L'Oreille interne

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Catégorie:science-fiction

L'Oreille interne (titre original : Dying Inside) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Robert Silverberg. Il a été publié pour la première fois en 1972 (et en 1975 pour la traduction française). En 1973, Robert Silverberg a remporté un prix John Wood Campbell Memorial pour ce roman. Aussi, celui-ci lui a valu une nomination pour un prix Nebula (1972) et un prix Hugo (1973).

Sommaire

[modifier] Résumé

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

New-Yorkais dans la quarantaine, David Selig ne s'est jamais marié. Il habite un appartement modeste et gagne sa vie en rédigeant des travaux pour des étudiants universitaires. David mène donc une existence des plus ordinaires, ou presque. Depuis son tout jeune âge, il possède en effet un don exceptionnel : il lit dans la pensée des gens.

S'il est télépathe, David le tait. En fait, seules trois personnes le savent (excluant ses parents). Pour lui, c'est amplement suffisant.

Vis-à-vis de son pouvoir, David s'est toujours montré partagé. Enfant, il appréciait l'utiliser. Toutefois, il craignait d'être démasqué. Adulte, il se sent toujours avantagé. Par contre, il éprouve certains remords: en sondant l'esprit d'autrui, il se sent voyeur. Aussi, certaines découvertes l'ébranlent. Lorsqu'enfin son pouvoir décline, son ambivalence grandit. Pour lui, s'amorce alors une quête de sens : David doit se redéfinir. Qu'est-il sans son don ? Se rapprochera-t-il de Dieu ? S'en éloignera-t-il ? Tantôt, il s'accrochera à son étrange faculté, s'efforçant de la conserver. Tantôt, il la maudira. Vers la fin de l'histoire, il trouvera néanmoins la paix.

[modifier] Commentaire

Sans être autobiographique, le parallèle est clair entre le héros de l'histoire et son auteur : Selig et Silverberg ont le même âge, ils ont étudié à la même université, ils sont tous deux juifs, et s'intéressent à la littérature de science-fiction. Aussi, Silverberg écrit ce roman à une époque où lui-même, comme son héros, doute. Il dira plus tard au sujet de L'Oreille interne : « Il n'a pas été facile à écrire celui-là ». Enfin, l'auteur mise peu sur l'intrigue. Plutôt, il explore les tourments de son héros (ou plutôt de son antihéros).

Dans L'Oreille interne, le héros fait preuve de sensibilité, de profondeur, d'humanité. Étant donné son pouvoir, la richesse et la célébrité sont à sa portée. Néanmoins, il préfère se rapprocher d'autrui. Par le passé, son don l'a trop souvent isolé.

L'Oreille interne aborde la question des mystères, des secrets de l'âme. Le récit montre en quoi ils sont précieux, non pas tant pour ce qu'ils renferment, mais pour ce qu'ils sont: une invitation aux contacts, aux rapprochements (avec les autres, mais aussi avec soi).

Dans ce contexte, la télépathie comporte des risques. Elle apporte la connaissance, mais crée les distances. Tout au long du roman, ce paradoxe est présent.

[modifier] Personnages

L'Oreille interne comprend plusieurs retours en arrière. Ainsi, certains personnages appartiennent au passé du héros. D'autres, quant à eux, appartiennent à son présent (époque à laquelle il a 41 ans).

[modifier] Ceux du passé

  • Dr Hittner, psychiatre ayant évalué David dans son enfance;
  • Kitty Holstein, première femme dont David fut amoureux. Pour David, rencontrer Kitty fut déroutant. En effet, il ne pouvait lire dans ses pensées. Dans une lettre, il lui révélera son don;
  • Miss Mueller, passionnée de parapsychologie, elle enseigna la biologie au jeune David. À l'aide des cartes de Zener, elle faillit découvrir son don;
  • Tom Nyquist, de toutes les personnes qu'a connu David, c'est le seul autre télépathe. Nyquist est un peu plus vieux que David. Il représente aussi son antithèse. Sûr de lui, sans remords, il profite de tous les avantages liés à son don. David et lui seront amis plusieurs années;
  • Martha Selig, mère de David;
  • Paul Selig, père de David;
  • Barbara Stein, camarade de classe de David, membre d'une famille proche de la sienne;
  • Toni, outre Kitty Holstein, seule femme dont David fut amoureux. Toni et David ne se fréquentèrent que durant quelques semaines. Avec Toni, David expérimentera les effets de l'acide. Toutefois, étant donné son pouvoir, ceci fut à la fois involontaire et désagréable. En bout de ligne, Toni et David durent rompre.

[modifier] Ceux du présent

  • Pr Claude Guermantes, professeur de littérature française. David participera à l'une de ses réceptions;
  • Lisa Holstein, David et elle auront une aventure. En David, Lisa a «détecté» quelque chose d'exceptionnel;
  • Yahya Lumumba, étudiant universitaire. David rédigea un de ses travaux. En sondant son esprit, David y trouvera la haine et le mépris. À la fin de l'histoire, Lumumba donne à David une raclée;
  • Judith Selig, sœur adoptive de David. Elle connaît son don. Jeunes, David et elle se détestaient. Lorsque David perdra son pouvoir, ils se rapprocheront;
  • Dr Karl F. Silvestri, un des nombreux amants de Judith.

[modifier] Citations

Les numéros de page ci-dessous correspondent à l'édition de 1981 (Éditions J'ai Lu).

  • «Les âmes compressées des voyageurs forment une masse informe qui m'agresse.», p. 8;
  • «Ton pouvoir te relie à l'humanité, pour le meilleur et pour le pire, et c'est la seule attache que tu aies.», p. 33;
  • «C'était un point qu'il vérifiait constamment, en les sondant avec anxiété, et constamment il était rassuré: ils n'avaient pas idée que son pouvoir put exister.», p. 44;
  • «Sans se fouler, il menait une centaine de vies par personnes interposées.», p. 79;
  • «Comme cela lui semblait étrange, de ne pas tout connaître d'un seul coup, et de ne pas puiser ces renseignements à mesure qu'il le désirait.», p. 205;
  • «Ne devrais-je pas me défier de l'exactitude de cette image de moi vue de toi et retransmise à travers lui?», p. 225.

[modifier] Bibliographie

  • Robert Silverberg (trad. Guy Abadia), L'Oreille interne, Robert Laffont, coll. « Ailleurs & Demain », Paris, 1975 (ISBN 2-221-03842-8)
  • Robert Silverberg (trad. Guy Abadia), L'Oreille interne, J'ai Lu, Paris, 1981 (ISBN 2-277-21193-1)
  • Robert Silverberg (trad. Guy Abadia), L'Oreille interne, Gallimard, coll. « FolioSF », Paris, 2007 (ISBN 2-070-31937-7)
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