Lakish

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Lakish ou Lachish (en hébreu : לכיש), quelque fois orthographiée Lakis dans la tradition française, est une ville souvent citée dans l'histoire biblique. Elle a été le cadre de nombreuses batailles et assiégée à diverses reprises, ce dont on a des échos dans les littératures anciennes et l'archéologie du Moyen-Orient. Cette ville est mentionnée dans les Lettres d'Amarna comme Lakisha (EA 287, 288, 328, 329, 335).

Sommaire

[modifier] Données bibliques

Elle est située dans la Shéphélah, ou zone intermédiaire entre la plaine maritime de Philistie (Josué 12,11).

D'après le récit biblique, les Israélites ont capturé Lakish qu'ils ont détruite par représailles d'une attaque contre leurs alliés Gabaonites (Josué 10,3-5 et 10,31-33), le territoire alentour étant ensuite assigné à la tribu de Juda (Josué 15,39).

À l'époque qui correspond aux événements présentés dans la Bible autour des rois de Juda et d'Israël, Lakish avait une fonction de défense de Jérusalem et de l'intérieur du territoire de Judée. L'accès le plus facile pour une armée d'importance était en effet la route de la côte, de laquelle ensuite on revenait vers l'intérieur des terres (c'est ce qui semble s'être produit dans Isaïe 36,2, 37,8 ou Jérémie 34,7). Lakish gardant l'une des vallées qui permettait l'accès à Jérusalem et à la haute Judée, était forcément sur le parcours de tels envahisseurs.

Références bibliques : Josué 15,39 ; 2 Rois 14,19 ; 18,14.17; 19,8 ; Deuxième livre des Chroniques 11,19 ; 25,27 ; 32,9 ; Néhémie 11,30 ; Isaïe 36,2; 37,8 ; Jérémie 34,7 ; Michée 1,13.

[modifier] Histoire

Sous Roboam, elle semble devenir la deuxième ville plus importante du royaume de Juda. En 701 av. J.-C., lors de la révolte du roi Ézéchias contre l'Assyrie, la ville est prise par Sennachérib malgré sa résistance. De fait, les fouilles modernes ont mis au jour une rampe d'accès aux remparts construite par les Assyriens. Ont également été découverts près de 1500 cranes dans une cave près du site et des centaines de têtes de flèche sur la rampe et le rempart, indices de la rage de la bataille.

La ville revient ensuite sous contrôle judéen, jusqu'à sa chute devant Nabuchodonosor dans sa campagne contre Juda (586 av. J.-C.).

[modifier] Première identification : Tell el Hesi

Au XIXe siècle et au début du suivant, Lakish avait été identifié comme Tell el-Hesi à cause d'une tablette cuniéforme qu'on y avait trouvée (EA 333). La tablette est une lettre d'un officier égyptien du nom de Paapu, qui rapporte des cas de fraude impliquant un roitelet local, Zimredda. Les fouilles à Tell el-Hesy ont été dirigées par Petrie et Bliss pour le Palestine Exploration Fund dans les années 1890 - 1892, et ont mis au jour entre autre un haut-fourneau daté de 1500 av. J.-C.. Cela correspond à un technologie très développée dans l'usage de l'air chaud à une époque reculée.

[modifier] Finalement Tell ed-Duweir

Plus récemment, les fouilles de Tell ed-Duweir ont poussé à identifier ce dernier site avec Lakish. Les fouilles menées par James Leslie Starkey ont retrouvé un certain nombre d'ostraca (18 en 1935, 3 supplémentaires en 1938) correspondant à la dernière période d'occupation avec le siège par les Chaldéens. C'est le seul corpus de documents non bibliques en hébreu.

L'abondance sur le site de tessons de jarres portant le sceau LMLK (plus de 400[1]) est un autre point d'intérêt des fouilles de Lakish. C'est principalement pendant la campagne de fouilles de James Leslie Starkey qu'on les a trouvés, par un ratissage en surface, mais également au niveau 1 (époque perse et hellénistique), au niveau 2 (période précédant la conquête babylonienne par Nabuchodonosor II), et au niveau 3 (période précédant la conquête assyrienne par Sennacherib). C'est grâce au travail de David Ussishkin et de son équipe sur le site entre 1973 et 1994 que huit de ces jarres estampillées ont pu être restaurées [2], démontrant ainsi que ce n'était pas une question de volume des jarres (puisque l'on a une variation de volume de 12 litres), et manifestant aussi le lien de ces jarres avec le règne du roi Ézéchias.

[modifier] Références

[modifier] Notes

  1. Ussishkin, 2004, pp. 2151-9, c'est plus qu'aucun autre endroit en Israël; un peu plus de 300 à Jérusalem
  2. Ussishkin, 1983

[modifier] Bibliographie

  • Bliss, Frederick. Numerous artifact drawings, also "Layer by Layer" drawings of Tell el-Hesy Ce livre contient de nombreux croquis, avec des exemples de poteries phéniciennes, d'objets égyptiens ou provenant d'autres régions.
  • Voir aussi l'étude de la lettre d'Amarna en rapport avec le site, EA 333. A Mound of Many Cities; or Tell El Hesy Excavated, by Frederick Jones Bliss, PhD., explorer to the Fund, 2nd Edition, Revised. (The Committee of the Palestine Exploration Fund.) c 1898.
  • Grena, G.M. (2004) LMLK--A Mystery Belonging to the King vol. 1 , Redondo Beach, California, 4000 Years of Writing History, ISBN 0-9748786-0-X
  • Ussishkin, David, « Excavations at Tel Lachish 1978-1983, second preliminary report », dans Tel Aviv, 10, p. 160-3
  • Ussishkin, David; Gabriella Bachi et Jared L. Miller (2004) The Renewed Archaeological Excavations at Lachish (1973 – 1994) Volumes 1 et 4, Tel Aviv, Israel, Institute of Archaeology, Tel Aviv University, (OCLC 71663330), ISBN 965-526-601-7 ou ISBN 965-5-266-017

[modifier] Liens externes