Hôtel de la Marine

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48°52′00.40″N 02°19′23.10″E / 48.8667778, 2.3230833

La Félicité publique, fronton droit de l'hôtel de la Marine
La Félicité publique, fronton droit de l'hôtel de la Marine

L’hôtel de la Marine (également appelé hôtel du Garde-Meuble) se situe à Paris, place de la Concorde.

Il a été construit entre 1757 et 1774. La façade a été conçue par Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, auteur des plans de la place Louis XV (devenue la place de la Concorde). L'hôtel lui-même a été bâti sur des plans de Gabriel sous la direction de Jacques-Germain Soufflot. Ses deux frontons sont ornés de reliefs représentant des allégories de la Magnificence et de la Félicité publiques, œuvres de Guillaume II Coustou et de Michel-Ange Slodtz.

Le bâtiment a, dès l'origine, appartenu entièrement à la Couronne. Il fut d'abord affecté au Garde-Meuble, dont les galeries étaient ouvertes au public tous les premiers mardis de chaque mois de la Quasimodo à la Saint-Martin (entre Pâques et la Toussaint) entre 9 heures et 13 heures. Il abritait également plusieurs appartements dont le logement de l'intendant du Garde-Meuble – d'abord Pierre Élisabeth de Fontanieu (1767-1784) puis Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray (1784-1792) –, une chapelle, une buanderie, une bibliothèque, des ateliers et des écuries.

À partir de 1789, il accueillit le ministère de la Marine : en effet, lorsque le Gouvernement dut rejoindre Louis XVI forcé de quitter Versailles pour s'installer au palais des Tuileries, le secrétaire d'État à la Marine, César Henri de la Luzerne, fut accueilli au Garde-Meuble par son cousin Thierry de Ville d'Avray. Sous la direction de l'amiral Decrès, le ministère développa ensuite considérablement ses bureaux jusqu'à occuper tout le bâtiment.

Les décors intérieurs, d'une grande magnificence, sont l'œuvre de l'architecte Jacques Gondouin, inspiré par Piranèse, et constituent une étape importante dans l'évolution du goût au XVIIIe siècle. Ils ont malheureusement été profondément dénaturés par les transformations effectuées sous le Second Empire, même si les grands salons d'apparat et la Galerie Dorée conservent encore quelques éléments d'origine.