Les Affinités électives (roman)

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Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) s’intéresse toute sa vie aux sciences, que ce soit la minéralogie, la botanique, ou encore l’anatomie. Sa contribution la plus marquante en ce domaine est son Traité des couleurs (Zur Farbenlehre) où il critique la théorie newtonienne. En 1809, il publie son roman Les Affinités électives (Die Wahlverwandschaften), qui compte deux parties de dix-huit chapitres chacune. Il y montre un intérêt scientifique pour les relations humaines, allant jusqu’à proposer un modèle chimique pour rendre compte de leur complexité. Il s’inspire pour cela du chimiste suédois Bergmann. Il détruit par la suite tous les travaux d’élaboration de l’œuvre.

Sommaire

[modifier] Résumé du roman

Aux environs de Weimar, Edouard et Charlotte, un couple d’aristocrates unis après un premier mariage, invitent un ami d’enfance d’Edouard nommé le Capitaine, malgré le pressentiment de funeste de Charlotte. Odile, la nièce de Charlotte, belle et orpheline, les rejoint. La description d’une expérience scientifique, celle des « Affinités électives », au chapitre quatre de la première partie, nous permet déjà de présager de la suite de la narration.

[modifier] Une théorie scientifique, celle des « affinités électives »

Le chapitre 4 présente, sous le prétexte d’un échange entre les personnages, une véritable théorie scientifique sur les rapports d’attirance et de répulsion entre les éléments, qui permettent par métaphore de comprendre les relations humaines. En effet, juste après avoir souligné que deux couples d’éléments AB et CD mis en présence se désunissent pour former entre eux une union nouvelle, AC et BD, Charlotte annonce l’arrivée d’Odile : les deux couples vont donc être mis en présence et l’expérience pourra commencer.

[modifier] Le tragique des passions

Cette recomposition qui va à l’encontre de la morale s’impose aux personnages malgré leur volonté, il s’agit donc bien de tragique au sens classique. L’enfant de Charlotte et Edouard est le premier à succomber à la fatalité. Il a été conçu dans un double adultère moral et, comme Antigone, il est voué à payer pour le crime de ses parents. Premier signe du destin, lors de son baptême, le vieil ecclésiastique meurt. Et c’est en se précipitant pour retrouver Edouard qu’Odile noie l’enfant. Elle avait en quelque sorte donné la vie à cet enfant puisqu’il lui ressemblait de manière troublante, elle la lui aura aussi retirée. Cette mort en entraîne d’autres à sa suite, celle d’Odile, puis d’Edouard..

[modifier] Héritages de l’œuvre

Le sociologue Max Weber s’est inspiré de Goethe ; Magritte a peint une toile de ce nom. Ce roman constitue une initiation intéressante pour ceux qu'intéressent les questions du couple au quotidien, de la rencontre et du remords. Goethe a réussi un roman qui nous parle bien plus qu'un traité de sociologie sur ces questions.