Lafrançaise

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Lafrançaise
Pays
drapeau de la France
     France
Région Midi-Pyrénées
Département Tarn-et-Garonne
Arrondissement Montauban
Canton Lafrançaise
(chef-lieu)
Code Insee 82087
Code postal 82130
Maire
Mandat en cours
Patrick Soulhac
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Sud Quercy de Lafrançaise
Coordonnées
géographiques
44° 07′ 43″ Nord
         1° 14′ 29″ Est
/ 44.1286111111, 1.24138888889
Altitudes moyenne : 190 m
minimale : 65 m
maximale : 213 m
Superficie 5 082 ha = 50,82 km²
Population sans
doubles comptes
2 692 hab.
(1999)
Densité 52 hab./km²
Carte de localisation de Lafrançaise

Lafrançaise est une commune française, située dans le département de Tarn-et-Garonne et la région Midi-Pyrénées.

Ses habitants sont appelés les Lafrançaisains.

Sommaire

[modifier] Géographie

Bastide du XIIIe siècle, elle se dresse majestueusement au confluent du Tarn et de l'Aveyron et offre à 180 m d'altitude, un point de vue remarquable sur la plaine du Tarn et du Lemboulas . Ce chef-lieu de canton, de près de 3 000 habitants, est parmi les plus pittoresques de la région.

[modifier] Histoire

Notre Dame de Lapeyrouse
Notre Dame de Lapeyrouse

La présence d'hommes sur le site de Lafrançaise est très ancienne. La découverte faite de pierres polies par des ouvriers au XIXe siècle au Saula prouve que l'implantation des hommes remonte au Néolithique (de 6000 et 1800 av.J-C). Une nécropole de l'âge de bronze (de 1800 à 700 av. J-C) retrouvée également au Saula confirme cette présence. Les Gaulois ont également occupé le site du Saula dès 200 avant J-C. L'arrivée des Romains dans la région en 58 avant J-C et la paix romaine imposée dans toute la Gaule ont favorisé le développement des routes commerciales. Le site de Lafrançaise se serait trouvé sur la route commerciale Bordeaux-Castres. Il faut attendre le XIIIe siècle pour retrouver la trace d'écrits concernant Lafrançaise. En effet, c'est en 1274 qu'un Acte de Donation est promulgué pour la création d'une bastide qui s'appelle dès le début "Villa Francese". Le nom choisit a pour but de marquer l'appartenance de la Bastide au royaume de France. Les terres sont données au Roi de France Philippe III le Hardi par le Seigneur Bertrand de Saint-Geniès et ses frères. Une Charte Royale octroyée l'année suivante, le 6 juillet 1275, par le Roi de France fixe les libertés et coutumes de la bastide. Celle-ci a force de loi des siècles durant.

Terre de passages et d'invasions depuis la Préhistoire, La Villa Francese, devenue par contraction La Franceses (1602) puis La Françoise (1650) et enfin Lafrançaise (1900), a connu l'invasion des Anglais en 1348 lors de la Guerre de Cent Ans. Selon la légende, la bastide fut envahie treize fois et libérée à chaque fois par les Français avec à leur tête, Aymeric de Rochechouard.

Les Guerres de Religion de la deuxième moitié du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle ont à plusieurs reprises mit le village à feu et à sang. Il en est de même de sa proche région. Les combats se sont arrêtés à la signature du traité d'Alais, le 27 juin 1629, qui prive les protestants de tous les avantages politiques et militaires que leur avait concédés l'édit de Nantes (1598). La bastide de Lafrançaise, ainsi mise à sac pendant plus de 75 ans, a beaucoup de mal à se développer. Il faut attendre l'intendance de l'Escalopier (1740-1756) pour que Lafrançaise renoue avec la prospérité. Ce dernier agrandit et embellit la cité. Il développe le commerce. Les foires de la Saint Georges et de la Saint Michel (ancienne foire aux chiens), instaurées dés la fin du XIIIe siècle, durent 8 jours, attirant camelots et commerçants qui viennent souvent de loin. Le marché du mercredi est aussi un facteur important du dynamisme économique du village.

