Installation sanitaire en autoconstruction en France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La plomberie n'utilise plus de plomb depuis des décennies. Aujourd'hui c'est le cuivre et le PVC qui sont à la base des canalisations de distribution de l'eau froide et de l'eau chaude puis de leur évacuation vers les égouts ou la fosse toutes-eaux.

Voir : Autoconstruction

Sommaire

[modifier] Les eaux vannes

Ce sont les eaux usées provenant des toilettes. Actuellement c'est plutôt la fosse toutes eaux (appelée assainissement autonome vers un épandange) ou le tout à l'égout (assainissement collectif à destination d'une station d'épuration) qui sont chargés de leur récupération.

[modifier] Les eaux usées

Les eaux usées sont l'association des eaux vannes (issues des WC) et des eaux ménagères (évier de cuisine + salle de bain). La distinction de ces deux types de rejets se fait de moins en moins puisqu'elles sont maintenant traitées ensemble.

Les tuyaux d'évacuation sont de diamètre 100 ou 125 mm en PVC. Comme pour toute tuyauterie d'évacuation, prévoir des bouchons de visites et uniquement des coudes à 45°, voir 62° maxi ; normalement la règle de l'art voudrait qu'à chaque changement de direction il y ait un accès (bouchon ou regard). Lors de l'utilisation de la chasse d'eau, les 2 à 6 litres d'eau utilisés provoquent une dépression d'un volume équivalent d'air. Cette dépression est évitée par la mise en place d'une colonne d'évent en partie haute de l'habitation qui aura pour fonction de laisser rentrer l'air et ainsi éviter le désamorçage des siphons individuels (evier, douche, etc) qui seraient susceptibles de laisser passer les mauvaises odeurs.

[modifier] Alimentation en eau froide

L'alimentation se fait par un tuyau plymouth PEHD à bande bleue (usage alimentaire) raccordé au compteur d'eau juste après le clapet antipollution posé par la compagnie qui délivre l'eau. Ce plymouth supporte une pression de 12,5 ou 16 bars (recommandé). Il est important de demander au service des eaux quelle est la pression qu'ils délivrent : si elle est supérieure à 7 bars, on doit installer un réducteur de pression au début du circuit, pour stabiliser la pression après compteur et éviter une détérioration trop rapide de éléments de l'installation (joints, raccords,robineterie, tuyaux souples...). Certains appareils, comme les chauffe-eau de type "cumulus", ne peuvent fonctionner avec une pression supérieure à 7 bars.

Le tuyau plymouth est raccordé à un robinet d'arrêt, dans la maison, dans un endroit facile d'accès. (Si la distance entre le compteur et la maison est importante et que le tuyau est enterré, il est conseillé de poser des robinets d'arrêt à intervalles réguliers sur cette portion de conduite afin de faciliter la localisation d'une éventuelle fuite.) Le tuyau se prolonge ensuite pour aboutir à une nourrice métallique d'où partiront toutes les conduites d'alimentation individuelles (évier, lavabo, baignoire, cumulus, WC, machines à laver, etc.).

[modifier] Eau chaude sanitaire

L’ECS est utilisée principalement pour la toilette et la cuisine, la plupart du temps tiédie par mélange avec l’eau froide. Elle peut être produite par un chauffe-eau indépendant ou par un ballon d’eau chaude incorporé à une chaudière.

On peut regrouper les chauffe-eau par familles basées sur la source principale d’énergie :

  • électricité — c’est le moyen le plus courant ; l’eau peut être chauffée en permanence, uniquement au moment du soutirage ou seulement pendant les périodes dites d'heures creuses ; un chauffe-eau électrique de 150 litres convient pour la plupart des familles de 4 personnes,
  • gaz, butane ou gaz de ville — plus économique que l’électricité, mais nécessite une installation particulière (ventilation, stockage...),
  • fioul domestique — le ballon incorporé à la chaudière profite de la chaleur produite pour le chauffage. En été il est plus rentable d’arrêter la chaudière à fioul et de produire l’ECS à partir de l’électricité ou mieux, à l’aide du soleil !
  • solaire — selon les régions, la production d’eau chaude sanitaire à l’aide du soleil peut s’étaler pendant 4 à 8 mois ; l’autonomie dépassant rarement deux jours, il est nécessaire de prévoir un moyen complémentaire de chauffage de l’eau.
  • bois ou charbon — autrefois moyens de chauffage des habitations et de l’ECS (cuisinière à bouilleur) très répandu. Ils ne sont plus utilisés que de façon marginale pour la production d’eau chaude.

