Discuter:La Dolce Vita

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un film d'une très grande originalité formelle. On peut dire que Fellini a inventé une nouvelle manière de faire du cinéma, dans la mesure où ce n'est plus le récit qui commande l'action, mais les thèmes (dont le principal, celui de la "décadence") qui la justifient. Le seul lien qui unit chacune des séquences du film est le personnage du journaliste incarné par Mastroianni, double de Fellini. Un récit subjectif donc qui s'apparente à un parcours initiatique -une "descente"- à travers ce qu'est devenu une certaine modernité avec, en contrepoint, l' aspiration toute fellinienne à un "ailleurs" toujours présent en filigrane. Dans ce film, faussement déroutant, qui ne quitte jamais son sujet règne aussi une très grande liberté d'invention: il donne l'impression qu'il se filme, se construit -et se déconstruit!- au fur et à mesure que nous le regardons. Un rythme étonnamment maîtrisé aussi qui fait alterner "fureur", "passions exacerbées" et "méditations humanistes" (personnage joué par Alain Cuny) ou instants de "pure poésie" (le clown merveilleux de la boîte de nuit). Cette capacité d'intégrer (de superposer) musique, images baroques, symboles frappants à l'intérieur d'une construction à la fois exigeante et "libre", ce pouvoir d'émerveiller et de donner à penser, d'éviter tout message univoque - chaque séquence contient une part d'ambiguïté - font de Fellini l'un des plus grands artistes qui soient. Jean-Jacques B