Langage parlé complété

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La Langue française Parlée Complétée, de dénomination française, ou le Langage Parlé Complété, de dénominations belge et suisse, souvent désignés par leur abréviation LPC, est une méthode de codage de la parole visant à faciliter la lecture sur les lèvres pour la personne sourde.

Sommaire

[modifier] Histoire

La LPC est une version française du Cued Speech, inventé en 1967 par le Docteur R. Orin Cornett, un physicien américain. Le Cued Speech a été importé en France vers 1977 et est devenu la « langue française parlée complétée », en s'adaptant aux phonèmes de la langue française.

Le système de codage des phonèmes de la parole inventé par Cornett est actuellement adapté à plus de soixante langues et dialectes : anglais, français, russe, chinois, espagnol[1] polonais[2], portugais [3], portugais brésilien[4], etc.

D'abord dénommée Langage Codé Cornett (L.C.C.), l'A.L.P.C. a changé son appellation deux fois : Langage Parlé Complété (le L.P.C.), puis Langue française Parlée Complétée (la L.P.C.).

[modifier] Description

La Langue française Parlée Complétée est un système phonétique visuel et permet de donner un repère visuel à chaque syllabe. La LPC complète la lecture labiale. Si on ne code pas de façon synchronisée avec la parole, l'interlocuteur ne pourra pas comprendre le message de façon optimale et ne se basera que sur la lecture labiale ou ne le comprendra pas bien.

À chaque position de la main sont attribuées plusieurs voyelles se lisant différemment sur les lèvres ; à chaque forme de la main, plusieurs consonnes. La combinaison de la position et de la forme de la main constitue l'image visuelle de la syllabe prononcée et permet à l'interlocuteur de différencier, par exemple, le ma du da ou du mi. De cette manière, l'interlocuteur peut recevoir tous les sons prononcés, que ce soient des onomatopées, de l'argot ou des expressions techniques[5]

La Langue française Parlée Complétée permet à l'enfant sourd d'avoir acquis la phonologie de la langue française. Cependant, il faut lui coder (action d'utiliser la LPC) de façon régulière et en parlant normalement. Si la LPC est utilisé de façon sporadique ou en ne codant que les mots les plus importants de la phrase, l'enfant est mis dans la même situation que les enfants élevés avec l'oralisme seul et ne retire aucun ou peu de bénéfices du LPC.

Il n'y a pas d'âge pour coder à l'enfant sourd ; le plus tôt est toujours le mieux. Il est possible de coder à un bébé sourd de quelques mois en répétant ses lallations puis son babillage. Ainsi, il reçoit presque le même bain de langage que les enfants dits entendant, a plus de facilités avec la lecture labiale et perçoit les subtilités de la langue.

En faisant ainsi l'enfant sourd « entend par la vue » tout ce qu'on lui dit et développe une conscience phonologique semblable à celle des entendant (une parole intérieure se développe chez ces enfants). Cette conscience phonologique est propice à l'apprentissage de la lecture et au port de prothèses auditives et d'implants cochléaires.

La LPC peut-être utilisée chez l'orthophoniste pour permettre à l'enfant de visualiser les sons qu'il prononce en plaçant la bouche de telle ou telle façon, etc.

Pour fournir à l'enfant sourd un bain de langage de qualité et important, la LPC devrait également être utilisée par l'entourage immédiat.

Souvent les personnes ayant bénéficié du LPC enfant pourraient s'en passer une fois que la lecture labiale est bien maîtrisée et qu'ils ont un vocabulaire solide. En effet, la lecture labiale est très incomplète : on estime que seulement 30% du message oral est perçu par ce moyen. L'interlocuteur sourd ne peut reconnaître le mot qui est prononcé s'il ne le connaît pas, d'où l'importance d'un vocabulaire riche et bien maîtrisé, et il ne peut le reconnaître à plus forte raison qu'il n'en a perçu qu'une partie. Avec la LPC, on passe à 95% du message perçu, ce qui permet à la personne sourde d'identifier la structure grammaticale et les mots prononcés de façon optimale pour enrichir son vocabulaire. Ceci fait, elle pourra être mise en situation sans le LPC et faire appel à ses connaissances pour reconstituer mentalement la phrase prononcée.

