Husino

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Husino est un village du nord-est de la Bosnie-Herzégovine, à proximité de la ville de Tuzla. Il s'étend sur une superficie de 20 km² (6,5% du territoire de l'entité de Tuzla) et comporte environ 1350 habitants, répartis dans les 800 habitations que comporte le village. Sa hauteur moyenne se situe à 252 m au dessus du niveau de la mer, mais il est bordé au nord par la colline Markovište qui elle pointe à 348 m.

Les premières traces du village remontent au début du XVe siècle, avant que l'Empire ottoman n'envahisse la Bosnie-Herzégovine en 1463. A cette époque, le village ne comportait que 10 maisons, éparpillées sur les pentes sinueuses de la colline Markovište. En réalité, Husino était l'entité administrative qui regroupait en son sein deux petits hameaux, Božići et Kliještevina. Lors du premier recensement de la population en 1533, le village comptait 13 maisons. 17 maisons furent recensées en 1548 et 20 en 1600.

Pendant 500 ans, le mystère planait autour de l'origine étymologique de Husino. En effet, on attribuait le nom du village à un certain Huso, intendant Ottoman qui aurait régné sur la région au XVe siècle. Aujourd'hui le mystère semble être levé. Le nom proviendrait du mot husa, ce qui signifie en slave ancien piège, embuscade.

[modifier] La rébellion de Husino (Husinska Buna)

Husino est connu dans sa région pour la rébellion des mineurs du 20 décembre 1920. Tout commença lorsque les mineurs exigèrent une hausse de salaire de 30-45% pour contrer l'inflation galopante qui avait paralysé l'économie du pays (+60% entre août et décembre 1920), avec comme menace en cas de refus des autorités, une grève générale. Cette exigence fut très mal accueillie par les autorités qui prirent des mesures radicales pour la contrer. Le 27 décembre 1920, ils envoyèrent à Husino, qui était alors considéré comme quartier général du mouvement de grève, une troupe de 19 gendarmes et policiers qui était chargée de fouiller les maisons des grévistes en vue de les capturer et de les déporter. La troupe fut accueillie par les grévistes mêmes et les villageois sympathisants, armés pour la plupart de simples pierres et pioches. Les gendarmes et policiers furent vite décimés, ce qui provoqua la colère des autorités qui envoyèrent le soir même deux bataillons de l'armée ainsi que de l'artillerie lourde et 50 gendarmes. Face à l'armée, les mineurs n'eurent d'autre choix que de capituler et de renoncer à leurs exigences.

La rébellion des mineurs constitue un des combats les plus importants et intenses de la classe ouvrière pour ses droits en ex-Yougoslavie. La rébellion fut étouffée dans le sang par le régime en place à cette époque et des extractions furent commises à l'encontre des mineurs et leurs familles: confiscation des appartements, vols, viols, arrestations, expatriations, etc. En tout, 350 mineurs et membres de leurs familles furent inculpés et jugés et 12 reçurent une peine de prison de longue durée. Comme conséquence de la terreur mise en place par les autorités de l'époque, 32 mineurs ont trouvé la mort. Leurs stèles installées dans le parc municipal de Husino témoignent encore aujourd'hui de cette époque sombre de l'histoire récente du village. Le mineur brandissant un fusil et portant une pioche reste d'ailleurs encore aujourd'hui le symbole du village.

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