Iemanja

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Iemanja (ou Yemanja) est une divinité aquatique célébrée au Brésil dans les cultes afro-brésiliens, tels que le candomblé ou l'umbanda. Son nom dérive de yéyé omo eja, qui signifie « mère dont les enfants sont des poissons ».

Dans le panthéon afro-brésilien, Iemanja est reconnue comme la mère des orixas (forces de la nature). Elle est la reine du monde aquatique, parfois représentée comme une sirène, ou plus souvent comme une créature fabuleuse émergeant des flots.

Sommaire

[modifier] Histoire

Divinité africaine yoruba, Iemanja a fait le voyage vers le Brésil avec les esclaves noirs que l'on arrachait à la terre de leurs ancêtres. Les clercs portugais chargés de l'évangélisation des Noirs se sont bien sûr méfiés de la religion animiste. Le paganisme devait disparaître pour laisser la place à la « vraie foi », le christianisme.

Dans ce but, et afin de faciliter la conversion des esclaves noirs, le clergé présent au Brésil a encouragé le syncrétisme, c'est-à-dire l'association de divinités non chrétiennes aux saints catholiques. C'est ainsi que Iemanja a été assimilée à la Sainte Vierge.

C'est de ce syncrétisme que sont nées les religions afro-brésiliennes.

[modifier] Qui est Iemanja ?

Iemanja est la mère de tous les orixas. Elle est associée à l'eau en général, et plus particulièrement à la mer, à l'océan.

Selon Pierre Verger, français ayant consacré sa vie à l'étude des religions afro-brésiliennes, Iémanja serait la fille de Olokum, divinité maritime tantôt féminine, tantôt masculine selon les régions d'Afrique. Iemanja se serait mariée avec Olofin mais, fatiguée de ce mariage, elle aurait fui vers l'ouest. Olofin l'aurait alors fait rechercher et, se sentant en danger, Iemanja aurait brisé une fiole remise par son père Olokum afin de la protéger du danger. La mixture contenue dans le flacon aurait donné naissance à un fleuve, transportant ainsi Iemanja jusqu'à l'océan.

Une autre légende nous apprend que Iemanja a tellement pleuré le départ de son fils Oxossi, qui l'a abandonnée pour vivre dans la forêt, qu'elle s'est liquéfiée de chagrin. Devenue fleuve, elle s'est jetée dans la mer.

  • Associée à la Vierge Marie.
  • Protectrice des pêcheurs, mais aussi des mères et des enfants.

[modifier] Culte et festivités

  • Le réveillon du 31 décembre

La plus grande fête en l'honneur de Iemanja a lieu le 31 décembre. La foule se réunit en divers points du littoral et dépose des offrandes dans des paniers en paille. Il peut s'agir de miroirs, de peignes, de bijoux divers, de parfum, de fleurs. Dans les paniers, on glisse de petits billets faisant état des souhaits de chacun pour l'année à venir.

A Rio de Janeiro, le soir du réveillon, il est coutume de jeter des roses blanches à la mer et de se vêtir de blanc, en l'honneur de Iemanja.

  • La fête de Iemanja à Salvador de Bahia

Le 2 février, fête officielle de Iemanja, la célébration a lieu à Salvador de Bahia, sur la plage du Rio Vermelho. Elle attire des adeptes ou ds curieux venus de toutes parts.

Cette fête a été créée vers 1920. D'après la légende, après une année de maigres prises, les pêcheurs bahianais se sont tournés vers les saints africains pour réclamer une pêche plus abondante. Initialement nommées « Offrandes à la mère de l'eau », les festivités se sont fait connaître comme « la fête de Iemanja », dénomination courante depuis les années 1960.

La population se réunit sur la plage dès le matin, danse au son des tambours et des chants africains, puis font leurs offrandes à la mer. La fête de Iemanja est très populaire, et y participent des milliers de personnes: Blancs et Noirs, riches et pauvres, Brésiliens ou étrangers. Elle donne lieu à de nombreuses manifestations culturelles (concertes, démonstrations de capoeira, défilé de groupes carnavalesques etc.)

[modifier] Liens externes