L’installation d’un chauffe-eau ne pose pas de problème à condition de respecter les quelques points suivants :

  • fixation au mur, par scellement ou par chevilles, à réaliser soigneusement (un chauffe-eau de 50 litres peut peser 75 kg).
  • pose au sol sur un plancher capable de supporter la masse,
  • tenir compte de la dilatation du tuyau de sortie,
  • prévoir l’écoulement de l’eau en dessous du groupe de sécurité,
  • penser au remplacement du chauffe-eau ou des résistances et à l’espace nécessaire à la manœuvre,
  • prévoir la vidange en point bas de la canalisation de sortie d’eau chaude.

Pendant l’arrêt d’un chauffe-eau, des algues ou des micro-organismes peuvent se développer dans l’eau. Par précaution, ne pas utiliser pour la cuisine l’eau ayant stagné ainsi dans le chauffe-eau. L’ennemi numéro un du chauffe-eau est le calcaire qui se dépose dans le réservoir et autour de la résistance de chauffe. Un appareil adoucisseur d’eau réduit le risque d’entartrage.

Le groupe de sécurité d'un chauffe-eau est une sorte de soupape de sécurité qui limite la pression en évacuant le volume d'eau généré par la dilatation de la masse d'eau réchauffée. Il est nécessaire de prévoir l'évacuation de cette eau dans une canalisation d'égoût par le biais d'un siphon. Il est nécessaire de manœuvrer chaque mois le bouton de test du groupe pour s'assurer qu'il fonctionne et éviter l'accumulation de dépôts calcaires ou autres qui pourraient gêner son fonctionnement. On peut installer un vase d'expansion en complément du groupe de sécurité, dans ce cas, l'eau de dilatation y est stockée, ce qui permet de limiter le volume d'eau perdue lors du chauffage.

[modifier] Le chauffe-eau électrique

L’électricité étant la source d’énergie la plus coûteuse, il convient de ne pas gaspiller de calories inutilement et, pour cela, placer le chauffe-eau au plus près des points d’utilisation : salle de bain, cuisine, buanderie... Si ces points d’utilisation sont très éloignés les uns des autres, il peut être rentable d’installer deux chauffe-eau indépendants. Pour la distribution d’eau chaude, choisir une tuyauterie du plus petit diamètre possible, en tenant compte bien sûr des pertes de charges ; un diamètre de 12/14 est une bonne base de réflexion. Trop petite, une tuyauterie deviendrait bruyante (sifflements) lors de l'écoulement de l'eau. Isoler les canalisations avec des gaines de mousse.

En général le chauffe-eau électrique fonctionne en « heures creuses » et il est commandé par un relais électrique piloté par le distributeur d’électricité ou par une horloge. Le volume du chauffe-eau doit permettre une autonomie d’au moins 24h. Pour une première estimation, on peut compter 40 litres par jour et par personne au foyer. On peut sur-dimensionner le chauffe-eau et réduire ensuite la température maximum pour limiter les pertes. Réduire la température maximum est aussi une précaution limitant les risques de brûlures.

Parmi les différents modèles on distingue :

  • le chauffe-eau mural, dépassant rarement 200 l (il peut être horizontal ou vertical).
  • Le chauffe-eau sur socle, généralement vertical.
  • Le chauffe-eau instantané, puissant mais de capacité réduite. Il est peu encombrant et peut se dissimuler sous un évier. Ses pertes sont très faibles mais il réclame une installation électrique plus puissante et ne fonctionne pas spécifiquement en heures creuses.

[modifier] Le chauffe-eau solaire

Ce dispositif qui a mis des années à entrer dans les habitudes des constructeurs et des utilisateurs est maintenant bien au point. Dans les régions du Nord, il peut être rentabilisé (temps de retour sur investissement inférieur à la durée de vie de l’installation) grâce aux subventions des régions, des départements et au crédit d’impôt.

