Horloge astronomique de Strasbourg

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Horloge astronomique de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg dont le buffet richement décoré est du XVIe siècle.

Sommaire

[modifier] La première horloge

Une première horloge avait été construite entre 1352 et 1354, mais elle a dû cesser de fonctionner au début du XVIe siècle.

[modifier] La deuxième horloge de Dasypodius

En deux phases, entre 1547 et 1574, une seconde horloge a été construite par les mathématiciens Christian Herlin et Conrad Dasypodius, les frères horlogers Habrecht et le peintre Tobias Stimmer. Cette horloge était une horloge astronomique planétaire et indiquait donc le déplacement des planètes sur un astrolabe. Un calendrier perpétuel indiquait les fêtes mobiles sur une durée de 100 ans. Enfin, les éclipses à venir étaient peintes sur des panneaux.

L’horloge de Dasypodius cessa de fonctionner peu avant la Révolution française et resta dans cet état jusqu’en 1838.

[modifier] Transformation de l'Horloge par Schwilgué

De 1838 à 1843 [1], l’horloge fut transformée par Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856), un Alsacien autodidacte qui après avoir été apprenti horloger, devint professeur de mathématiques, vérificateur des poids et mesures, et enfin entrepreneur. Schwilgué avait souhaité réparer l’horloge dès son plus jeune âge et cela resta une force directrice toute sa vie.

[modifier] Les fonctions de l'horloge

La nouvelle horloge consiste en gros en de nouveaux mécanismes placés dans le buffet de la seconde horloge. Tous les cadrans sont aussi nouveaux, mais l’horloge est dans son ensemble conservatrice, dans le sens où les fonctions de l’horloge de Schwilgué diffèrent peu de celles de l’ancienne horloge, sauf pour ce qui est du défilé des Apôtres qui n’existait pas auparavant. Pour le reste, il y a toujours un équivalent.

[modifier] Le comput ecclésiastique

L’horloge de Schwilgué fait la même chose que l’horloge de Dasypodius, mais différemment, voire mieux :

Alors que l’ancienne horloge indiquait les fêtes mobiles par avance sur une période de 100 ans, la nouvelle horloge détermine les fêtes mobiles de l’année à venir à la fin de chaque année. Moyennant un remontage et un entretien régulier, on peut considérer ce mécanisme — le comput ecclésiastique — comme un calendrier perpétuel. La règle pascale est assez simple à énoncer et la définition de la date de Pâques a été adoptée au concile de Nicée, en 325. Selon ce concile, Pâques tombe « le dimanche qui suit le quatorzième jour de la Lune qui tombe le 21 mars ou immédiatement après ».

Toutefois, les choses sont devenues plus compliquées lors de l’introduction du calendrier grégorien en 1582, lequel calendrier a modifié les dates des pleines lunes pascales et leurs règles de calcul. Dans l’état actuel de nos connaissances, Schwilgué a été le premier à avoir traduit mécaniquement le calcul de Pâques grégorien sous forme mécanique, et ce dès 1821 avec un prototype conçu en 1816. C’est ce même mécanisme qui figure, en plus grand, en bas à gauche de l’horloge actuelle.

Contrairement à ce qui est souvent dit, ce mécanisme n’est pas un ordinateur, bien que « comput » soit la racine de computer (ordinateur). Le « comput ecclésiastique » est en fait le « calcul de l’Église ».

Il existe un modèle réduit du comput de Schwilgué, construit dans les années 1970 par Frédéric Klinghammer.

[modifier] Les automates

L’horloge comporte bien d’autres renseignements intéressants, mais ce qui attire le plus les touristes, ce sont les automates. Ceux-ci se mettent en mouvement à différentes heures.

Un ange sonne la cloche tandis que le second retourne un sablier et que différents personnages, représentant les âges de la vie (de l’enfant au vieillard) défilent devant la Mort.

Au dernier étage, ce sont les Apôtres qui passent devant le Christ. L’horloge indique bien plus que l’heure officielle puisqu’elle permet aussi de connaître l’heure solaire [2], le jour [3], le mois, l’année, le signe du zodiaque, la phase lunaire et la position de plusieurs planètes. L’ensemble des automates se met en fonction à 12 heures 30.


La légende raconte que le créateur de cette horloge aurait eu les yeux crevés à la fin de la création de celle-ci pour qu’il ne puisse pas la reproduire.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. et non 1842 comme on le lit partout, y compris sur l'horloge elle-même.
  2. retard de trente minutes
  3. représenté par les dieux de la mythologie, un dieu par jour de la semaine

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Bibliographie

  • Hervé Staub, Les Horloges silencieuses d'Alsace, Editions COPUR, Strasbourg, 1997, 159 pages (ISBN 2-84208-025-4)
  • Lehni, L'Horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, Savoir Découvrir, Éditions la goélette, 1997 (ISBN 2-906880-18-3)
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