Langensoultzbach

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Langensoultzbach
Carte de localisation de Langensoultzbach
Pays France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Wissembourg
Canton Wœrth
Code Insee 67259
Code postal 67360
Maire
Mandat en cours
Gérard Neuhard
2001-2008
Intercommunalité C.C.Sauer-Pechelbronn
Latitude
Longitude
48° 58′ 05″ Nord
         7° 44′ 08″ Est
/ 48.968055, 7.735555
Altitude 177 m (mini) – 411 m (maxi)
Superficie 13,09 km²
Population sans
doubles comptes
901 hab.
(1999)
Densité 69 hab./km²

Langensoultzbach est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.

La commune fait partie du Parc naturel régional des Vosges du Nord.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le village se situe dans les Vosges du Nord, dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord, à moins de 10 km au sud de la frontière allemande. Langensoultzbach s'étend le long de le rivière du Soultzbach sur 850m, au fond d'une vallée entourée par des collines boisées et débouchant sur la vallée de la Sauer. Le centre ancien de Langensoultzbach se localise à la hauteur de l'église.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

De tous temps, Langensoultzbach a été au coeur d'événements importants dans l'histoire des civilisations. De nombreux peuples ont occupé le village, marquant de leur empreinte le paysage, mais aussi les générations d'habitants.

Choisi à l'époque gallo-romaine pour son site, propriété de divers seigneurs au Moyen-Age, Langensoultzbach s'est trouvée par la suite au milieu de deux conflits majeurs : la Guerre de 1870, puis la Deuxième Guerre Mondiale, avec la construction de la Caserne dans le cadre de l'édification de la Ligne Maginot... et en 1939, l'évacuation de la population vers les Vosges et la Haute-Vienne.

[modifier] Epoque romaine

Le site de Langensoultzbach était déjà habité à l'époque gallo-romaine. En témoignent des stèles représentant des dieux romains (Mercure, Maia, Tribans, Vogesus, Hercule, Junon et Minerve), découvertes aux 18e et 19e siècles. Le site présentait en effet de bonnes conditions d'implantation : cours d'eau, sources, grès, calcaire, terres agricoles…

Un temple gallo-romain, "fanum", aurait exité à cette époque, à l'emplacement actuel de l'église. Mais, il pourrait s'agir également d'un domaine agricole ou d'un village…

[modifier] Moyen-Age

Au Moyen-Age : une appartenance territoriale complexe. L'Evêché est propriétaire du village en 1255. Puis, ce sont les seigneurs d'Ettendorf qui le donnent passagèrement en gage aux seigneurs de Lichtenberg et en 1403 en bail aux seigneurs Ostertag de Windstein. Les seigneurs de Ochsenstein et le Couvent de Biblisheim possédaient aussi des terres à Langensoultzbach. D'ailleurs, la forêt porte encore aujourd'hui le nom de "Nonnenhardt" (forêt des Nonnes).

Le village était séparé en deux parties, l'Oberdorf et le Unterdorf, délimitées par une ruelle qui passait entre la poste et l'ancienne boucherie Stoeckel jusqu'à la rivière. Le Unterdorf fut donné en gage en 1415 par les seigneurs de Windstein aux seigneurs Puller de Hohenburg, mais appartenait de nouveau entièrement aux Windstein en 1444. Le Oberdorf appartenait en 1441 aux seigneurs de Uttenheim, en 1464 aux seigneurs Bach von Neustadt et les seigneurs Fülle de Geispolsheim. Peu après, les deux parties du village sont devenues la propriété des seigneurs de Lichtenberg.

A la mort du dernier seigneur de Hanau-Lichtenberg, en 1480, la famille Eckbrecht de Dürckheim, qui avait reçu le Unterdorf en bail, en devient propriétaire jusqu'à la Révolution.

Le Oberdorf fut donné la même année aux seigneurs de Kurzplalz qui le cédèrent peu après aux seigneurs de Pfalz-Zweibrücken.

Ces derniers louèrent le village aux seigneurs de Dürckheim en 1535 qui devinrent ainsi les propriétaires de tout le village de 1602 à la Révolution. Les villageois se convertissent au protestantisme en 1554, quand Cuno Eckbrecht de Dürkheim rejoint la confession luthérienne.

Le château des Dürckheim était situé sur le pré entourant la maison actuelle de la famille Freddy FORRLER. Autour du château, se trouvait un beau parc avec des allées. Sur l'autre berge du Soultzbach, une allée conduisait au Schlossberg, à un beau pavillon d'été octogonal, d'après un plan de 1776.

C'est là aussi que se situaient les vignes. Les dépendances du château se trouvaient à l'emplacement actuel des maisons Henri GRALL père (écuries), Jean KLEIN (buanderie) et Oscar EBERLIN (cellier). Le château fut détruit à la Révolution. Les Dürckheim fuirent et les révolutionnaires saccagèrent leur demeure qui tomba ensuite en ruines et dont les pierres servirent à édifier des maisons.

