Indice des prix à la consommation

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Évolution de l'indice des prix à la consommation (bleu) et taux de croissance annuel (rouge), aux É-Us, de 1913 à 2004.
Évolution de l'indice des prix à la consommation (bleu) et taux de croissance annuel (rouge), aux É-Us, de 1913 à 2004.

L'indice des prix à la consommation (IPC) mesure le niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés leur part dans la consommation moyenne des ménages. L’évolution de l'indice (passage de 105 à 106,6 par exemple) permet de mesurer l'inflation (ou la déflation en cas de baisse des prix) sur une période, ici 1,5 %, et donc l'évolution de la valeur de la monnaie (la valeur de la monnaie diminue lorsque les prix augmentent). Le taux (annuel) d'inflation, lorsque sans désignation d'indice, désigne généralement le pourcentage d'augmentation de cet indice particulier sur une année.

En Europe, afin de permettre des comparaisons internationales, les indices de prix nationaux ont été harmonisés. On parle alors d'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). L'indice des prix à la consommation n’est pas un indicateur du coût de la vie[1].

Le déflateur du PIB, calculé comme le quotient du PIB nominal par le PIB réel, multiplié par 100, donne une image plus globale et plus exacte de l'inflation, mais ses délais d'établissement sont beaucoup plus longs. Il a donc surtout une valeur historique.

Grâce aux efforts des pays membres de l’Union européenne, l’IPC y a diminué depuis 1993, et s’est stabilisé autour de 2 %[2].

Sommaire

[modifier] Méthode statistique

Le suivi de l'évolution de tous les prix n'étant pas techniquement possible, les instituts de statistiques construisent un panier de biens et services finaux représentatifs[3], pondérés par leur poids dans la consommation. L'observation des prix se fait par enquête et échantillonnage permanents.

La principale difficulté dans la réalisation de l'indice est l'innovation, qui se traduit par l'apparition de nouveaux produits ou services, par l'évolution d'un produit existant, souvent une amélioration[4].

La construction de l'indice prend également en compte le changement dans la répartition des achats des consommateurs. La pondération attribuée aux biens et services évoluent en parallèle, mais parfois avec retard d'un an (la pondération utilisée pour l'inflation de l'année N est basée sur les consommations de l'année N-1).

[modifier] Portée

L'indice des prix hors tabac sert à indexer de nombreux contrats privés, des pensions alimentaires, des rentes viagères et aussi à indexer le SMIC. L'indice retenu pour le SMIC est celui des « ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, hors tabac ».

Le déflateur du PIB, qui est le quotient du PIB nominal par le PIB réel, multiplié par 100, donne une image plus globale et plus exacte de l'inflation, mais ses délais d'établissement sont beaucoup plus longs. Il a donc surtout une valeur historique.

De plus, le déflateur du PIB fournit le prix moyen des biens compris dans le PIB, et donc des biens finaux produits par l’économie. Or, les consommateurs s’intéressent aux prix moyens des biens qu’ils consomment. Ces deux prix ne se confondent pas nécessairement, car l’éventail des biens produits par l’économie n’est pas le même que celui des biens achetés par les consommateurs. Et ce pour deux raisons. Parmi les biens du PIB, certains ne sont pas vendus aux consommateurs, mais aux entreprises (les machines-outils, par exemple), à l’Etat ou aux étrangers. Et certains produits acquis par les consommateurs ne sont pas produits sur le sol national, mais importés. L’IPC permet ainsi de mesurer le prix moyen à la consommation mais n'est ni un indice du coût de la vie, ni un indice de dépense (Source: http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_cons/info_ipc.htm#q15).

[modifier] Limites

La grande difficulté pour la réalisation de l'indice est l'innovation, qui se traduit par l'apparition d'un nouveau produit ou service ou d'une nouveauté dans un ancien produit.

Une deuxième difficulté est le changement dans la répartition des achats des consommateurs. Lorsque le prix d'un bien augmente une année plus vite que les prix des autres biens et que sa part dans la consommation diminue (par substitution du bien en question par d'autres biens), il y a une difficulté à faire le lien avec l'année précédente : si on considère seulement les ventes de la dernière année, on ne prend pas en compte que la hausse du prix relatif a pu conduire à un report de la consommation.

Une limite de l'indice des prix comme instrument est qu'il se fonde sur le panier du consommateur moyen. Aussi, l'indice des prix peut indiquer une hausse de prix quand une personne au profil marginal constaterait une baisse. La construction de l'IPC se heurte à d'autres problèmes : prise en compte de l'évolution de la qualité des biens, changement des goûts des consommateurs, fluctuation du taux de change.

Pour améliorer cette situation, en France, l'INSEE a récemment créé un simulateur d'inflation personnalisé : sur le site officiel INSEE

[modifier] Calcul de l'indice des prix en France

L'Institut national de la statistique et des études économiques est chargé en France de calculer l’IPC. Le premier indice date de 1914. Au cours du temps, le panier de consommation de l'IPC s'est élargi au niveau géographique ainsi qu'en terme de population et de consommation couverte.

L'INSEE collecte 200 000 prix chaque mois par l'intermédiaire d'enquêteurs répartis sur l’ensemble du territoire qui relèvent environ 160 000 prix, le restant étant collecté directement auprès d’organismes tels qu’EDF, les opérateurs de télécommunications, la SNCF, les services publics locaux, ainsi que dans les catalogues de vente par correspondance. Au total, 27 000 points de vente, répartis dans 106 agglomérations de plus de 2 000 habitants, en métropole et dans les départements d'outre-mer, sont enquêtés.

Le panier de biens des 200 000 prix permet de prendre en compte presque tous les biens et services à l'exception notamment des services hospitaliers privés, de l’assurance-vie et des jeux de hasard.

L'agrégation de tous ces prix se fait selon la méthode de Laspeyres. En 2006, l'année de référence utilisée est l'année 2000 (base 100=2000).

L'INSEE a basculé en 2007 sur une mesure de l'inflation en prix chaînés, dans un but d'homogénéisation au sein de l'Union européenne. La mesure en prix chaînés consiste à agréger les prix de l'année n en utilisant les consommations de l'année n-1 comme référence, et non plus ceux d'une année de référence.

Les deux méthodes présentent des inconvénients, et le passage de l'une à l'autre peut modifier la mesure de la croissance du PIB de plusieurs dixièmes de points.

[modifier] Notes

  1. « Qu'est-ce que l'indice des prix à la consommation ? », page d'explications de l'INSEE. Consultée le 11 janvier 2008
  2. L’Europe en chiffres, Eurostat, p. 162
  3. Par exemple, l'INSEE construit l'IPC de la France en suivant 200000 prix chaque mois.
  4. Par exemple, une hausse des capacités de calcul d'un ordinateur.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externes