Les Lafrançaisains, sous la Révolution, seront tempérés même si les habitants trouvent nécessaire de mettre en place une milice bourgeoise pour faire face à la période de la Grande Peur dans les campagnes (de mi-Juillet à mi-août 1789). Les idées véhiculées par la Révolution et les nombreux changements de régime politique au XIXe siècle ont, à Lafrançaise comme partout en France, inscrit dans les mentalités de nouveaux concepts comme ceux de citoyenneté, de démocratie, ou de nation. L'instauration de la IIIe République en 1871 voit l'avènement d'une stabilité politique sous le régime républicain.

La Première Guerre mondiale (1914-1918) touche également les Lafrançaisains. 71 de ses enfants laisseront leur vie sur les champs de bataille. Mais leur patriotisme n'émaille pas leur vigilance. En effet, ils ne manquent pas, par l'intermédiaire de son Conseil Municipal, d'émettre des critiques à l'encontre du gouvernement français, notamment suite aux évènements de la Bataille de la Marne (Septembre 1914).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy supprime tous les principes démocratiques en France. A Lafrançaise, les municipalités successives sont désignées par le Préfet, représentant du pouvoir collaborateur de Pétain. Il faut attendre le 5 mai 1945 pour voir le retour d'une municipalité légitime avec l'élection de Jean-Baptiste Ver à la Mairie au suffrage universel et égal.

Après une histoire aussi tumultueuse, Lafrançaise compte près de 3000 habitants. Elle est toujours un lieu de commerce et de rencontre où perdure sa foire aux chiens, sept fois centenaire. La ville et ses habitants sont résolument tournés vers l'avenir.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 2014 Patrick Soulhac
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
2385 2481 2545 2604 2651 2692
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Fait divers

Le 19 juillet 2001 en fin de journée, une tornade s'est produite au bas du village de Lafrançaise en bordure du Tarn. Un dossier complet a d'ailleurs été réalisé par le directeur du centre départemental de météorologie du département, ce dossier est consultable en cliquant ici.

De plus, la ville de Lafrançaise comprend une des 5 stations Météo-France du département. Elle relève la température, la pluie, le vent ainsi que tout autre paramètre météorologique.

[modifier] Lieux et monuments

Son passé historique lui a légué un patrimoine exceptionnel:

[modifier] Personnalités liées à la commune

Léon Alpinien Cladel est issu d’une famille catholique d’artisans et d’agriculteurs du Quercy. Son père, Pierre Cladel, était bourrelier, métier fort prisé et rentable à l’époque. Ce dernier habitait à Lafrançaise au Moulin de Lalande sur la route de Lauzerte. Après un grand nombre de procès, il finit ruiné et ne laisse à son fils que le mobilier du Moulin et un appartement à Montauban. Le reste de ses biens est vendu pour éponger ses dettes. Léon Cladel monte à Paris à l’âge de vingt ans. Homme de lettres, il se construit une solide réputation de romancier naturaliste dont la matière principale était le peuple. Il aimait d’ailleurs mettre en avant ses origines paysannes quercynoises. Disciple de Baudelaire, l’ensemble de son œuvre connaît un réel succès en France et en Belgique. D’ailleurs, il adhère à l’Académie Goncourt dés sa création avec des auteurs comme Alphonse Daudet, Zola … Léon Cladel a vécu de près la période de la Commune (mars 1871-mai 1871). S'il n’y joue pas un rôle prépondérant, il manque cependant d’être fusillé comme suspect par les hommes de Thiers. Cette période de la Commune est présente dans un grand nombre de ses œuvres : Trois fois maudites (1876) - qui lui vaut un séjour en prison- Les Va-nu-pieds (1883), Revanche (1887), Urbains et Ruraux (1890). Mais son œuvre majeure sur la période est I.N.R.I (1887). Dans ce roman, il tente de réhabiliter la Commune. Le 14 novembre 1871, il épouse, à Paris, une jeune musicienne de confession juive: Julia Mullem. Tous les deux non pratiquants, ils vont marquer leurs origines à travers les prénoms donnés à leurs cinq enfants : Judith-Jeanne, Sarah-Marianne, Rachel-Louise, Eve-Rose, Pierrine-Esther, Saül-Alpinien. Malgré tout, l’éducation que recevront ces enfants sera laïque et républicaine. Sa descendance va confirmer les talents artistiques de la famille Cladel. Sa fille Judith va se lancer à son tour dans une carrière littéraire. Elle a écrit une biographie de son père. Son fils Saül-Alpinien va entrer comme élève dans l’atelier de Rodin et deviendra sculpteur spécialisé dans les monuments aux morts après la Première Guerre Mondiale. La statue du monument aux morts de Lafrançaise est son œuvre. Enfin, une petite fille de Léon Cladel, Dominique Rollin est une écrivain belge célèbre. De tempérament colérique et de santé fragile, Léon Cladel meurt à Sèvres, à côté de Paris, en 1892 à l’âge de 58 ans. Contemporain et ami du sculpteur Antoine Bourdelle, il acceptera avant sa mort de servir de modèle pour la réalisation d’un buste. Aujourd’hui, deux rues portent son nom : une à Lafrançaise, l’autre à Montauban.

