Jules Leroux

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Charles-Jules Leroux, né le 3 septembre 1805 à Paris, mort le 7 novembre 1883 à Icaria-Speranza, dans le comté de Sonoma (Californie), était un imprimeur et un député français, figure du socialisme utopique du XIXe siècle..

Sommaire

[modifier] Biographie

Plaque commémorant l'emplacement de la colonie utopiste Icaria-Speranza dans le comté de Sonoma, en Californie, où Jules Leroux termina sa vie.
Plaque commémorant l'emplacement de la colonie utopiste Icaria-Speranza dans le comté de Sonoma, en Californie, où Jules Leroux termina sa vie.

Frère de Pierre Leroux, il exerce la profession d'imprimeur, participant au Phalanstère de Boussac (Creuse) à partir de 1844. Entre octobre 1845 et août 1850, les deux frères font paraître douze numéros de la Revue sociale, ou Solution pacifique du problème du prolétariat.

Le 3 mai 1849, il est élu député de la Creuse à l'Assemblée législative sur la liste des républicains démocrates-socialistes, le 3e sur 6 avec 16 888 voix sur 39 471 votants et 73 014 inscrits. Siégeant sur les bancs de la Montagne, il vote contre l'expédition de Rome, la loi Falloux-Parein sur l'enseignement ou la loi électorale du 31 mai 1850, restreignant le suffrage universel. Opposé à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, il abandonne la vie publique après le coup d'État du 2 décembre 1851 et s'exile à Londres puis sur l'île de Jersey.

Accompagné de sa femme et de ses sept enfants, il tente en vain d'entretenir les siens en travaillant dans l'agriculture. En 1866, il émigre aux États-Unis et s'installe dans le Kansas, où il crée une communauté égalitaire baptisée New Humanity[1]. Toutefois, vieilli et fatigué, il cède sa part à l'un de ses gendres au début de 1867 et s'achète du matériel d'imprimerie. Correspondant officiel à Topeka du Bulletin de l'Union républicaine de langue française de Claude Pelletier en 1870[2], il fait paraître à Neuchatel, dans le nord du Kansas, un journal intitulé L'Etoile du Kansas et sous-titré « organe de la République française et universelle », du 1er janvier 1873 à décembre 1880.

Il s'installe ensuite dans le comté de Sonoma près de Cloverdale, en Californie, et y participe à une seconde communauté égalitaire icarienne, Icaria-Speranza, où il publie L’Étoile des pauvres et des souffrants (1er janvier 1881-24 octobre 1883)[3]. Dans le dernier numéro, le 24 octobre 1883, paraît un article nécrologique, rédigé par l'un de ses fils, qui commence par ces mots : « Jules Leroux, chrétien, philosophe, communiste, vient de mourir, exilé, près de Cloverdale, Comté de Sonoma, État de Californie[4]. »

[modifier] Œuvre

  • Aux ouvriers typographes. De la Nécessité de fonder une association ayant pour but de rendre les ouvriers propriétaires des instruments de travail, Paris, imprimerie de L.-E. Herhan, 1833, 15 p.
  • Le Prolétaire et le bourgeois, dialogue sur la question des salaires, où l'on démontre que la baisse des salaires ne profite à personne, Paris, Perrotin, 1840, 32 p.
  • Thomas le rageur, comédie-vaudeville, (créé au Gymnase dramatique, 10 décembre 1842), Paris, Beck, 1842, 20 p.
  • Qu'est-ce que la république ? A propos de la circulaire de M. de Lamartine. Liberté, égalité, fraternité, unité. À MM. les membres du gouvernement provisoire (signé : Jules Leroux, de Boussac), Paris, G. Sandré
  • Aux électeurs de la Creuse (24 mars 1849), Boussac
  • Lettre d'un candidat de 1849 aux électeurs d'avant 1848, au sujet d'un fait étrange de leur histoire passée, (signé : Jules Leroux, 18 avril 1849), Boussac, imprimerie de Pierre Leroux
  • Élection dans la Creuse. À tous (30 avril 1849.), Paris, G. Sandré
  • Proposition tendant à l'abolition de la misère par la création d'une institution sociale nouvelle, présentée, le 12 mai 1851, Paris, imprimerie de l'Assemblée nationale, 1851, 1 p.
  • De la guerre d'Orient, de son principe et de sa fin, Corning (Iowa), Se vend chez l'auteur, 1877, 15 p.

[modifier] Source

[modifier] Notes et références

  1. Armelle Lebras-Chopard, « L'effervescence des idées socialistes au début du XIXe siècle », dans Auguste Comte. Trajectoires positivistes, 1798-1998 (collectif), p. 62.
  2. René Merle, « Campdoras : de l’espérance républicaine brisée au destin américain », Bulletin de l’Association 1851-2001, n° 23, 2003
  3. Sous-titré « organe du communisme libérateur des peuples et de l'individu », dont 23 numéros sont publiés.
  4. Cité par Nadine Dormoy Savage, « Jules Leroux en Icarie », The French Review, vol. 49, n° 6, mai 1976, p. 1025

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Nadine Dormoy Savage, « Jules Leroux en Icarie », The French Review, vol. 49, n° 6, mai 1976, p. 1025-1040

[modifier] Liens externes