Janusz Korczak

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Janusz Korczak
Janusz Korczak

Janusz Korczak (né le 22 juillet 1878, décédé le 5 août 1942), de son vrai nom Henryk Goldszmit, était en Pologne, avant la Seconde Guerre mondiale, une des personnalités scientifiques les plus en vue et les plus respectées dans le domaine de l’enfance. Ami des enfants, médecin-pédiatre et écrivain, il est en particulier connu pour s'être laissé déporter au camp d’extermination de Treblinka avec les enfants du ghetto de Varsovie qu’il n’avait pas voulu abandonner (cf. le film de A. Wajda : Korczak, 1989).

« Le fait que Korczak ait volontairement renoncé à sa vie pour ses convictions parle pour la grandeur de l’homme. Mais cela est sans importance comparé à la force de son message », disait Bruno Bettelheim.

Dès le début du XXe siècle, Korczak a œuvré à une refonte complète de l’éducation et du statut de l’enfant, sur des bases constitutionnelles entièrement nouvelles, privilégiant la sauvegarde et le respect absolu de l’enfance. Ses multiples écrits pour enfants et pour adultes (Comment aimer un enfant, Le roi Mathias Ier ), l’exemple de ses deux orphelinats organisés en républiques d’enfants (« Dom Sierot » créée en 1912 et « Nasz Dom » en 1919), ses émissions de radio, son journal national d’enfants (« Mały Przegląd ») ont marqué des générations entières de petits Polonais.

En artiste tout autant qu'en scientifique et clinicien, il a incarné une véritable pédagogie du respect, une école de la démocratie et de la participation qui font aujourd’hui universellement référence.

Sur le plan pédagogique, l’œuvre de Korczak s'inscrit dans la lignée de la « pédagogie active » et de « l’École nouvelle », aux côtés de :

Janusz Korczak lui-même est de plus en plus étudié comme l’un des précurseurs de la pédagogie institutionnelle et de « l’autogestion pédagogique ». Il pourrait tout aussi bien être aussi reconnu comme un « pédagogue autogestionnaire », aux côtés de Paul Robin, Sébastien Faure et Francisco Ferrer (1859-1908), anarchiste espagnol qui reste le seul pédagogue avec Korczak à avoir été assassiné pour ses idées.

Dans le domaine des droits de l'enfant, il est aussi le précurseur de la mise en pratique des droits positifs de l’enfant (droits d’expression, de participation, d’association, etc.) officiellement établis le 20 novembre 1989 par les articles 12 à 17 de la Convention des Nations unies pour les droits de l’enfant, un texte et un acte politique majeur dont il exigeait l’élaboration depuis la fin du XIXe siècle.

Soixante ans après sa mort, l’histoire et l’œuvre littéraire, pédagogique, philosophique et sociale du « Vieux docteur », encore méconnues en France, interpellent encore l’ensemble des pratiques et des regards des adultes sur les enfants et les jeunes.

Un cénotaphe en sa mémoire a été élevé au cimetière juif de Varsovie.

[modifier] Bibliographie

  • Janusz korczak : Pedagogues Et Pedagogies"", Jacques Ladsous, Puf, 11/1995
  • Le Roi Mathias Ier (Król Macius), traduit du polonais par Maurice Wajdenfeld, Paris, Martineau, 1967 ; Gallimard "folio junior". ISBN 2-07-033036-2
  • Le Droit de l'enfant au respect, R. Laffont, Paris, 1979.
  • Colonies de vacances, La Pensée universelle, Paris, 1984.
  • Le Roi Mathias sur l'île déserte, Atelier Cauchois, Rouen, 1986 ; Paris, Gallimard "folio junior". ISBN 2-07-033598-4
  • Herschele, et autres contes, Paris, Ed Est-Ouest internationales, 2003.

[modifier] Voir aussi

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