  • Louis Pernon : Né le 22 août 1772 à Saint-Maurice - Décédé le 7 octobre 1843 au Saula.

Fils de Joseph Pernon et de Jeanne Lafitan, ce célibataire sans enfant était de confession protestante. Riche propriétaire foncier, philanthrope, homme tolérant et libéral, il donna une grande partie de ses biens aux pauvres. En effet, il partagea ses biens entre les membres de sa famille, sans distinction de religion, l’hôpital de Montauban et les pauvres de la commune de Lafrançaise. Ses biens immobiliers sont acceptés par le conseil municipal le 10 Décembre 1843. La municipalité le désigne alors comme bienfaiteur. Mais son testament est très contesté par ses héritiers directs. Une longue série de procès et de nombreuses intrigues ont dilapidé une grande partie de ses biens. Les pauvres n’ont quasiment pas profité des dons de ce généreux donateur. Cela n’enlève en rien le beau geste de ce bienfaiteur. Il repose aujourd’hui au cimetière de Lafrançaise où une plaque commémorative rappelle son geste désintéressé. Enfin, une rue porte toujours son nom.

  • Mary Lafon : Né le 26 juin 1810 à Lafrançaise – Décédé le 14 juin 1884 en Haute-Garonne.

Jean-Bernard Lafon dit Mary Lafon était un fils de médecin. Après des études supérieures, il s’installa à Paris en 1830. Homme politique et surtout homme de lettres, historien et romancier, il laisse une œuvre importante dans la littérature française. Fervent défenseur de la langue d’Oc, il écrit des œuvres sur le Sud-Ouest comme Histoire politique, religieuse et littéraire du Midi de la France (1845), Histoire illustrée des principales villes de Rouergue (1859), Histoire de Bordeaux (1862) et Montauban (n.c). Grand voyageur, il va se passionner pour Rome et va écrire deux ouvrages qui sont des références à l’époque : Rome depuis sa fondation jusqu’à la chute de l’Empire (1853) et Rome depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours (1853). Il écrit également des pièces de théâtre notamment La Dame de Bourbon (1860) et Le chevalier de Pomponne (n.c). Cette pièce connaît un certain succès au théâtre de l’Odéon à Paris. Il écrit dans sa vie plus d’une quarantaine d’ouvrages. Il va également marquer la ville de Montauban. Il fut un ardent défenseur de la création d’une grande avenue à Montauban qui relie Villenouvelle à Villebourbon via le pont Vieux. Cette avenue porte encore son nom. Il se bat également pour le projet du pont des Consuls. A 57 ans, il épouse Nancy Bonhomme de 20 ans sa cadette au château de Beauséjour près de Montauban. De cette union réussie, il n’aura pas d’héritier. Les obsèques de Mary Lafon ont lieu à l’église Saint-Jacques de Montauban où un hommage solennel lui est rendu par les autorités militaires et civiles. Le 26 juin 1910, le centenaire de la naissance de Jean-Bernard Lafon est marqué à Lafrançaise par de grandes festivités. A cette occasion, la municipalité a mis une plaque commémorative toujours visible au 65 de la rue qui porte son nom.


[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Lafrançaise sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes