Discuter:La Règle du jeu

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Je tiens à préciser que je tiens le film, que j'ai vu pour la 6ème fois il y a 3 semaines, pour l'un des plus grands de l'histoire du cinéma Sourire Vincent alias Fourvin (Discuter) 18 décembre 2007 à 00:38 (CET)

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A la sortie, le plus grand échec de toute l'œuvre de Renoir. Avec le recul : son chef-d'œuvre. La règle du jeu contient dans chacun de ses plans plus d'idées qu'on en trouve habituellement dans un film tout entier. D'un tel foisonnement, d'un tel brassage hétéroclite, on ne pourra espérer trouver un unique message, une règle de vie trop simple ou même une raison exclusive d'aimer le cinéma. Car si principe unificateur, il y a dans ce film, c'est le principe énoncé par Octave :

"Le plus terrible dans ce monde c'est que chacun à ses raisons".

Le plus simple alors est probablement de partir du titre, la règle du jeu. Le plus dramatique dans le monde n'est pas tant qu'il comporte une règle, chacun monde à la sienne, que le fait qu'il soit un jeu. On voit facilement que le monde est un jeu pour les aristocrates et pour les domestiques qui savent jouer le jeu du pouvoir (Corneille, Lisette, Marceau) et qu'il ne l'est pas pour Jurieux (Roland Toutain) qui croit, du moins au départ, sincèrement en l'amour, pour Octave (Jean Renoir) qui, en parasite, toujours en position de demandeur subit le jeu des maîtres et pour Schumacher qui ne comprend rien au marivaudage.

En cours de route, Renoir semble même rencontrer une idée plus basique encore : les premiers à ne pas jouer le jeu du monde, ce sont les animaux. Et c'est eux qu'il va magnifier en premier, eux les porteurs d'une vie innocente, frémissante et rapide. C'est pour leur beauté intrinsèque que sont montrés les deux petits lapins serrés l'un contre l'autre ou les deux faisans altiers et ces lièvres rapides. En face deux, existe un monde mécanique fait de coups de feu répétitifs, et ce, malgré le soin pris par Renoir de multiplier les angles de prise de vue. En restant d'un seul point de vue esthétique, il n'est pas difficile de choisir son camp entre la vie et la mort.

En mettant en scène la mort des animaux, Renoir condamne le jeu du monde. C'est ce qu'il répétera plus tard lorsque, grimé en Octave, il dira que

"tout le monde ment : les journalistes, les politiques alors pourquoi pas nous simples humains".

La règle du jeu fait coexister l'image actuelle des hommes et l'image virtuelle des bêtes, l'image actuelle des vivants et l'image virtuelle des automates, l'image actuelle des personnages et l'image virtuelle de leur rôle pendant la fête, l'image actuelle des maîtres et leur image virtuelle chez les domestiques, l'image actuelle des domestiques et leur image virtuelle chez les maîtres. Tout est image en miroir.