Jardin botanique national Kirstenbosch

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Le jardin botanique de Kirstenbosch
Le jardin botanique de Kirstenbosch

Le Jardin botanique de Kirstenbosch est situe dans la partie la plus aisée de la banlieue de la ville du Cap en Afrique du Sud. Ce jardin botanique est l'un des plus renommés au monde de par sa collection et sa situation exceptionnelle.


Sommaire

[modifier] Présentation

Ce jardin est situé sur le flanc oriental de la célèbre montagne de la Table (Table Mountain).

Le jardin, fondé en 1913, occupe actuellement une superficie de 528 hectares :

  • 36 ha. sur la partie la moins pentue de la zone, sont spécialement aménagés en jardin botanique.
  • 16 ha. sont consacrés aux bâtiments administratifs, serres ou installations utilitaires diverses (restaurant, librairie, salles de réunions, etc.).
  • 478 ha qui couvrent les contreforts de la Montagne, sont affectés à la forêt et à la végétation naturelles du "fynbos".
Cette protea neriifolia n'est qu'une merveille parmi tant d'autre dans ce jardin
Cette protea neriifolia n'est qu'une merveille parmi tant d'autre dans ce jardin

Ce terme de "fynbos" désigne une forme de végétation régionale, composée de plantes buissonnantes adaptées aux sols pauvres et aux incendies périodiques, en particulier des proteacées, éricacées et restionacées.

Le jardin, dessiné avec beaucoup de soin, reflète à l’évidence un souci de recherche esthétique. Les masses végétales sont réparties harmonieusement, avec de larges espaces réservés aux pelouses. Ruisselets et pièces d’eau agrémentent le paysage. Le cheminement des visiteurs a été soigneusement étudié, Larges avenues ou petits sentiers sont équipés de bancs pour le repos et offrent par place des zones ombragées. La signalisation de ces voies, comme celle des plantes, est en général excellente. Dans la partie supérieure du jardin, trois circuits bien aménagés permettent aux marcheurs résolus de découvrir méthodiquement la forêt naturelle et le fynbos. Le jardin est dans l’ensemble très bien entretenu. Le touriste européen ou américain peut être étonné par l'agencement du jardin, car la quasi-totalité des plantations sont réalisées à l'extérieur ceux qui rarement le cas dans les jardins européens et nord-américains. Bien que créé dans un but à la fois éducatif et scientifique, l’agencement particulièrement harmonieux attire de nombreux visiteurs, surtout des habitants du Cap, qui viennent en famille pour se détendre, notamment le week-end. La meilleur période pour visiter le jardin est de fin août à fin octobre (le tout début de l'été austral). De décembre à mars des concerts en plein air sont organisées (principalement musique classique et jazz).

[modifier] Historique

Le jardin de Kirstenbosch
Le jardin de Kirstenbosch

L'origine du nom "Kirstenbosch" est incertaine: un certain nombre de familles portant le nom Kirsten ont vécu à proximité et il est possible que le nom du jardin en soit issu: Kirstenbosch (la forêt de Kirsten).

L'implantation de travailleurs et de leur familles dès 1811 a provoqué des changements particuliers. Deux grandes concessions de terre ont été créées . Le Colonel Bird a construit une maison au pied de la Window Gorge (gorge de la fenêtre) et a planté des châtaigniers. Henry Alexandre a construit une maison sur l'emplacement du vieux salon de thé. La famille d'Ecksteen a acquis des propriétés en 1823 et plus tard les terres ont été transmises à la famille de Cloete. Ils ont cultivé le secteur et ont planté des chênes, des arbres fruitiers et des vignes. En 1895, Cecil Rhodes a acheté la propriété de la famille Cloete et a nommé un gardien. Ces terres furent utilisées pour l'élevage de porc qui se nourrissaient des glands. L'avenue de Rhodes, également connue sous le nom de l'Allée des camphriers, a été plantée en 1898. Rhodes meurt en 1902 en léguant Kirstenbosch à l'Etat en tant qu'élément de son grand domaine de Groot Schuur.

Ce n'est qu'après la mort de Cecil Rhodes que le jardin naît vraiment. Le Professeur Pearson est venu en Afrique du Sud en 1903 pour remplir la Chaire nouvellement établie de la botanique à l'Université du Cap. En février 1911 Pearson, sur la suggestion de son ami Neville Pillans, a visité Kirstenbosch pour évaluer sa convenance comme emplacement pour un jardin botanique. Le 1er juillet 1913, le domaine sauvage et envahi de Kirstenbosch a été mis de côté par le gouvernement avec une concession de £1 000 par an. Pearson était l'homme idéal pour devenir directeur mais il n'y avait pas assez d'argent pour avoir un salaire. Il accepte cette tâche, malgré tout. Les finances étaient le plus gros problème à cette date, la concession de gouvernement a été complétée par la vente de bois de chauffage et des glands. Pearson fut confronté, quand le travail commença aux ruines de la ferme de Cloete, à des milliers de porcs, des herbes dans les vergers : donc grosso modo il était en face d’un jardin complètement délabré. Il a commencé par ce qui est connu aujourd’hui comme « The Dell » plantant des cycas. En 1916, à l'âge de 46, professeur Pearson est mort d’une pneumonie. C'était un coup grave pour le jardin. Enterré dans le jardin son épitaphe est - « si vous recherchez son monument, regardez autour de vous » : ("If ye (you en nouvelle anglais) seek his monument, look around"), en référence au véritable monument de Pearson qui est en fait le jardin.

