Jerome Gilland

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Issu d'une famille de bergers et berger lui-même, Jérôme GILLAND naît à Sainte-Aulde, en 1815. Nourri de l'exemple chrétien de sa mère, il répugnait à toute violence et entendait faire régner l'idéal de justice et d'égalité dont il était épris. Il voyait en le Christ, comme bon nombre de penseurs de son époque, le précurseur des révolutions, comme celle de 1848.

Devenu serrurier à Paris, il lit beaucoup et se passionne pour les questions sociales et politiques qui animent le XIXe siècle. Il prend part aux journées révolutionnaires de février 1848 et perd les élections de l'Assemblée constituante. Il est en revanche élu en 1849 avec 26 308 voix et représente la Seine-et-Marne à l'Assemblée législative. Seul député démocrate socialiste du département, parmi les dix-sept députés de la Montagne, il s'emploie à développer les associations ouvrières nées en 1848 et en rédige une brochure.

Avant que les combats n'aient pris fin, il part mettre ses enfants à l'abri et est appréhendé à son arrivée à Meaux, accusé de venir y prêcher le soulèvement. Incarcéré quelques mois à Meaux, puis à Paris, il écrit en prison Les conteurs ouvriers, préfacé par Georges Sand, avec laquelle il entretiendra une longue correspondance. Il l'avait connue grâce à son beau-père Magu, poète-tisserand de Lizy-sur-Ourcq et à son ami Perdiguier chez qui il demeurait, cour de la Bonne-Graine, au faubourg Saint-Antoine.

Très éprouvé par le coup d'Etat de Napoléon III en 1851, à la suite duquel il est le seul député de la Montagne à ne pas être inquiété par le Gouvernement, il se retire à Château-Thierry où il reprend son activité de serrurier qu'il affectionne. Il donnait lui-même comme hypothèse à cette clémence insolite une conversation qu'il avait eue avec Jérôme, l'oncle de Louis-Napoléon, à l'occasion de laquelle ce dernier lui avait déclaré sa concordance de point de vue entre ses idées sociales et celles de Gilland. Il meurt en 1854. Inhumé dans un caveau provisoire en attendant que soit prête sa sépulture, l'ensevelissement définitif se fit en secret et de nuit, afin d'éviter tout mouvement de foule. Sa tombe, restaurée en 1906 par la Ville de Meaux et par le Conseil général de Seine-et-Marne, est encore visible dans le cimetière de Château-Thierry. Elle mentionne : "A Pierre Gérôme GILLAND, ouvrier serrurier, représentant du peuple à l'Assemblée nationale. Né au Moncel (Seine-et-Marne) le 31 août 1815. Mort à Château-Thierry le 12 mars 1854”.