Henry Poulaille

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Henry Poulaille, né le 5 décembre 1896 à Paris et mort le 30 mars 1980, est un écrivain anarchiste français.

Fils d'un charpentier anarchiste[1], il se retrouve orphelin à 14 ans. Autodidacte, passionné par les livres, il fréquente les milieux libertaires.

Il est embauché en 1923 aux éditions Grasset, où il exercera un rôle de conseiller littéraire sans jamais en posséder le titre, il devint peu de temps après son embauche directeur du service de presse. C'est néanmoins tout d'abord, aux éditions Valois qui mène son combat pour la littérature prolétarienne avec un livre manifeste, une revue, une collection.

En 1927, il signe la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Jules Romains, Séverine

Il écrit dans l'hebdomadaire l'Insurgé. Il se consacre à la littérature prolétarienne, faisant découvrir de nombreux auteurs issus du monde du travail, et publie en 1930 un ouvrage manifeste, Nouvel Âge littéraire, qui retrace l’histoire de cette littérature. Il anime et participe durant les années vingt et trente à de nombreuses revues - citons notamment Nouvel Âge, Prolétariat, À contre-courant ; ou des revues recevant régulièrement ses dossiers : Monde, Esprit, Peuple, La Flèche, Le Libertaire ; où il fait publier de nombreux écrivains français et étrangers : Henri Barbusse, Lucien Bourgeois, Blaise Cendrars, Eugène Dabit, John Dos Passos, Ferreira de Castro, Jean Giono, Panaït Istrati, Andreas Latzko, Constant Malva, Marcel Martinet, Charles Ferdinand Ramuz, Victor Serge, Franz Werfel, entre autres.

Il s'attire l'hostilité du Parti communiste pour son refus de tout embrigadement. En 1935, il crée Le Musée du soir, cercle prolétarien, à la fois bibliothèque et lieu de débat. En 1939, il est un moment incarcéré pour avoir signé le tract de Louis Lecoin, Paix immédiate étant un des rares avec Louis Lecoin à ne pas désavouer après coup sa signature. À la Libération, il publie la revue prolétarienne Maintenant jusqu'en 1948 (dernier numéro : un numéro spécial "révolution de 1848".

Il est également l'auteur de nombreux romans, souvent autobiographiques : Ils étaient quatre[2] Le Pain quotidien (1931), Les Damnés de la terre (1935), Pain de soldat (1937), Seul dans la vie à 14 ans (inédit de son vivant, à intercaler entre "les damnés de la terre" et "le pain de soldat" (1980), notamment.

Dans l'entre deux guerre, ses oeuvres ont fait l'objet de nombreuses éditions et ceci dans plusieurs langues. Mais aujourd'hui, il est difficile d'en appréhender la richesse tant ses rééditions sont réduites et partielles. Sont ainsi disponibles en neuf, sur commande dans toutes les librairies: "Le pain de Soldat" (grasset cahiers rouges) sur les début de la guerre de 14. Tome 4 du "Pain Qoutidien" et "les damnés de la Terre". Ce dernier ouvrage était non réédité depuis 1945 et difficile à trouver chez les bouquinistes; les éditions "les bons caractères" viennent de le rééditer en mars dernier. Cela permet d'accéder au deuxième tome du"pain quotidien" où le "Héros" Loulou Magneux (henry Poulaille) assiste à la grève historique de 1906. "Le Pain quotidien" (tome 1) est de nouveau indisponible en neuf mais facilement trouvable en occasion chez les bouquiniste ou dans les stocks des libraires libertaires tout comme "Seul dans la vie à 14 ans" (Stock). Enfin notons le travail des éditions Plein Chant dans le domaine de la littérature prolétarienne notamment par l'éditions des cahiers des amis d'Henry Poulaille.

[modifier] Sources

  1. Henry Poulaille, défenseur du cinéma humain, par Isabelle Marinone
  2. Dictionnaire de la littérature française contemporaine (1925) , André BOURIN et Jean ROUSSELOT, Librairie Larousse, Paris, 1966.