Hypertrophie bénigne de la prostate

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Hypertrophie bénigne de la prostate
CIM-10 : N40

L'hypertrophie bénigne de la prostate ou hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) ou plus communément appelé adénome prostatique est l'augmentation de la taille de la prostate chez des hommes d'âge moyen ou plus.

En cas d'hypertrophie bénigne de la prostate, la prostate devient plus grande et exerce plus de pression sur l'urètre et la vessie, interférant ainsi avec l'écoulement normal de l'urine.

Sommaire

[modifier] Symptômes

Ce sont essentiellement des troubles mictionnels, avec augmentation de la fréquence des mictions de petit volume (pollakiurie), une diminution de la force du jet, voire une intermittence de ce dernier .

[modifier] Diagnostic

L'interrogatoire recherche, outre les signes urinaires, des circonstances aggravantes comme la prescriptions de certains médicaments avec effet atropinique. La gêne peut être quantifier à l'aide d'un questionnaire utilisé essentiellement aux États-Unis[1].

L'examen clinique recherche un globe vésical, tuméfaction de la partie basse de l'abdomen pouvant correspondre à une vessie distendue du fait de l'obstacle prostatique.

Le toucher rectal (palpation de la prostate à travers le rectum) permet d'en apprécier la taille et de détecter une irrégularité qui peut être le premier signe d'un cancer.

La mesure d'un taux sanguin élevé de PSA (Antigène prostatique spécifique) est corrélé à la taille de la prostate et permet de dépister un cancer de la prostate s'il est très augmenté.

Si besoin, une sonde à ultrasons permet de quantifier le volume vésical résiduel, ce qui permet d'apprécier le retentissement de l'hypertrophie prostatique.

L'exploration urodynamique analyse les pressions et le débit de la miction. Cet examen permet d'évaluer précisément l'effet d'un traitement mais est rarement indispensable en pratique courante.

En fonction de la gène et du traitement envisagé, l'exploration peut être complétée par une échographie de la prostate par introduction d'une sonde dans le rectum du patient, par une uréthrocystoscopie (introduction d'un endoscope souple dans l'urètre jusqu'à la vessie, permettant de visualiser l'empreinte de la prostate

[modifier] Épidémiologie

L'adénome de la prostate touche 80% des hommes de plus de 55 ans, 10 % auront recours à une opération[2].

L'hypertrophie de la prostate serait plus fréquent en cas d'obésité[3].

[modifier] Traitement

Si le patient est asymptomatique (ne se plaint de rien) et sans complication, une surveillance suffit. De même, de simples conseils permettent d'améliorer parfois les signes fonctionnels : diminuer les boissons le soir avant de se coucher, aller uriner avant de dormir ou avant un long voyage...

[modifier] Traitement médical

L'utilisation de médicaments à base de plantes (Serenoa repens, Prunier d'Afrique) a une efficacité modeste sur les signes urinaires[4],[5]

Les alpha 1 bloquants diminue le tonus du muscle lisse de la vessie et de l'urètre :

Les inhibiteur de l'alpha-5-testostérone permettent de diminuer le volume de la prostate :

  • Finastéride ;
  • Dutastéride.

Les anticholinergiques permettent de diminuer le tonus du détrusor (muscle de la vessie). Ils sont plus efficaces dans certains symptômes, dits de vessie hyper-active (mictions impérieuses et fréquentes)[6]. Ils ne doivent théoriquement pas être utilisés si les symptomes sont en rapport avec une obstruction importante.

La combinaison de plusieurs médicaments de mécanisme d'action différent ne semble pas apporter un gain significatif[7].

[modifier] Traitement chirurgical

Il s'agit essentiellement de la résection trans-urétrale : tout ou partie de la prostate est retirée par une sonde introduite dans l'urètre du patient munie d'une anse diathermique permettant la section des tissus à l'aide de la chaleur produite. Cette ablation peut être faite aussi par d'autres techniques (laser, micro-ondes, électrovaporisation...).

Ces techniques permettent une amélioration significative du patient mais comportent un risque d'hémorragie[8].

L'éjaculation rétrograde (dans la vessie et non pas vers l'extérieur) est une complication classique de ces interventions, même si elle est un peu moins fréquente avec les techniques récentes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Barry MJ, Fowler FJ Jr, O’Leary MP et als. The American Urological Association symptom index for benign prostatic hyperplasia. The Measurement Committee of the American Urological Association, J Urol, 1992;148:1549-57
  2. Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), Professeur François Guillé, UFR de Médecine. Université de Rennes I (page consultée le 29/01/2007)
  3. Zucchetto A, Tavani A, Dal Maso L, Gallus S et Als. History of weight and obesity through life and risk of benign prostatic hyperplasia, Int J Obes (Lond), 2005;29:798-803
  4. Wilt T, Ishani A, MacDonald R, Rutks I, Stark G, Pygeum africanum for benign prostatic hyperplasia, Cochrane Database Syst Rev, 1998;(1):CD001044
  5. Wilt T, Ishani A, MacDonald R, Serenoa repens for benign prostatic hyperplasia, Cochrane Database Syst Rev, 2002;(3):CD001423
  6. Chapple C, Khullarb V, Gabriel Z, Dooley JA, The effects of antimuscarinictreatments in overactive bladder: a systematic review and meta-analysis, Eur Urol, 2005;48:5-26
  7. McConnell JD, Roehrborn CB, Bautistia OM, Andriole GL Jr, Dixon CM, Kusek JW, et als. The long-term effect of doxazosin, finasteride, and combination therapy on the clinical progression of benign prostatic hyperplasia, N Engl J Med, 2003;349:2387-98
  8. Wilt TJ, N’Dow J, Benign prostatic hyperplasia. Part 2—Management, BMJ, 2008;336:206-210