Les développements les plus précoces étaient l’Amphithéâtre de cycas, le Dell au-dessous du bassin et une grande aire de pelouse. Beaucoup de roches et de terre ont été transportés pour créer un parterre d'aloès que Pearson avait désiré voir et qui devait être le dispositif le plus exceptionnel du jardin. Les aloès ont succombés à la rouille et à d'autres maladies. Pour offrir une disposition originale et à cause d’une topographie parfois provocante, beaucoup de travaux de construction ont été nécessaires. L'utilisation de la pierre locale de montagne de Tableau a été un dispositif dominant. Les rocailles, le pavage du sol ou encore les nombreux cheminement en graviers illustrent le talent du personnel qui a contribué de manière significative au développement et à l'histoire de Kirstenbosch. Durant les 50 premières années le plus gros du travail a été fait manuellement - des chariots et des mules étaient le principale « matériel » dont disposaient les ouvriers. Dès 1970 le secteur du jardin développé par l’homme a graduellement grimpé jusqu'à atteindre approximativement 40 hectares. Les pelouses et les bordures ont remplacé les chemins pour permettre un entretien plus facile.

La mission et les objectifs du jardin se sont évoluées au fil le temps :

1915 - Centre du Pr. Pearson pour la recherche, l’éducation et la conservation de notre végétation.

1938 - Les objectifs du jardin étaient affichage, étude, économique scientifiques, recherche et conservation.

1955 - Les objectifs principaux étaient scientifiques et éducatifs - impliquer la collection, étudient, affichage et conservation.

1996 - Pour contribuer de manière significative à une qualité de vie améliorée pour tous les Africains du sud, dans un environnement influencé par l’homme, en favorisant la conservation et l'utilisation soutenable de notre flore indigène.

1998 - Pour favoriser l'utilisation, la conservation, l'appréciation et le plaisir soutenables de la flore particulièrement riche de l'Afrique du Sud, au profit de toutes ses personnes.

[modifier] Collections

Le Jardin botanique de Kirstenbosch compte presque uniquement des plantes d’Afrique australe. Il se divise en deux principales zones : la zone cultivée qui compte les différentes collection de plantes, et la zone naturelle, qui s’étale en partie sur les flancs de la Montagne de la table et se compose de forêts, vestige des anciennes forêts du Cap. La partie cultivée regroupe quelques 6000 espèces de plantes qui ont pu s’adapter au climat local et à la nature du sol; la zone naturelle compte environ 900 espèces. Bien entendu la flore de la région du Cap est représentée en priorité. Elle est exceptionnellement riche. Occupant 4% de la superficie de l’Etat, elle compte 8500 espèces, soit 42,5% du total des espèces du pays. On trouve aussi dans le jardin divers vieux arbres d’origine européenne ou exotique (chênes, camphriers,...) plantés par les anciens propriétaires de la zone. Le sol du parc a été formé par la décomposition des éboulements de roches granitiques ou de grès schisteux provenant de la Montagne de la Table. Il est assez acide.

La zone cultivée se compose de plusieurs parties :

Le conservatoire avec au centre le Baobab et à droite des aloe dichotoma
Le conservatoire avec au centre le Baobab et à droite des aloe dichotoma
  • Le Conservatoire (the conservatory), est un fait une serre qui contient les plantes ne pouvant être cultivées à l’extérieur, principalement à cause du climat. Ces plantes viennent de différentes zones d’Afrique australe depuis les pics enneigés du Drakensberg jusqu’au brûlant désert du Namib. Il se divise en plusieurs parties :

-La partie centrale de la serre est réservée aux plantes des zones désertiques et arides (Karoo, Namaqualand ou Namib) et compte toutes sortes de plantes xérophytes : aloès, euphorbes, Pachypedium, Crassula et autres succulentes. Au centre de cette partie siège un baobab.

-Les plantes-cailloux : cette partie est réservée comme son nom l’indique aux Lithops et apparentés, ainsi qu’à quelques autres plantes succulentes.

