches des contes populaires et à la frontière entre le réalisme et le fantastique, est sans doute le plus grand écrivain macédonien.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

  • Culture de la Macédoine

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Dictionnaire des littératures françaises et étrangères, Larousse.
  • A. Spasov, Macédoine : la fondation de la littérature macédonienne, Paris, Europe.