[modifier] Guerre de 1870

En 1870, l'Alsace est attaquée par l'armée du Prince Royal de Prusse. Napoléon III forme alors une armée d'Alsace confiée à Mac Mahon.

Le 6 août 1870, Mac Mahon se fait attaquer par 140 000 prussiens, alors qu'il n'a pas terminé de rassembler ses 35 000 hommes. 5 000 français moururent, 10 000 furent faits prisonniers ou portés disparus.

Mac Mahon fut mis en déroute et se replia en Lorraine, ouvrant le passage du col de Saverne à l'ennemi, alors que la division des cuirrasiers du général Bonnemain chargea héroïquement les prussiens à Morsbronn ; elle se fit décimer pour éviter à l'armée un plus grand désastre.

Le 6 août 1870, le régiment bavarois commandé par le général von Hartmann prend son départ à Langensoultzbach. Le village est épargné par les combats qui se déroulèrent à la lisière de la forêt vers Froeschwiller, à hauteur de la scierie.

Les soldats sont enterrés à l'endroit même où ils furent tués. 90 soldats allemands et français reposent dans une fosse commune, au lieu-dit Obereplatsch, et 85 au lieu-dit Stockplatz.

[modifier] La deuxième guerre mondiale

  • Ligne Maginot: Des casemates et des blockhaus, et surtout une caserne à l'entrée de Langensoultzbach, sont construits à partir de 1932, lors de l'édification de la ligne Maginot. Les nombreux ouvriers du chantier, locaux mais aussi venus du reste du pays, sont logés chez les paysans ou dans des baraquements construits à la hâte.

La caserne sert alors à la logistique du régiment d'infanterie de forteresse. La cité des cadres héberge les militaires gradés. C'est ainsi que des milliers de militaires ont fait la connaissance de "Langen" (abréviation du nom de notre village). Une aubaine pour les commerçants et les artisans : 550 habitants de plus avec les militaires et leurs familles. En 1936, le village compte 1274 habitants.

Dès juin 1940, les Allemands occupent la caserne, emploient les villageois au titre du travail obligatoire, ainsi que des prisonniers polonais. L'arrivée de familles venant de régions allemandes bombardées oblige les villageois à contribuer à l'hébergement.

Après la guerre, l'armée française utilise à nouveau les maisons de la caserne pour y loger des familles de militaires combattant en Algérie et en Indochine. Les bâtiments ne sont plus habités dès 1960.

En 1979, les HLM achètent la cité des cadres et la rénove pour en faire des logements collectifs. En 1983, la municipalité acquiert le casernement ; une société immobilière le rachète en 1986 et devient "la Résidence des Cerfs". Le grand bâtiment central n'a, quant à lui, pas encore trouvé de nouvelle affectation.

  • Evacuation:

Le 1er septembre 1939, l'ordre d'évacuer Langensoultzbach est donné. Les familles se regroupent, attellent chevaux ou vaches, entassent les vivres et les personnes sur les chariots et partent sur la route de Nehwiller. Après la première nuit passée à Gumbrechtshoffen ou Reichshoffen, ceux qui possèdent des attelages avec chevaux partent à Marey dans les Vosges. D'autres montent dans les wagons qui les mènent en Haute-Vienne à Nantiat. Enfin, les autres rejoignent leur famille située en dehors de la zone d'évacuation.

En Haute-Vienne, les deux populations fraternisent rapidement malgré le patois limousin, le dialecte alsacien, le dépaysement… Deux garçons trouvent leur épouse dans la ferme dans laquelle ils travaillent et ne retournent pas en Alsace.

Suite à la signature du traité de l'Armistice, le 22 juin 1940, les autorités allemandes invitent les alsaciens à rentrer dans leur village d'origine. Leur retour à Langensoultzbach se fait progressivement, et le travail d'annexion commence…

Les enfants sont rassemblés dans la Jeunesse Hitlérienne, le service national obligatoire est institué, les jeunes de 17 à 25 ans sont envoyés en Allemagne pour soutenir l'économie dans les usines, les fermes, les écoles, les commerces. Par crainte des désertions, les Alsaciens sont envoyés sur le front russe, les incorporés de force n'ont que 16, 17 ans.

La contre-offensive allemande en janvier 1945, entraîne un nouvel exode par crainte de représailles des autorités nazies. De nombreux habitants trouvent refuge pour deux mois à Dossenheim sur Zinsel.

Langensoultzbach est définitivement libéré par les troupes américaines le 19 mars 1945. Les Allemands entaillent et minent les tilleuls plantés devant la place de l'église, mais les habitants alertent les Américains qui les font sauter sans dégâts.