-Eastern Cape : Compte de nombreuses euphorbes et aloès de cette région au climat imprévisible.

une protea située dans le jardin de Kirstenbosch
une protea située dans le jardin de Kirstenbosch

-Alpines : Dans cette partie spécialement climatisée pour atteindre des températures comprises entre 10 et 18°C, on rencontre toutes sortes de plantes venant de différentes zones de hautes altitude comme le Drakensberg ou le Lesotho. Elle comprend notamment Pelargonium, Gasteria, Crassula et autres plantes alpines résistant à la rigueur du climat.

-Bulbes : La région floristique du Cap est la plus riche au monde en plantes à bulbe. On y retrouve des plantes étranges comme l’Eucomis ou rarissimes comme les orchidées du genre Disa. D’autres sont beaucoup plus communes comme les glaïeuls, amaryllis ou freesias, qui ornent nos jardins.

-Fougères : Bien que l’Afrique australe possède peu de forêts, il est riche en fougères poussant dans les zones les plus humides de cette zone et principalement dans les forêts tempérées de l’Afrique du Sud. On y trouve également quelques autres plantes des régions humides comme des fuchsias.

  • Le Gondwana garden : Cette partie très particulière est réservée aux plantes qualifiées de fossiles vivants. En effet la plupart de ces plantes sont apparues il y a près de 200 millions d’années. C’est le cas des cycas, fougères arborescentes, Ginkgo ou encore prêles. On trouve également les fossiles de ces plantes exposées dans cette partie.
  • Le Peninsula Garden (Le Jardin de la péninsule) : Cette partie présente quantité des 2500 plantes de la Péninsule du Cap.
  • Le Water-wise Garden (littéralement le jardin judicieux en eau) montre que l’on peut créer un jardin en utilisant beaucoup moins d’eau que dans un jardin conventionnel avec un sol plus approprié ou une utilisation de l’ombre pour limiter l’évaporation.
  • Le Fragrance Garden (Jardin des senteurs) : ce partie est destinée aux plantes ayant des senteurs et des textures particulières. On trouve toutes sorte de plantes depuis les Pelargoniums aux feuilles parfumées jusqu’au gardénia au parfum capiteux.
  • Le Medicinal Garden : ce jardin médicinal compte nombreuses plantes dont les vertus curatives sont utilisées depuis toujours par les nombreux groupes culturels de l’Afrique australe.
  • The Dell : C’est la partie la plus ancienne du jardin, avec pour épicentre le Bain du Colonel Bird (Colonel Bird's Bath), construit en 1811, pour le Colonel Christopher Bird. Pavé et entouré de fougères arborescentes c’est l’une des zones les plus visitées de Kirstenbosch. L’amphithéâtre de cycas est une impressionnante collection de ces plantes menacées.
La Camphor Avenue
La Camphor Avenue
  • Le Fynbos Walk (la promenade du fynbos) : Une des parties les plus appréciées du jardin, principalement pour sa situation (il se situe dans la partie la plus haute de la zone cultivée du parc et offre ainsi une vue magnifique sur la ville du Cap). Cette végétation typique du Sud-Ouest de l’Afrique du Sud se caractérise par des plantes buissonnantes ressemblants beaucoup au maquis méditerranéen. Le Protea Garden compte une grande collection de protées, ces plantes typique des fynbos qu’elles embellissent par leur floraison spectaculaire. Le Restio Garden expose ces joncs très courants et élégants présents en abondance dans les fynbos. Cette zone toute proche de la partie non-cultivé du jardin attire par l’abondance des floraisons de nombreux animaux et notamment des souimangas qui viennent butiner les fleurs de protées.
  • La Camphor Avenue : La celèbre avenue des camphriers est l’un des passages obligés du parc. Ces arbres aujourd’hui monumentaux furent plantés par Cecil Rhodes en 1898, en l’honneur de l’Impératrice Victoria. Non loin de là se trouve le Bushveld Garden qui reproduit les paysage typiques de savane avec acacias et hautes herbes. La Mathew's Rockery (Rocaille de Mathew) construite en l’honneur du premier conservateur de Kirstenbosch présente une somptueuse collection de succulentes pouvant pousser à l’extérieur parmi lesquelles Aloès, Euphorbes et autres Crassulas. Une grande étendue de gazon est destinée aux concerts.
  • L’entrée du jardin est très intéressante : on y trouve notamment le Vygie Beds qui est en fait un immense parterre de ficoïdes fleurissant en octobre offrant une incroyable palette de couleur vives. L’étang principal présente une belle végétation des zones marécageuses : Papyrus, Nénuphars bleus et autres plantes palustres. Le Annual garden présente de nombreuses plantes du Namaqualand comme les Dimorphotecha ou les Ganzanias, très communes dans nos jardins.
  • Mais outre le jardin botanique en lui-même, la partie non cultivée offre un grand intérêt. De nombreux sentiers très bien aménagés permettent de s’enfoncer dans cette forêt primaire du Cap, avec ses cycas et ses yellowwoods, si typique de cette végétation.

[modifier] Réferences

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