Léon Ollé-Laprune

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Léon Ollé-Laprune (1839 - Paris, le 19 février 1898) est un philosophe catholique français.

[modifier] Biographie

Après avoir étudié à l'École normale supérieure de 1858 à 1861, il se consacre à la philosophie, sous l'influence d'un ouvrage du père Gratry, Les Sources. Pendant toute sa vie, il enseigne la philosophie à la lumière de la foi catholique, dans des lycées, puis à l'École normale supérieure à partir de 1875. En 1881-1882, après avoir organisé une manifestation contre l'expulsion des congrégations, il est suspendu de sa chaire par Jules Ferry, mais une protestation est adressée au ministre, signée par le futur député socialiste Jean Jaurès, alors étudiant à l'École normale supérieure.

Son premier ouvrage important est La Philosophie de Malebranche, publié en 1870. Dix ans après avoir obtenu son doctorat, il soutient devant la Sorbonne une thèse sur la certitude morale.

Opposé au rationalisme cartésien et au déterminisme positiviste, il s'intéresse à la part des sentiments et de la volonté dans la croyance. En 1881, dans son Essai sur la morale d'Aristote, Ollé-Laprune défend l'eudémonisme du philosophe grec contre les théories kantiennes. Dans La philosophie et le temps présent (1890), il s'attaque au spiritualisme déiste et argumente en faveur du droit du penseur chrétien à aller au delà des données de la religion naturelle, pour éclairer la philosophie grâce aux données de la religion révélée.

Les recommandations faites par Léon XIII aux catholiques de France trouvent en Léon Ollé-Laprune un ardent défenseur. Dans sa brochure Ce qu'on va chercher à Rome (1895), il commente la politique papale. En 1897, l'Académie des Sciences morales et politiques le choisit pour succéder à Étienne Vacherot. Ses articles et ses conférences (beaucoup ont été rassemblés en 1901 par Georges Goyau sous le titre La vitalité chrétienne) attestent de son influence croissante dans les milieux catholiques. Quelques mois après son décès, le philosophe anglais William P. Coyne le cite comme « le plus grand laïc catholique français depuis Ozanam »[1].

[modifier] Notes

  1. New Ireland Review, juin 1899, p. 195
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