Hauts grades maçonniques

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En franc-maçonnerie, les trois premiers degrés maçonniques constituent les grades fondamentaux. La franc-maçonnerie des trois premiers grades est dite "symbolique", "bleue" ou - dans les pays de langue anglaise - "de métier" (craft masonry).

A ces trois grades fondamentaux se sont ajoutés au fil du temps différents systèmes de "hauts grades" facultatifs, pratiqués dans des "ateliers supérieurs".

[modifier] Histoire

Il convient de remarquer au passage que la franc-maçonnerie des tous débuts ne comptait que deux grades: celui d'Apprenti et celui de Compagnon. Celui de Maître Maçon est apparu plus tardivement, vers 1725, à Londres[1].

A partir de 1740, différents auteurs, pour la plupart français puis anglais, écrivirent des rituels pour de très nombreux grades additionnels censés, à leurs yeux, compléter et approfondir les trois premiers. Les historiens en dénombrent plusieurs centaines à la fin du siècle, mais il convient de relativiser ce nombre dans la mesure où beaucoup d'entre eux:

  • ne sont en fait que des variantes les uns des autres.
  • et/ou ne furent jamais réellement pratiqués.

Tous ces grades peuvent se regrouper en un nombre beaucoup plus restreint de thèmes. C'est ainsi que se construisirent, par regroupement logique de différentes séries de grades en un tout progressif et cohérent, les principaux rites maçonniques à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.

Par la suite, de nouveaux "hauts-grades", parfois structurés en "rites" indépendants, parfois intégrés dans des rites existants, ont continué à être rédigés, mais à un rythme beaucoup moins soutenu. C'est le cas par exemple du "George Washington Degree" écrit aux États-Unis à la fin du XXe siècle, ou du "Rite opératif de Salomon" fondé en France dans les années 1970.

[modifier] Pratique

Les loges qui pratiquent les "hauts grades" sont toujours distinctes des loges des trois premiers degrés. Elles ont différents noms, variables selon les grades qu'elles confèrent, mais sont aussi désignées sous le terme générique d'"ateliers supérieurs".

En règle générale, ces "ateliers supérieurs" sont regroupés dans ensembles appelés "systèmes", "régimes" ou "juridictions", et distincts eux-aussi des obédiences (grandes loges ou grands orients) qui fédèrent les loges des trois premiers degrés.

Toutefois, cette indépendance de droit entre les obédiences et les systèmes de hauts grades n'est pas toujours totalement effective dans les faits, ce qui alimente des débats théoriques parfois fort longs entre les maçons.

L'appartenance aux "hauts grades", qui sont donc essentiellement des grades de perfectionnement, est toujours facultative: Un franc-maçon peut renoncer à son appartenance aux "ateliers supérieurs" sans que ça n'ait de conséquence sur sa vie maçonnique en "loge bleue". Mais à l'inverse, un franc-maçon qui n'appartiendrait plus à aucune loge symbolique, pour une raison ou une autre, cesserait ipso-facto d'appartenir à tous ses éventuels "ateliers supérieurs".

[modifier] Références et notes

  1. Roger Dachez, Histoire de la franc-maçonnerie française, PUF, Paris, 2003, p. 61