[modifier] Communication en langue française, culture française et communauté sourde LPCiste

L'ALPC a décidé de changer le nom du LPC en Langue française Parlée Complétée afin d'insister sur le fait que la LPC permet aux parents de « communiquer dans la langue française » avec leur enfant sourd.

Une grande majorité des parents d'enfants sourds, 95%, sont des parents entendant dont la langue est la langue du pays, la langue française. La LPC a été conçue pour ces parents afin qu'ils puissent transmettre leur langue maternelle à leur enfant sourd.

Grâce à la visualisation des phonèmes invisibles aux enfants sourds, l'acquisition du français se réalise de manière naturelle pourvu qu'une réelle communication dans la langue française s'établisse entre les parents et l'enfant.

Ainsi, les parents peuvent transmettre à leur enfant, dans la langue française, leur conception du monde, leurs valeurs et leurs croyances et ce dans le plaisir et dans le confort.

Grâce à la LPC, la communication en langue française est confortable (puisque 95% du message est perçu), ce qui ne manque pas de motiver les enfants à acquérir la langue de leurs parents.

Les camarades entendant peuvent apprendre la LPC afin de faciliter l'intégration du jeune sourd dans la bande de copains.

Avec l'apprentissage de la lecture, l'enfant sourd a ainsi pleinement accès à la culture française, orale (blagues, jeux de mots, expressions populaires, argot, chansons, etc..) et écrite.

L'enfant sourd peut également rencontrer ses semblables sourds qui ont eux aussi reçu une éducation avec la LPC. Entre ces enfants s'établit une réelle communication dans la langue française avec l'aide du code. Il y a chez certains d'entre eux un amour pour la main qui trottine autour du visage.

Le stage d'été de l'A.L.P.C. est un moment privilégié de rencontres et de retrouvailles pour ces jeunes sourds qui sont chaque année de plus en plus nombreux.

[modifier] Limites

Le code n'est pas la solution miracle, il y a des facteurs importants : qualité du bain de langage, expressivité, vivacité, débit de la parole et de code adapté du côté de l'émetteur ; capacité d'écoute, pas de handicaps associés trop importants pour l'enfant (déficience visuelle par exemple). Mais, dans tous les cas, la LPC est d'une grande aide, notamment dans l'apprentissage de la lecture. Il faut quelque fois avoir recours à la langue des signes au départ pour que l'enfant puisse s'ouvrir au monde et à la communication.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Clefs de LPC espagnole.
  2. Clefs de LPC polnaise.
  3. Clefs de LPC portugaise.
  4. Clefs de LPC brésilienne.
  5. Clefs de LPC française.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • ALPC (Association pour la promotion et le développement du LPC)
  • lpcbelgique (Association LPC Belgique)

[modifier] Liens de sites présentant les systèmes de codage dans les langues étrangères

[modifier] Bibliographie

  • Mes enfants sourds : langue française et intégration, le pari du langage parlé complété, d'Annie Boroy, éditions l'Harmattan.
  • Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l'enfant sourd, de Catherine Hage, Brigitte Charlier et de Jacqueline Leybaert, éditions Madaga.
  • L'enfant sourd - Communication et langage, de Chrisiane Lepot-Froment et de Nadine Clerbaut, éditions De Boeck, pp. 275-312.
  • L'acquisition du langage par l'enfant sourd - les signes, l'oral et l'écrit, sous la direction de Catherine Transler, Jacqueline Leybaert et de Jean-Emile Gombert, éditions Solal.
  • ... et pourtant ils parlent, Selina, Michaël, Amanda et les autres... Vidéo réalisée par la Fondation A Cappella en Suisse
  • Entre le son et l'enfant sourd, de Yves Masur
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