La surface optimum est de l’ordre de 5m² mais peut varier beaucoup en fonction des besoins et de l’ensoleillement. La fourniture d’eau chaude ne peut pas être assurée entièrement par le soleil, un complément doit être apporté (par l’électricité, par exemple). Dans les régions moyennement ensoleillées, la part du soleil dans l’énergie nécessaire pour chauffer l’eau est typiquement :

  • 95% de juin à septembre,
  • 50% à la mi-saison,
  • 10% pendant la mauvaise saison.

Ce n’est bien sûr qu’une indication, il existe des programmes de calculs qui fournissent des estimations assez réalistes.

L’orientation idéale des capteurs est plein sud, avec une inclinaison approximativement égale à la latitude du lieu plus 10 degrés mais une installation quelque peu différente peut quand même être admise ; seule une étude approfondie peut permettre de mesurer les conséquences d’une orientation ou d’une inclinaison différentes. Les capteurs doivent être installés au plus près du ballon, à un endroit où le soleil n’est jamais masqué par la présence d’une construction, cheminée, arbre... Ils peuvent être intégrés en toiture (à la place de la couverture), fixés par dessus la couverture ou installés sur une console contre un mur sud, une terrasse...

Ce type d'installation vient souvent s'ajouter à l'installation existante, notamment chauffe-eau ou chaudière à combustible fossile qui deviennent ainsi des ballons "d'appoint" et se retrouvent être couplés avec le nouveau ballon solaire, d'où une complication supplémentaire de montage et de surveillance, une installation qui peut devenir " une usine à gaz ", si on se laisse emporter par l'idée du " solaire à tout prix".

[modifier] La robinetterie

La robinetterie est un poste budgétaire important dans le coût de la construction, parce que le bon matériel est cher et parce qu’il peut y avoir beaucoup de robinets, vannes et mitigeurs thermostatiques dans une maison. Pourtant il ne faudra pas sacrifier la qualité au prix, car le coût de remplacement d’un matériel bon marché est plusieurs fois le prix initial de ce matériel, sans parler des ennuis que peuvent causer une fuite, un grippage...

[modifier] Différents types

Pour les robinets ordinaires, simples ou mélangeurs, la technologie idéale utilise des éléments en céramique, qui ne vieillissent ni ne s’usent, contrairement aux robinets utilisant des clapets en caoutchouc. Ce sont les robinets « quart de tour » qui ont toutefois l’inconvénient de n’être pas toujours très faciles à régler en débit.

Les mitigeurs thermostatiques sont très pratiques pour la douche car ils maintiennent constante la température de l’eau tiède quelles que soient les variations de pression, de débit et de températures de l’eau, chaude et froide. En contrepartie ils sont chers et peuvent nécessiter souvent le remplacement des joints.

Le raccordement des robinets se fait souvent à l’aide de raccords rapides où l’étanchéité est réalisée par une bague venant s’incruster dans le tube lors du serrage des écrous. Ce système facilite le démontage du robinet. On peut utiliser des flexibles qui permettent un positionnement plus facile du robinet par rapport aux tuyaux de distribution.

[modifier] Entretien

Le nettoyage de la robinetterie chromée ne doit pas être effectué avec des poudres à récurer mais avec un produit liquide. Si l’eau est calcaire, essuyer les gouttes d’eau à l’aide d’un chiffon.

Suivant la qualité de l’eau, il peut être nécessaire de démonter tous les 5 ou 10 ans la partie mobile du robinet pour enlever le tartre, les dépôts... et graisser l’axe. Changer les joints si nécessaire pour garantir l’étanchéité après remontage.

[modifier] Vannes d'isolement

Au momement de la conception de l'installation il est important de prévoir :

  • le remplacement d'un appareil (chauffe-eau...)
  • la réparation d'une fuite
  • la modification du réseau interne de distribution (extension...)

Pour cela on aura intérêt à placer des robinet de vidange et des vannes d'arrêt pour isoler tout ou partie du réseau. Ces vannes d'arrêt doivent être facilement accessibles et surtout parfaitement connues des habitants du bâtiment. Tracer et conserver le plan de l'installation.

[modifier] Liens externes


Cet article est directement lié à Autoconstruction