Héctor José Cámpora

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Héctor José Cámpora (né le 26 mars 1909 - mort le 18 décembre 1980), surnommé affectueusement El Tío ( l'oncle), est un homme politique argentin originaire de la ville de Mercedes, en province de Buenos Aires, et qui fut président de la Nation du 25 mai au 13 juillet 1973 pour une période de 49 jours.

Cámpora fit carrière comme dentiste et fut un militant péroniste convaincu ; il fut élu député lors des élections générales de 1945 et présida la Chambre des Députés entre 1946 et 1952. Le motif de son éloignement fut son amitié personnelle et politique pour Evita Perón. Après le décès de celle-ci, les secteurs réactionnaires et nationalistes du péronisme déplacèrent les modérés et les gauchistes tant au sein de l'état que dans l'entourage du président Perón.

En 1955, après la soi-disant Révolution libératrice d'Aramburu et consorts, il se présenta devant la justice pour blanchir sa situation. Cependant il fut faussement accusé de corruption et de malversation, et fut confiné au pénitencier d'Ushuaïa avec d'autres prisonniers politiques. En 1956, il s'enfuit de la prison avec un groupe d'autres péronistes et se réfugia au Chili. Plus tard, il retourna en Argentine, une fois clôturées ses inculpations, afin d'y aider sa famille.

En 1971 il fut désigné délégué personnel de Juan Perón, en remplacement de Jorge Daniel Paladino. Dans ces circonstances, il mena à bien le plan de Perón pour récupérer le pouvoir en 1973, après la faillite de la prétendue Révolution argentine d'Onganía et consorts et profitant de l'ouverture du général-président Alejandro Agustín Lanusse.

Héctor Cámpora se présenta aux élections de mars 1973 comme candidat à la présidence de l'Argentine pour le FreJuLi (front justicialiste de libération), étant donné que Juan Domingo Perón en était exclu, de par une proscription de Lanusse. Il gagna ces élections avec plus de 49,5% des votes. Il prit sa fonction le 25 mai 1973, en présence entre autres du président du Chili, Salvador Allende, et de celui de Cuba, Osvaldo Dorticós. Pour le recevoir, il y eut plus d'un million de personnes à la Plaza de Mayo.

Sa première mesure fut d'amnistier les prisonniers politiques. Puis il renoua les relations diplomatiques avec Cuba, et commença à approvisionner ce pays en denrées alimentaires et produits industriels pour rompre le blocus.

Sa proximité avec la gauche péroniste le fit s'affronter avec la droite du parti, représentée par les leaders syndicaux. Le 20 juin 1973, au retour de Perón, eut lieu le Massacre d'Ezeiza, un affrontement armé brutal entre les deux ailes du péronisme. Le chiffre des morts fut estimé à des dizaines, voire des centaines de personnes. Aucun bilan n'en a jamais été établi.

Finalement, le 13 juillet 1973, Perón lui ayant retiré sa confiance, Cámpora renonça à sa charge pour permettre la réalisation de nouvelles élections. Pérón les gagna avec plus de 60% des voix. Puis il le nomma ambassadeur au Mexique. Après le coup d'état de 1976 il dut se réfugier à l'ambassade du Mexique à Buenos Aires, où il dut rester réfugié plus de trois ans. Finalement on lui permit de s'envoler vers le Mexique, où il mourut peu après.


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