Discuter:Les Paradis artificiels

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Baudelaire y discute surtout de l'altération de la personnalité et des perceptions. A plusieurs reprises, il met en garde le lecteur contre les effets néfastes du hasch et de l'opium : d'une part, contre la trivialité de ces idées en apparence si belles, d'autre part contre l'irréductible improductivité qui en découle. Cependant, il estime que dans cette fange faite de spéculations, des perles peuvent survenir - et la possibilité de ces perles à elle seule justifie en quelque sorte l'usage de ces drogues. Il déplore les nombreuses après-midi passées dans la plus profonde passivité, où l'esprit, en quête d'inspiration, se perd dans les plus sombres recoins de la pensée. Où s'imposent à lui des phrases, ou même des mots, qui, comme imprimés dans la conscience, se répètent à l'infini sans que le poète puisse y faire quoi que ce soit. Et quand enfin ces redondances font place à l'innovation, celle-ci est nécessairement accompagnée d'un état mélancolique patent, d'un état d'esprit empreint d'incertitude, dans l'angoisse et l'obscurité d'une solitude indépassable. C'est en fait, rétrospectivement, une application de sa philosophie de vie, c'est-à-dire de son refus de la vie bourgeoise et de ses aisances faciles, de ses niaises complaisances. C'est dans cette passion morbide, dans cette perte de soi qu'il trouve la matière de son rejet des illusions et vaines agitations des bonnes gens. En fait, puisqu'il vénère le mauvais, le laid, le malsain, car eux seuls sont à ses yeux aptes à définir et à permettre le beau, le bien et le désirable, on comprend sans peine comment et pourquoi il en vint à s'intéresser à ces interdits sociaux, à ces tabous que représentent les drogues en question. Mais cela n'est-il encore qu'une conséquence de sa jeunesse et de son aversion prématurée pour l'aspiritualité des valeurs défendues par son beau-père (qui, aux yeux du poète, a pervertis sa mère). Dans les Paradis, il commente l'oeuvre de De Quincey (confessions d'un mangeur d'opium) car il s'y reconnaît et c'est pourquoi il en parle avec tant d'assurance, de tact et de nuances. Il voit en De Quincey, à raison, la même asocialité et la même fascination pour les interdits et les contre-valeurs, la même délicatesse, la même sensibilité. Il semble qu'en parlant de De Quincey, c'est un peu de lui-même que parle Baudelaire : une façon détournée d'insulter l'amoralité et la naïveté de la bienpensance en vogue à l'époque.

Contribution d'une ip... A intégrer dans l'article (avec quelques retouches)? Rhizome | Ö | @ 12 janvier 2007 à 11:36 (CET)
Plutôt d'accords, il y a des bonnes choses dans cette description... Il faudrat bien sur « encyclopédifier » ce texte par la suite... Ajor 13 janvier 2007 à 19:09 (CET)