Lahore

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Lâhore (لاہور) est une ville du Pakistan située sur le fleuve Ravi, affluent de l'Indus. Elle compte plus de 6,5 millions d'habitants, faisant d'elle la seconde ville du Pakistan après Karâchi, et la 45e du monde. Elle est la capitale de la province du Panjâb, et également un grand centre universitaire et culturel, disposant notamment de la plus grande mosquée d'Asie, Moyen-Orient exclu.

Lahore, vue aérienne de la vieille ville (années 1970)
Lahore, vue aérienne de la vieille ville (années 1970)

Sommaire

[modifier] Histoire

la mosquée Badshahi
la mosquée Badshahi

La légende attribue la fondation de la ville à Loh, fils de Râma. On ne connaît l'histoire de la ville précisément qu'à partir de 1021, lorsque les Ghaznévides conquirent le Panjâb. Lâhore devint alors un centre islamique important. Après avoir subit des périodes de troubles, avec notamment, les pillages des hordes de Gengis Khan et sa destruction en 1398, Lâhore connut son apogée durant l'Empire moghol, fondé par Bâbur en 1526. Abandonnant Fatehpur Sikri pour contrôler et étendre ses marches occidentales, Akbar fit de Lâhore sa capitale, entre 1584 et 1598. Durant cette période faste, la ville connut de grands embellissements.

Avec le déclin de l'Empire moghol, Lâhore vécut à nouveau une période de trouble, marquée par les nombreuses invasions des Perses et des Afghans. En 1767, la ville fut dirigée par les Sikhs, qui l'endommagèrent et la pillèrent grandement. Puis en 1849 Lahore fut prise par les Britanniques.

Elle devint enfin pakistanaise lors de la partition de l'Inde en 1947.

[modifier] Géographie

Lâhore est située sur la berge orientale du fleuve Ravi, dans la plaine de l'Indus supérieur, tout près de la frontière indienne.

[modifier] Monuments célèbres

les jardins de Shalimar
les jardins de Shalimar

Lâhore est célèbre pour les jardins de Shalimar et de Shahdara, parmi les plus beaux du monde. La vieille ville, héritage de l'Empire moghol, contient notamment les mosquées dorée et Badshahi, et le Fort royal.

Vues de la mosquée de Lahore (années 70)
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[modifier] Économie

Lâhore est desservie par l'aéroport international Allama Iqbal, lui permettant d'être un grand pôle touristique. La ville est le siège d'une importante industrie textile, et également d'industries du caoutchouc, mécanique et sidérurgique. Enfin, la ville dispose de centres de recherches importants, notamment dans le secteur nucléaire.

[modifier] Personnages célèbres

À Lâhore sont nés:

[modifier] Culture - Musique

A la veille de la partition entre l’Inde et du Pakistan, en 1947, la ville de Lahore pouvait se targuer d’être le centre musical le plus bouillonnant de l’Inde du Nord (dans son acception pré-indépendance). Si elle a su conserver cette hégémonie au sein du Pakistan actuel, la ville n’a pas su recouvrer les pertes dues à la partition. Lahore a produit les pionniers de la musique classique moderne Hindustani, a révélé les grands noms des musiques populaires (musiques de film), et bénéficiait au sein de ses enceintes de nombreuses institutions, personnalités et parrainages favorables au rayonnement musical de la ville.

L’un des aspects les plus intéressants de l’organisation de l’activité musicale à Lahore est qu’elle fut axée sur l’existence de « takiyahs » (hôtels) et « baithaks » (tavernes – littéralement lieux où s’asseoir) où les musiciens majeurs de Lahore se produisaient. Au XIXe siècle, de nombreux établissements de la sorte existaient autour de Lahore et offraient aux artistes un public régulier de voyageurs, qui résidaient dans ces lieux quand de nuit, les portes de la vieille ville étaient fermées.

Ces établissements, outre l’exposition à un public d’amateurs offraient à chaque artiste reconnu un lieu ou enseigner et transmettre la tradition musicale. Les Baithaks de Ustad Barkat Ali Khan, Ustad Sardar Khan et bien d’autres furent à cette époque de vibrantes institutions.

Ces lieux de rassemblement d’artistes étaient à la base du système de gharana (en Urdu mot désignant la famille, la filiation - dans le contexte de musique, ce terme désigne un style d’interprétation) et du mode d’enseignement par voix orale, le ustad-shagird, qui se caractérisait par une relation académique fusionnelle entre maître et élève. Reconnu pour sa faculté à produire de grands artistes, ce paradigme était généreusement financé par d’influents sikhs et hindous qui quittèrent la ville après la partition.

La musique a été un des modes d’expression artisitique les plus affectés par la division du sous continent. Bien que le Pakistan ait hérité des plus grands artistes de la région, la disparition de fait du patronage de la classe moyenne aisée Hindoue et Sikh a dépossédé les musiciens Lahoris, musulmans pour la plupart, de la perspective de vivre de leur art.

La radio était la seule institution vers laquelle les musiciens purent se tourner. En 1947, le Pakistan hérita de deux radios publiques, l’une à Peshawar et l’autre à Lahore qui devinrent les seuls moyens de promotion et de support pour les musiciens.

Radio Lahore comptait au sein de son personnel permanent des auteurs, instrumentalistes et vocalistes de renom. Au moment de l’indépendance, la liste des artistes contribuant à la station comprenaient certains noms légendaires comme le tablaiste (ca existe ce mot? A vérifier) Mian Qadir Bakhsh (professeur de deux des plus grands tablaistes de notre époque, Ustad Allah Rakha, père de Zakir Hussain connu en Occident avec sa formation Shakti, et Ustad Shaukat Hussain, professeur de toute la nouvelle génération de tablaistes pakistanais). Le staff de Radio Lahore comprenait également Bhai Lal, de la famille rababi, Ustad Niaz Hussain Shami (compositeur), Shamshad Begum ou Surinder Kaur. Radio Lahore a également lancé la carrière de deux des plus populaires chanteurs pour film du sous continent, Noor Jehan et Mohammed Rafi.

Après 1947, outre la perte du patronage financier des populations migrant vers l’Inde, la scène musicale lahorie s’est confrontée à l’orthodoxie musulmane, influente politiquement, qui a systématiquement découragé la musique classique, considérée comme sensuelle et incompatible avec la conception d’un état musulman.

Alors que les instrumentalistes ont pu se regrouper en orchestres pour survivre, les vocalistes n’ont pour la plupart pas trouvé de voie de reconversion. Des styles ancestraux tels le dhurpad (genre musical, compositions considérées comme les plus anciennes de l’Inde du Nord), le thumri ou le dhrupad ont graduellement perdu les voies qui ont transmis ces traditions depuis des générations. Nombreux sont les talents qui ont été forcés de s’orienter vers d’autres carrières, souvent non artistiques pour subvenir à leurs besoins matériels.

Parallèlement, des instruments classiques tels la veena, les pakhavajs, le sarod ou le sarangi, ont quasiment disparu de la scène lahorie, et ne comptent plus que quelques rares musiciens capables de faire résonner ces instruments.

[modifier] Archevêché

  • Archidiocèse de Lahore
  • Cathédrale de Lahore


[modifier] Liens

[modifier] Jumelages