Henri Tolain

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Caricature de Henri Tolainparue dans Le Trombinoscope de Touchetout en 1873.
Caricature de Henri Tolain
parue dans Le Trombinoscope de Touchetout en 1873.

Henri Tolain né à Paris en 1828 et mort à Paris en 1897, est une figure du mouvement syndical français.

Il est né d'Antoine Tolain, maître de danse et de Jeanne Louise Adélaïde Pouplan. Henri Tolain entre en apprentissage chez un ciseleur en bronze. Il exercera d'ailleurs ce métier dans un atelier puis à domicile. Il suivit avec attention l'enseignement du républicain Jules Andrieu et lit beaucoup Proudhon. Après la loi de mars 1852, il participe au renouveau des sociétés mutuelles. Son rêve est que les coopératives de production fonctionnent sur le crédit mutuel. Dans les années 1860, le mouvement ouvrier renait et Henri Tolain est désigné pour être leur porte-parole. En octobre 1861, il propose de faire élire des représentants des principaux métiers dans les grandes villes. Il est nommé secrétaire adjoint de la Commission de la rue du Temple. Cette commission procède aux élections des délégués parissiens. Il se présenta aux élections législatives de mai 1863 mais se désista. Il se présenta ensuite aux partielles de la Seine en mars 1864. Le 18 juin 1865, il publie un article dans La Tribune Ouvrière. En effet, il est contre les cabarets et les auteurs de romans.

Sommaire

[modifier] Le manifeste des Soixante

En 1864, avec l'aide du journaliste républicain Henri Lefort, Henri Tolain rédige un texte qui fut signé par soixante ouvriers. Il est publié dans l'Opinion Nationale. Ce manifeste est un programme de revendications sociales pour soutenir une candidature ouvrière à une élection partielle. Ce texte demande une réelle démocratie politique, économique et sociale. Il proteste également contre l'exclusion des ouvriers de la vie politique. Il exprime aussi le désir que la place du monde du travail soit enfin reconnue dans la société. La grève est légalisée le 25 mai 1864, grâce à la loi Ollivier, à condition qu'elle ne provoque aucune violence, et qu'elle n'atteigne pas la liberté du travail.

Le manifeste des soixante compte 7 revendications immédiates:

  • Abroger l'article 1781 du Code Civil ainsi formulé:Le maître est cru sur son affirmation pour la quodité des gages, pour le paiements des salaires de l'année et pour les acomptes donnés pour l'année courante
  • Abolir la loi sur les coalisations
  • Créer des chambres syndicales
  • Élargir la compétence des sociétés de secours mutuels
  • Réglementer le travail des femmes
  • Réformer l'apprentissage
  • Rendre l'instruction primaire et professionnelle gratuite

[modifier] L'Association Internationale des Travailleurs

L'Association Internationale des Travailleurs (AIT) fut fondée à Londres lors d'une grande réunion publique, à Saint Martin's Hall, le 28 septembre 1864. Elle fut essentiellement l'oeuvre de Karl Marx, qui s'efforca d'orienter ses tendances dans la voie du socialisme. Son principe fondamental était la conquête de l'émancipation de la classe ouvrière par la classse ouvrière elle même. Elle tient ses premiers congrès à Lausanne (1867), Bruxelles (1868), et Bâle (1869). Son installation fut au début lente. Puis elle fut facilitée par la crise économique de 1867, qui fut suivi de grèves en France et en Belgique. En 1870, l'Internationale a des sections française, belge, suisse, allemande, italienne, espagnole, portugaise, danoise, néerlandaise, autrichienne, américaine.

[modifier] Henri Tolain et l'AIT

Henri Tolain fut présent au meeting fondateur de l'Internationale au Saint Martin's Hall. Il est la pesonnalité la plus influente du bureau parissien qui fut ouvert en janvier 1865, rue des Gravilliers. Il fut l'un des trois secrétaires correspondants du bureau parisien chargés de relations avec le conseil général de Londres jusqu'en 1867. Son influence sur le mouvement est à son apogée lorsqu'il écrit Mémoire des délégués français au congrès de l'Internationale de Genève. Mais sous la pression des grèves de 1867, il n'arrive pas à mainternir les "gravilliers" dans le rôle d'un cercle d'étude mutualiste. Au mois de décembre 1867, Henri Tolain est perquisitionné. En mars 1867 il est condamné à 100 francs d'amende. Henri Tolain continue à défendre le mutualisme et la propriété privée lors du congrès de Bruxelles

[modifier] La " trahison " d'Henri Tolain

Henri Tolain perd peu à peu de son influence. En effet, il ne trouve pas de corporation parisienne pour le déléguer au congrès de Bâle. Il doit se faire mandater par les boulangers de Marseille. On lui reproche sa proximité avec le Palais Royal. On lui reproche également d'avoir abandonné " la blouse et le burin ", car il travaille depuis 1867 aux écritures cher le ferblantier Chavagnat. En novembre 1870, alors qu'il est maire adjoint du XI arrondissement, il est élu par l'Internationale pour les élections de février 1871. Or, une fois député de la Seine, Henri Tolain désavoue la Commune. Le 12 avril il est exclu pour "avoir déserté sa cause de la manière la plus lâche et la plus honteuse" par le conseil fédéral des sections parisiennes de l'Internationale. Il est par la suite sénateur de la Seine. A partir de 1876, il est rapporteur de la loi sur les syndicats professionnels. Il devient une personnalité influente de l'opportunisme, et il recoit de nombreuses critiques de la part des socialistes.


[modifier] Sources

  • Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Flammarion, collection Champs, 1978
  • Jean Tulard, Dictionnaire du Second Empire,Librairie Arthème, Fayard, 1995
  • Jacques Marseille,Nouvelle Histoire de la France,Perrin,1999
  • Michel Mourre,Le petit Mourre Bordas, 2004
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