Kêr-Vreiz

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Ker-Vreizh est le nom du foyer culturel breton de Paris.

Après la Libération, les Bretons émancipés obtiennent la réouverture de ce foyer situé 42 rue St-Placide (Paris 6e), fermé pour avoir poursuivi son activité culturelle durant l'Occupation. Le 23 juin 1947, L'Union pour la défense du breton (Unvaniez Difennourien ar Brezoneg) s'y réunit. Son premier président après la guerre, Léon Toulemont reçoit la commission galloise venue enquêter en Bretagne sur la répression dont se sont plaints les Bretons exilés en Pays de Galles. De 1947 à 1956, son président est Pierre Laurent, puis Mériadec de Gouyon-Matignon, et puis Yann Kerlann. Jusqu'à la fin des années 60, Kêr Vreizh est un haut lieu de l'activité culturelle bretonne à Montparnasse et regroupe des Bretons de toutes tendances. Les associations sont nombreuses à s'y réunir. Parmi elles se trouvent les Scouts Bleimor, et ses émanations musicales que sont le Bagad Bleimor Paris et Telenn Bleimor, le groupe de harpistes. Les conférences du samedi sont régulières et suivies. Elles abordent des sujets extrêmement divers sur l'Histoire, la géographie, l'économie, la langue et la culture bretonnes. Au début des années 70, à la suite des évènements de mai 68 qui ébranlèrent la capitale, le débat politique se tend entre diverses tendances. De nouveaux membres font leur apparition, notamment des activistes d'extrême droite qui prétendent revenir aux sources d'un certain mouvement. Parallèlement, la plus grande facilité de transports vers la Bretagne favorise la mobilité de ceux pour qui Kêr Vreizh est un foyer breton qui ne remplace pas vraiment le pays. Rapidement, la composition de Kêr Vreizh évolue : le renouveau musical breton se détourne de ce lieu au parfum politique ambigu, et les bretons de souche préfèrent regagner la Bretagne quand ils disposent de quelques jours. Kêr Vreizh perd ses adhérents, ne remplit plus son rôle originel et se trouve pris aux mains d'une poignée d'inconnus d'extrême droite. A la fin des années 70, le local est occupé par des néonazis que dirige Trystan Mordrel (pseudo celtisé de Tristan Morderelle) lui-même fils de l'architecte nationaliste et pronazi breton Olier Mordrel (pseudo celtisé d'Olivier Morderelle) 1901-1985. Les quelques derniers adhérents de ce foyer qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été se font à leur tour expulser du local de la rue St-Placide et s'installent bd Edgar-Quinet, en conservant de façon abusive un nom, Kêr Vreiz, qui ne leur appartient pas.