Discuter:L'Arrache-cœur

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J'ai tout à fait que quoi être intrigué par cet article, ou peut-être est-ce par son sujet en lui-même : "Jacquemort prend conscience qu'ici psychanalyse rime avec fornication et va ainsi « psychanalyser » régulièrement la bonne de Clémentine." Cette phrase me choque particulièrement, peut-on expliquer d'une manière plus approprié le concept... Je précise n'avoir pas lu l'oeuvre.

"Il psychanalyse d'abord un chat" est-il à mettre en rapport avec la citation du dessus ? Dans ce cas l'auteur de l'article se sera permis les mêmes amusements que l'auteur de l'oeuvre... ce qui est, je pense, punissable, nuisant au caractère encyclopédique.

Quel sont vos avis ?

J'ai lu le livre (j'ai même participé et arrangé la partie "citations" de l'article).
  • Pour la phrase "Jacquemort prend conscience qu'ici psychanalyse rime avec fornication et va ainsi « psychanalyser » régulièrement la bonne de Clémentine.", je la trouve dans l'esprit du livre : le psychiatre Jacquemort, qui cherche des sujets pour une psychanalyse, songe à essayer avec la bonne. Celle-ci, qui a accepté en comprenant le terme de travers, se refuse à l'exercice prévu initialement par Jacquemort - une psychanalyse - et opte pour une fornication - ce qu'elle avait compris. Jacquemort se décourage et cède : il renonce à une psychanalyse et profite du malentendu. C'est ainsi que "psychanalyse peut rimer avec fornication". C'est sur la base de ce malentendu, de la mauvaise interprétation du verbe "psychanalyser" par la bonne de Clémentine (bonne qui - soit dit en passant - se nomme Culblanc), que Jacquemort et Boris Vian détournent le sens du mot psychanalyser et c'est ce qui explique les guillemets de l'auteur de l'article. Ce détournement est visible plus loin dans le roman avec la bonne du maréchal-ferrand (elle, nommée Nëzrouge). Je vous invite à lire le chapitre XV de la deuxième partie du roman (qui vaut tous les commentaires) dont voici un extrait :
    « – [...] Mais pourquoi voulez-vous donc que je me déshabille ?
    – C'est la base indispensable d'une bonne psychanalyse... dit Jacquemort, pédant. »
  • Pour le passage "Il psychanalyse d'abord un chat", je pense qu'il est bon de regarder la phrase dans son ensemble : "Il psychanalyse d'abord un chat, essaie ensuite de psychanalyser la bonne mais en vain, puis psychanalyse La Gloïre ; quand celui-ci meurt il prend sa place.". On comprend que Jacquemort n'est pas parvenu à une psychanalyse à proprement parler avec la bonne (il s'agit de Culblanc, je pense) : le mot est à prendre dans son sens premier (d'ailleurs la fornication n'est envisagée dans le roman ni avec le chat, ni avec La Gloïre) !
Il y a donc deux sens aux mots "psychanalyse" et "psychanalyser" : un sens propre et un sens figuré. Il me semble que l'erreur d'interprétation n'est pas possible, une fois le livre lu (erreur d'autant moins possible grâce à l'emploi par l'auteur de l'article de guillemets quand on a affaire au sens figuré).
En résumé, cet article me semble fidèle à l'oeuvre et clair. On ne peut pas ne pas dire que "psychanalyse rime avec fornication" : ce serait éluder une partie de l'histoire qui doit figurer dans le résumé. Cette brève formule (4 mots) me semble traiter cet aspect du roman avec sobriété tout en disant les choses. Bien sûr, cet avis est subjectif (je suis moi-même un sujet...). Et d'ailleurs tout est là.
Si l'on peut être "choqué particulièrement", on le sera par l'oeuvre de Boris Vian en général et par la série des Vernon Sullivan tout particulièrement... On s'offusquera de la violence de J'irai cracher sur vos tombes (qui fera condamné son auteur pour "outrage aux bonnes moeurs" et sera interdit un moment), on s'indignera contre certains passages douteux de Et on tuera tous les affreux..., on ne supportera pas certains passages crus de L'écume des jours (lorsque Alise tue Partre à l'aide d'un "arrache-coeur", mot inventé repris plus tard dans un sens figuré pour être le titre du roman qui nous intéresse). Oui mais mieux vaut ne pas être choqué avant d'avoir lu Vian : en fuyant cet auteur, on risquerait de fuir des instants de bonheur ! Ce serait dommage. Si l'auteur est controversé, d'aucuns l'apprécient. S'il n'apportait rien à personne, il ne serait d'ailleurs pas si controversé : s'il l'est tant, c'est bien qu'il y a des gens pour le défendre... Concernant L'Arrache-coeur et n'importe quelle oeuvre, lire reste le meilleur moyen de se faire une idée !
Ici, un reproche est possible : pour comprendre au mieux cet article, il faut avoir lu le livre. S'il n'y a rien de "punissable" [selon moi] dans cet article, ce dernier aspect peut être considéré comme "nuisant au caractère encyclopédique" (on attend d'une encyclopédie qu'elle rende le sens accessible). Mais celui-là seul. Léon Bonnez 10 juillet 2007 à 13:33 (CEST)

[modifier] "Roman surréaliste"

On ne peut pas dire que L'arrache-coeur soit un roman surréaliste, même si son atmosphère se rapproche beaucoup des thèmes surréalistes! Enfin le mouvement surréaliste, encore à la publication de ce roman, désignait un groupe de personnes bien précis, dont n'a jamais fait partie Boris Vian. De plus, la plupart des vrais romans surréalistes ne ressemblent pas trop à celui-là, mais plutôt à Nadja d'André breton. Je propose d'ôter l'adjectif "surréaliste" à côté de roman, et d'ajouter une phrase plus loin pour dire que les thèmes traités font penser à ceux développés par les surréalistes. Si pas d'objection, je m'en occuperai. Kostia (d) 22 janvier 2008 à 22:32 (CET)