Hôtel Grimod de La Reynière

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L’hôtel Grimod de La Reynière se situait à Paris, à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue Boissy d'Anglas, qui s'appelait alors rue de la Bonne-Morue.

Il avait été construit en 1775 par Jean-Benoît-Vincent Barré pour le fermier général Laurent Grimod de La Reynière (1733-1793), sur un terrain naguère occupé par un dépôt des marbres des Bâtiments du Roi et dont le commanditaire avait obtenu la concession, à charge pour lui d'édifier un bâtiment similaire à l'hôtel de Saint-Florentin, élevé à l'angle nord-est de la nouvelle place Louis XV (aujourd'hui place de la Concorde) par l'architecte Chalgrin, conformément aux dessins donnés par Ange-Jacques Gabriel.

Sur la cour d'honneur, l'entrée du corps de logis présentait l'un des premiers exemples à Paris de ces serliennes mises à l'honneur par le néoclassicisme.

La distribution des appartements est connue par un relevé de l'architecte Kamsetzer conservé à Cracovie. Le grand salon et les chambres de parade donnaient sur un jardin anglais s'étendant entre la façade sud et les jardins des Champs-Élysées. La salle à manger se trouvait dans l'aile ouest, entre deux cours et un petit jardin intérieur. Elle était de forme ovale et chauffée par quatre poêles. Deux fontaines étaient disposées dans une galerie entre la cuisine et le buffet. On y accédait par un salon de billard et un vestibule octogonal. De l'autre côté de la cour d'honneur, la galerie de tableaux et la bibliothèque donnaient sur la rue de la Bonne-Morue.

Dans cet hôtel, les peintres Charles-Louis Clérisseau et Étienne de La Vallée Poussin exécutèrent le premier décor à l'antique inspiré des découvertes archéologiques faites à Pompéi et Herculanum. Ce décor a été vendu vers 1850 et se trouve en partie au Victoria and Albert Museum à Londres.

Au XIXe siècle, l'hôtel abrita le Cercle impérial, puis le Cercle de l'Union artistique, qui y accueillit, jusqu'en 1914, les expositions de la Société des aquarellistes. Défiguré par des adjonctions successives, il a été rasé en 1932 et remplacé par un pastiche de style néo-classique édifié entre 1931 et 1933 par les architectes William Delano et Victor Laloux pour abriter l'ambassade des États-Unis.

[modifier] Bibliographie

  • Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mengès, 1995 – ISBN 2856203701
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