[modifier] Dates importantes

  • 1250: Le village appartient à l’Evêché de Strasbourg.
  • 1311: Le village est possession des seigneurs d’Ettendorf. Un moment, il est donné en gage aux seigneurs de Lichtenberg.
  • 1346: Le nom du village apparaît pour la première fois : Sulzbach
  • 1403: Donné en bail aux seigneurs Ostertag de Windstein, il changera par la suite souvent de propriétaires.
  • 1444: Le village, l’Oberdorf – le village du haut – et l’Unterdorf – le village du bas – appartient entièrement aux seigneurs de Windstein et peu de temps après aux Lichtenberg.Après le partage de la seigneurie de Lichtenberg, à la mort du comte Jacques de Lichtenberg, dit le barbu, les nouveaux seigneurs de Hanau-Lichtenberg héritent de l’Unterdorf et le donnent en bail aux seigneurs Eckbrecht de Dürckheim.
  • 1480: Ces derniers en deviennent propriétaires après la mort du dernier sire de Lichtenberg.
  • 1535: Les seigneurs de Pfalz-Zweibrücken loue l’Oberdorf aux seigneurs de Dürckheim.
  • 1554: La Réforme est introduite à Langensoultzbach par Cuno Eckbrecht de Dürckheim.
  • 1600: Mort de Théodore Weidemann, premier pasteur de Langensoultzbach de 1554 à 1600.
  • 1602: La localité est administrée par le seigneurs de Dürkheim jusqu’à la Révolution.
  • 1680: Année de la Révocation de l’Edite de Nantes, introduction du simultaneum ; les paroissiens catholiques de Langensoultzbach obtiennent le droit de célébrer la messe dans le choeur de l’église protestante.
  • 1773: L’Unterdorf devient propriété du Landgrave de Hesse-Darmstadt. L’Oberdorf appartient aux seigneurs Eckbrecht de Dürckheim.
  • 1789: A la Révolution, destruction partielle du château. Aujourd’hui subsistent encore les lieux-dits suivants : « Schlossgarten » et « Schlossberg »
  • 1843: 23 octobre : examen des plans et devis pour la construction de la nouvelle église et de la chapelle catholique attenante.
  • 1844: Démolition de l’église simultanée.
  • 1845: 25 mai : pose de la première pierre de la nouvelle église protestante.
  • 1846: La construction de la tour de l’église est achevée.
  • 1847: 7 mars : Monseigneur André Raess, Evêque de Strasbourg, consacre la chapelle catholique le 17 mars au matin. L’église protestante est inaugurée l’après-midi.
  • 1870: 6 août : Bataille de Woerth – Froeschwiller. Il y a aussi des accrochages près de Langensoultzbach.
  • 1934: Construction de la caserne pour la logistique de la Ligne Maginot.
  • 1939: Evacuation de la population vers la Haute-Vienne et retour au village le 1er septembre 1940.
  • 1945: Destruction de la Synagogue lors des derniers affrontements entre soldats américains et allemands.
  • 1979: 28 mars : Classement de 5 stèles gallo-romaines découvertes à Langensoultzbach (Monuments Historiques).
  • 1980: 27 février : Classement de l’orgue Stiehr-Mockers (Monument Historique).
  • 1986: Le casernement est réhabilité en logements civils.
  • 1995: 14 septembre : Classement de la base de la colonne de Jupiter (Monument Historique).
  • 1997: 28 septembre : Inauguration des travaux d’aménagement du site, la restauration de la chapelle et l’exposition permanente « Dieux, Déesses et sanctuaires des Vosges du Nord ».

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Gérard Neuhard
Toutes les données ne sont pas encore connues.


La municipalité est composée de 3 adjoints au maire et de 11 conseillers municipaux.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
692 707 686 765 850 901
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

population provisoire pour 2005 : 960 [2]

[modifier] Lieux et monuments

Au lendemain de la démolition de l'église en 1844, on trouve "un autel à quatre Dieux au haut du mur de clôture du cimetière et les bas-reliefs scellés dans le mur au-dessus de l'autel" selon le Dictionnaire topographique historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin publié en 1865. A cette occasion l'auteur regrette la disparition d'une Vénus qui était "ce qu'il y avait de plus parfait".

Cinq stèles sont ensuite encastrées dans le mur de soutènement en contrebas de l'église. Intempéries et salpêtre les menacent et, en 1986, elles vont être mises à l'abri.

L'ancienne chapelle catholique, restaurée et aménagée, accueille désormais ces stèles traitées (déminéralisation) et restaurées, ainsi que la base de la colonne de Jupiter.

A ces vestiges, tous classés Monuments Historiques en 1979, s'ajoutent des vues d'éléments archéologiques découverts à Langensoultzbach et conservés au Musée Archéologique de Strasbourg.

Ensemble, ces témoins font partie de la présente exposition permanente de Langensoultzbach destinée à évoquer une période lointaine, où cohabitaient dans notre région et dans la pax romana, Dieux et Déesses...

[modifier] Associations

  • Association Culturelle et Sportive
  • Association de pêche et pisciculture
  • Association de Sauvegarde du Patrimoine
  • FC Canaris
  • Football Club
  • Les Cerfs Solidaires

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes et références

  1. Langensoultzbach sur le site de l'Insee
  2. source : INSEE, enquête annuelle

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes