Guy Patin

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Portrait de Guy Patin, burin d'Antoine Masson
Portrait de Guy Patin, burin d'Antoine Masson

Guy ou Gui Patin, né le 31 août 1601 à Hodenc-en-Bray (Oise) et mort le 30 août 1672 à Paris, fut un médecin et un homme de lettres français.

L’éducation de Guy Patin fut commencée par son père, qui lui faisait lire, « encore tout petit » les Vies de Plutarque. Il étudia ensuite au collège de Beauvais, d’où il vint à Paris faire sa philosophie au collège de Boncourt. Brouillé avec sa famille par son refus d’entrer dans la carrière ecclésiastique, il se livra à l’élude de la médecine et, comme il était privé de ressources, il se fit correcteur d’imprimerie.

En 1624, il prit le grade de docteur et, en 1651, succéda à son maître Riolan dans sa chaire au Collège de France, doyen de la Faculté de médecine de Paris (1650-1652), professeur au Collège de France à partir de 1655. En tant que scientifique, Guy Patin n’a pas eu une œuvre remarquable et certains l’ont comparé aux médecins des pièces de Molière : latinistes obscurantistes et adeptes de la saignée, hostiles à tout progrès de leur art.

Quoiqu’il ait fait beaucoup de bruit, comme médecin, par ses vives polémiques en faveur des anciens contre les partisans des découvertes modernes, on allait l’entendre surtout pour ses bons mots et ses traits satiriques ; des grands seigneurs, le recevant à dîner, plaçaient un louis d’or sous son assiette, pour reconnaître le plaisir que leur causait sa verve sarcastique. Elle se retrouve entière dans ses Lettres, qu’il ne destinait pas à la publicité et qui font vivre son nom.

Guy Patin fut surtout un épistolier prolixe et parfois redoutable. Dans sa correspondance suivie avec les principaux savants de l’Europe, les nouvelles du jour, les détails curieux sur la littérature et les hommes illustres du temps, les bons mots abondent, avec des hardiesses de toutes sortes, une malveillance visible, beaucoup de passion, de la crudité et quelquefois de la grossièreté. Son style plaisant, léger et humoristique fait de lui un philosophe libertin. Ses lettres sont une ressource de choix pour les historiens de la médecine.

« Gui Patin, dit Vigneul-Marville, était satirique depuis la tête jusqu’aux pieds… Son chapeau, son collet, son manteau, son pourpoint, ses chausses, ses bottines, tout cela faisait nargue à la mode et le procès a la vanité. Il avait dans le visage l’air de Cicéron, et dans l’esprit le caractère de Rabelais. »

Or, suivant la remarque de Bayle, ses lettres, écrites pour l’intimité, montrent l’homme tout entier et au naturel. Familières, sans prétention, souvent enjouées, elles ont le laisser-aller d’une conversation et l’agrément d’une confidence. Les incorrections n’y manquent pas, et la phrase française y est fréquemment coupée par des passages en latin, langue que l’auteur affectionnait et écrivait avec élégance.

Son fils, Charles Patin, fut médecin comme lui.

Vingt ans après la mort de Guy Patin, on publia ses Lettres choisies, depuis 1645 jusqu’en 1672 (Cologne, 1692, 3 vol. in-12). On imprima ensuite un Nouveau recueil de Lettres choisies (1695, 2 vol. in-12 ; puis Nouvelles lettres de feu M. Gui Patin, tirées du cabinet de Charles Spon (1718, 2 vol. in-12). Réveillé-Parise en a donné une nouvelle édition, comprenant tous les recueils précédents Paris. 1846, 3 vol. in-8°). Treize Lettres latines de Guy Patin ont été insérées dans les Clarorum virorum epistolæ (1702, in-8°). On lui attribue les Éloges latins du médecin Simon Piètre et du prévôt des marchands François Myron, dans les Éloges de Papire Masson. Il a également laissé quelques écrits sur la médecine, et a édité l’Apologie de Galien par G. Hoffman (Lyon, 1668, 2 vol. in-4°). Bayle a publié un Patiniana 1703, in-12, et Bordeleu l’Esprit de Gui Patin (1709, in-12)

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