Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban

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Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban, né à Dijon, le 10 mars 1754 et mort le 20 avril 1816, petit-fils d'Antoine Le Prestre de Vauban, montra de bonne heure un goût très prononcé pour les armes.

[modifier] Ancien Régime

Il entra, en 1770 comme sous-lieutenant dans les dragons de la Rochefoucauld et passa bientôt dans le régiment de Chartres comme capitaine, puis dans la gendarmerie de Lunéville, où il fut sous-lieutenant. Il suivit ensuite Rochambeau en Amérique comme son aide de camp et fut envoyé en France, en 1782, avec des dépêches de ce général. Il devint alors colonel en second du régiment d'Agenors, et peu de temps après, le duc d'Orléans, dont il était chambellan, le fit nommer colonel du régiment d'infanterie de son nom et chevalier de Saint-Louis le 13 juin 1784.

[modifier] Révolution française

À l'époque du départ de Louis XVI pour Varennes, le comte de Vauban émigra avec la plus grande partie des officiers de ce corps, et il se rendit à Ath, puis à Coblence, où le comte d'Artois le nomma son aide de camp. Ce fut en cette qualité qu'il fit la campagne de 1792.

L'année suivante, il accompagna ce prince en Russie, où il fut témoin de la belle réception que lui fit l'impératrice Catherine II de Russie. Il alla ensuite en Angleterre et s'embarqua au printemps de 1795, avec l'expédition destinée pour les côtes de Bretagne. Chargé de commander, sous M. de Puysaye, un corps de Chouans qui devait manœuvrer sur les arrières de l'armée républicaine, il fut prévenu par les troupes de Hoche, et, trompé par de faux signaux, il se vit obligé de rétrograder, au moment du débarquement de Quiberon, où il pensa périr. Il remplit ensuite différentes missions dans la Vendée et à l'île d'Yeu, auprès du comte d'Artois. Revenu à Londres, il se hâta de retourner en Russie ; mais, arrivé dans cette contrée au moment de la mort de Catherine, il y fut, comme la plupart des Français, victime de la versatilité de Paul Ier et bientôt obligé de s'éloigner. Il revint alors en France et séjourna quelque temps à Paris, avec le consentement de la police, qui l'arrêta néanmoins en 1806 et le retint longtemps prisonnier au Temple.

Ses papiers ayant été saisis, on y découvrit le manuscrit de ses Mémoires historiques pour servir à l'histoire de la guerre de la Vendée. Il se hâta de publier ces Mémoires sous le nom du comte, qui y accusait, avec beaucoup d'amertume, la plupart de ses compagnons d'armes à Quiberon et même ses anciens maîtres. On crut assez généralement alors que cette publication n'était qu'une manœuvre de là police impériale pour discréditer la cause des Bourbons. Cependant le livre fut reproduit avec beaucoup d'affectation après le retour de ces princes en et il en parut une seconde édition pendant les Cent-Jours. Quant à Fauteur, il fut mis en liberté peu de temps après la publication de la première édition et se retira dans le Charolais, où une partie de ses biens lui fut rendue. Il habitait encore cette contrée à l'époque du retour des Bourbons. Il crut alors devoir venir à Paris pour y présenter ses hommages aux princes qu'il avait longtemps servis ; mais, n'ayant pu être admis à cet honneur, il en retourna malade dans son pays et y mourut le 20 avril 1816.

[modifier] Source

« Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]