Henotikon

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L'Henotikon (acte d'union) est un formulaire rédigé en 482 par Acacius, patriarche de Constantinople, à la demande de l'empereur d'Orient Zénon. Il devait être contresigné par tous les évêques d'Orient sous peine de déposition et d'exil.

Pour Zénon, il s'agissait d'un texte de compromis en vue d'apaiser les luttes entre les tenants et les détracteurs du concile de Chalcédoine. Ce texte voulu par l'empereur fut promulgué sans avoir l'approbation du pape ou d'un synode d'évêques.

Les articles de l'Henotikon comportaient :

  • la condamnation des thèses d'Eutychès et Nestorius, conformément au concile ;
  • l'approbation explicite des douze anathèmes de Cyrille d'Alexandrie ;
  • en revanche, il n'était pas fait état de la controverse sur la nature ou les deux natures de Jésus afin de satisfaire à la fois les monophysites et les chrétiens orthodoxes.

Aucune des deux parties ne fut vraiment satisfaite, bien que les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie y eussent souscris. Le texte était considéré comme trop teinté de monophysisme par le pape Félix III. Après deux années de faux-fuyants et de compromissions de la part d'Acacius, Félix III condamna l'acte et excommunia Acacius (484). Cet anathème fut largement ignoré par Constantinople, même après la mort d'Acacius en 489.

Ce premier schisme entre Rome et Constantinople allait durer une trentaine d'années. En effet, le successeur de Zénon, l'empereur Anastase Ier, avait des sympathies pour les monophysites et ne fit que de timides tentatives de rapprochement avec Rome.

En 518, le pape Hormisdas et le nouvel empereur Justin Ier trouvèrent un compromis qui mit fin au schisme. Connu sous le nom de formule d'Hormisdas, le texte reconnaissait un droit de regard de l'empereur dans les affaires de l'Eglise, mais affirmait aussi nettement les prérogatives de l'autorité pontificale. Justin reconnu le bien fondé de l'excommunication d'Acacius et en contrepartie le nouveau patriarche de Constantinople fut élevé à la dignité de « vicaire du pape » pour tout l'Orient, ce qui était une façon d'affirmer la suprématie de l'évêque de Rome.

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