Utilisateur:Lev Davidovitch Bronstein/la lcr

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Notre campagne et la LCR

Dans cette pré-campagne et la campagne, nous n’avons pas à polémiquer avec la LCR. Elle n’est en rien notre adversaire. Elle recrute, entraîne, s’associe éventuellement avec des gens qui pensent comme elle, qui sont d’accord avec elle et qui donc ne pensent pas comme nous, et ce ne sont pas ceux que nous cherchons à entraîner dans cette campagne ou à recruter. On pourrait en faire changer certains d’opinion mais individuellement et pas dans une campagne électorale.
Cependant, si nous ne polémiquerons pas avec la LCR, il n’en va pas de même vis-à-vis des organisations comme le PCF, ou comme des courants dont la LCR pense qu’il sont orphelins de parti, alors qu’ils sont opposés à toute idée de parti, comme les altermondialistes ou les anti-libéraux, et quelques autres. Ce qui est évidemment leur droit, mais qui est une des choses qui nous séparent d’eux et qui les séparent, eux, de la LCR.
Nous pouvons chercher à les convaincre, individuellement ou pas, mais nous ne chercherons pas à les faire voter pour nous en nous adressant spécifiquement à eux.
Nous aurons par contre à nous démarquer d’eux, à dire ce que nous sommes par rapport à eux, en quoi nous différons, voire dans les discussions individuelles autour de nous à faire la critique de leurs idées. Mais nous ne ferons pas une campagne contre eux car nous avons des ennemis communs, même si nous les considérons comme des réformistes.
Nous aurons donc ainsi, dans les discussions individuelles, à nous démarquer de la politique de la LCR, voire à la critiquer, comme nous l’avons fait par nos lettres critiques publiées dans LO, mais ce n’est pas la combattre électoralement.
Nous aurons certainement des questions, de la part de journalistes ou de certains de nos sympathisants, ou encore de ceux que nous rencontrerons au cours de notre campagne. Par exemple, pourquoi nous ne nous présentons pas ensemble, et qu’est-ce qui nous sépare de la LCR et des autres. Nous aurons donc à y répondre.
L’expliquer, c’est ce que nous écrivons par ailleurs. C’est nos différences politiques. Nous n’hésiterons pas à nous proclamer, ouvertement et essentiellement, dans le camp des travailleurs alors qu’eux, non seulement ne le font pas, mais ironisent sur le «travailleuses, travailleurs» d’Arlette.
Tout cela, il faudra sans doute le dire. Mais il faudra dire aussi que, quel que soit notre score, nous souhaitons qu’Olivier Besancenot obtienne beaucoup de voix car l’opinion publique, les travailleurs dans leur ensemble, sous l’influence des médias, additionneront les voix d’Arlette et les siennes comme ils l’ont fait en 2002.
Si c’est un mauvais score, ce sera péjoratif, bien sûr. Si c’est un bon, eh bien, ce sera positif pour notre camp. Si Besancenot passe devant Arlette, toute la presse en parlera. Si Arlette reste devant Besancenot, comme en 2002, personne ne le notera vraiment, mais le score total sera noté, bon ou mauvais. Et s’il est bon, ce sera bon pour nous deux et aussi pour les idées que nous aurons défendues, même si Besancenot n’a pas défendu exactement les mêmes.
Oui, nous souhaitons qu’Arlette et Besancenot, quels que soient leurs scores respectifs, fassent au total le meilleur score possible. Imaginons, ce n’est qu’une hypothèse, que le total soit à nouveau de 10%. Cela aurait un sens politique important car même si au deuxième tour c’est le candidat socialiste qui l’emporte, il sera manifeste qu’une partie de l’électorat de gauche n’a pas craint de manifester de la défiance, voire de la contestation de la politique socialiste et, à sa suite, de la politique du PCF, même si une grande partie de cet électorat d’extrême gauche aura voté pour le candidat socialiste au deuxième tour (cela ne préjuge pas de ce que nous dirons ou ferons).
Bien sûr, les journalistes dits d’information ont des opinions politiques et, vu leur milieu social, ils sont plus proches de la nébuleuse altermondialiste, écologiste et autre, que du communisme, et leur cœur comme leur stylo iront plutôt vers Besancenot. Ce sont les aléas de la vie politique et il ne faut pas s’en alarmer à l’avance.
Disons en passant que nous ne comptons pas le score du PT dans l’extrême gauche parce que le PT ne se revendique aujourd’hui comme en 2002 ni du trotskysme, ni même de l’extrême gauche. Et d’ailleurs, le total Besancenot et Arlette était de 9,97% (4,25% pour OB et 5,72% pour AL), et nous sommes parfaitement fondés de dire «très proche de 10%», voire «10%».
27 octobre 2006


source : texte adopté par le 36ième congrès de Lutte Ouvrière/La situation intérieure/VIII - Notre campagne et la LCR