Ida Mett

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Ida Lazarévitch-Gilman, dite Ida Mett, née à Smorgone le 20 juillet 1901 et morte à Paris le 27 juin 1973, est un écrivain de langue russe vivant en France.

Sommaire

[modifier] Biographie

Née dans une petite ville industrielle de Russie à dominante juive dont la tannerie est l'activité principale, et issue de parents (dont Meyer Gilman) marchands d'étoffe, Ida Mett se consacre à la médecine. Elle est arrêtée pour menées subversives, quelques semaines avant d'obtenir son diplôme. À vingt-trois ans, elle s'enfuit seule de Russie avec des contrebandiers juifs. Elle vit deux ans chez des parents en Pologne, puis arrive à Paris en 1926.

Avec Voline et Pierre Archinoff, elle co-rédige la revue Dielo-Trouda (L'œuvre du travail). En 1926, le groupe Dielo-Trouda composé de Nestor Makhno, Piotr Arshinov, Valevsky, Linsky et Ida Mett, élabore la Plate-forme d'organisation des communistes libertaires. En 1928, elle se voit exclue du groupe pour rites religieux. Elle avait allumé une bougie à la mort de son père. Mais elle continue ses activités. La même année, elle mène une campagne dénonçant la situation des ouvriers en Russie. Suite à cette campagne, Ida Mett et son mari Nicolas Lazarévitch sont expulsés.

Avec le Comité pour la libération de F. Ghezzi, elle co-rédige Au secours de Francesco Ghezzi, un prisonnier du Guépéou en 1930. En 1932, elle donne naissance à un fils qu'ils appellent Marc. Ils s'installent en Belgique jusqu'en 1936. Ils font des incursions illégales en France, pendant deux ans, puis en Espagne. Là, ils rencontrent Francisco Ascaso et Buenaventura Durruti. Grâce à leur aide, ils y organisent plusieurs réunions publiques. À cette même période, Ida Mett fréquente les milieux anarchistes et pacifistes belges.

Elle reprend ses études de médecine et obtient son diplôme en 1930, mais n'a le droit d'exercer ni en Belgique ni en France. Avec son mari, elle revient clandestinement en France en 1936. Ils habitent au Pré-Saint-Gervais. Leur naturalisation est systématiquement refusée, n'obtenant que des permis de séjour à duré limitée, et cela jusqu'à leur décès. Leur ami Boris Souvarine arrive à régulariser leur situation administrative.

En 1938 éclate la polémique entre Ida Mett et la Révolution prolétarienne qui a pour contexte l’antisémitisme.

Le 8 juin 1940, ils sont de nouveau arrêtés puis emprisonnés. Lui est envoyé au camp du Vernet et en ressort au bout de trois mois ; quant à Ida Mett et son fils , ils sont enfermés au camp de Rieucros jusqu'en avril 1941. Ils sont transférés à Marseille, prévoyant un exil aux États-Unis. Mais cela leur est refusé. Boris Souvarine les aide et ils emménagent à La Garde-Freinet en résidence surveillée. Par la suite ils partent pour Draguignan et y restent jusqu'au printemps 1946.

Elle devient secrétaire du syndicat du gaz de banlieue à la bourse du travail. De 1948 à 1951, Ida Mett travaille comme médecin dans un préventorium d'enfants juifs à Brunoy (Var). En février 1948, elle termine d'écrire son seul livre rédigé en français Souvenirs sur Nestor Makhno et dans La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des soviets, elle est une des premières à dénoncer la répression de Kronstadt. À partir de 1950, elle est traductrice technique dans l'industrie chimique et ce jusqu'à la fin de ses jours. En 1957, elle collabore, avec Boris Souvarine, Lucien Laurat, Branko Lazitch, Ronald Wright et d'autres, au numéro spécial de Est et Ouest dans le texte Le Communisme européen depuis la mort de Staline.

[modifier] Œuvres

  • La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des soviets, Éditions Spartacus, Paris, 1948
  • Le Paysan russe dans la révolution et la post-révolution, Éditions Spartacus, Paris, 1968
  • La Médecine en U.R.S.S., Éditions Les Îles d'Or, 1953
  • L'École soviétique : enseignements primaire et secondaire, avec Nicolas Lazarévitch (préface Pierre Pascal), Éditions Les Îles d'Or, 1954
  • Souvenirs sur Nestor Makhno, Éditions Allia, écrit en 1948, publié en 1983 à titre posthume

[modifier] Références

[modifier] Article connexe

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