Levée en masse

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Le 23 février 1793, la Convention décide la levée en masse de trois cent mille hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans.

Elle consista à enrôler au tirage au sort des hommes de tous les départements de France. Le but était de faire face à la baisse subite des effectifs de l'armée due aux pertes, aux désertions et, plus largement, aux départs massifs des volontaires levés en 1792 pour la durée d'une campagne, qui estimaient pouvoir rentrer chez eux, l'ennemi ayant été repoussé hors des frontières.

Cette levée ne masse eut un effet très favorable aux armées puisque malgré les résistances et désertions le nombre d'hommes sous les armes s'accrût considérablement.

Cette levée provoqua un fort mécontentement paysan et des émeutes à Rouen, Amiens et Montargis. La Convention envoie 82 députés pour les réprimer et accélérer la levée en masse. Celle-ci déclenche le soulèvement de la Vendée. En effet, avant même que le décret n'arrive dans les municipalités (le 7 mars), des troubles éclatent : débutant à Cholet dès le 2 mars, ils se généralisent le 10. Machecoul est occupé le 11 par les insurgés, qui massacrent environ 160 habitants favorables à la République et prêtres jureurs[1], Tiffauges le 12, le jour fixé pour les opérations du tirage au sort. Les 13 et 14 mars, le Marais breton et le Bocage s'enflamment : toutes les villes du nord du département, Les Herbiers, Mortagne, Montaigu, Challans, La Roche-sur-Yon, tombent aux mains des insurgés, c’est le début du grand soulèvement de la Vendée.

Le 23 août 1793, une nouvelle levée en masse des hommes de 25 à 30 ans est décrétée suite au rapport Barère. L'armée de la Convention atteint un million d'hommes à la fin de l'année, chiffre considérable pour l'époque.

[modifier] Notes et références

  1. Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L'Histoire, n°311

[1]